Viry-Chatillon : la MJC fête ses 40 ans de reliure

La Maison des jeunes et de la culture Aimé-Césaire organise, jusqu’à vendredi, une exposition pour les 40 ans de son atelier reliure.

« Dans la reliure d’art, il y a trois plaisirs : trouver le livre en question, le relier, et avoir une bibliothèque où exposer tout notre beau travail », lance Claude, animateur de l’atelier reliure. Un atelier qui fête actuellement ses 40 ans, à travers une exposition qui se tient jusqu’à vendredi à la MJC Aimé-Césaire de Viry-Chatillon. Au programme : retour sur l’historique de l’atelier, exposition des reliures artisanales en vitrine, et échanges avec ces personnes aux doigts de fée.

Claude, 79 ans, est celui qui tire les ficelles de l’atelier quadragénaire. Il est tombé dans la soupe de la reliure artisanale, comme Obélix, malgré lui. « Il y a 37 ans de ça, j’étais magicien illusionniste. J’avais besoin de faire relier des livres de magie, donc j’ai cherché quelqu’un qui pourrait faire ça pour moi. J’ai eu vent de cet atelier à la MJC, alors j’y suis allé, raconte Claude. Mais au lieu de le faire à ma place, ils m’ont dit de le faire moi-même ! » De là est née sa passion pour la reliure. Claude, arrivé en 1981 à l’atelier, sera alors « l’élève » de Josiane, diplômée en reliure de l’école Estienne. Fin 1993, suite à un grave problème de santé, Josiane est contrainte d’arrêter sa participation aux ateliers.

Jusqu’à 10h de travail
Claude prend alors la tête des cours, d’abord le vendredi soir, puis trois fois par semaine (le mardi matin et le mardi après-midi). Des séances de 2h30, où chacun s’attelle à la reliure. « Chacun ramène ses livres à relier, le travail ne peut pas se faire en une fois, ça prend du temps », précise Claude. « Il faut compter 20 étapes différentes ! », ajoute sa femme. Claude, bientôt octogénaire, ne sait pas qui prendra la relève pour assurer les cours. « Il ne faut pas seulement être doué en reliure, il faut surtout aimer transmettre », nuance-t-il. Et d’ajouter : « Etre bénévole, c’est beaucoup de contraintes. Vous ne pouvez pas profiter de votre retraite comme vous le voulez, partir à droite à gauche à tout va… Il faut savoir la mettre entre parenthèse pour se consacrer au bénévolat ».

• MJC Aimé Césaire, 13 avenue Jean Mermoz. Exposition accessible jeudi de 15h à 18h, et vendredi de 15h à 20h. Pour suivre les actualités de la MJC, cliquez ici.

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La reliure, un travail méticuleux
Un livre qui a besoin d’être relié a l’aspect extérieur abîmé, que ce soit la couverture ou la couture des pages. Relier un livre est un ouvrage long qui demande beaucoup de concentration, en vingt étapes. Une entreprise qui peut prendre jusqu’à 10h de temps. Parmi ces différentes étapes, on retrouve le démontage du livre (séparer la couverture des pages), l’étape où il faut ébarber (retirer les fils de couture des pages), recoudre les page entre elles (ici, il faut faire attention à l’épaisseur du fil choisi). A l’aide de la relieuse, il faut ensuite travailler les mors, accompagné d’un marteau. « Afin de créer cet effet arrondi au dos du livre », précise Claude. Après quoi il est temps de poser la couverture et d’y apporter les décorations souhaitées pour un modèle unique. Claude a par exemple créé une reliure avec de la peau de serpent. « Malheureusement, cette technique artisanale bien trop longue disparaît chez les professionnels, en raison du coût en main d’œuvre, trop élevé. »

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