Palaiseau : Sofresh80’s, la radio de la discorde

Privé de convention pour la diffusion d’émissions depuis les locaux de la maison de quartier Gallieni, Alain Bouzian, fondateur de la station de radio associative palaisienne Sofresh80’s, déplore l’absence de réaction de la mairie.

Une convention manque et c’est tout un média qui menace de se dépeupler. Au cœur de la maison de quartier Gallieni, les installations sont prêtes. Table de mixage, amplis, écrans d’ordinateur et microphones s’amoncellent sur le pupitre. Au mur, un poster vante les mérites de Sofresh80’s, la station de radio associative qui émet dans ces locaux depuis deux ans. En entrant dans la petite salle, Alain Bouzian (alias DJ F.A.B), fondateur et animateur de la station, peste pourtant. « Et voilà c’est encore coupé. Normalement, la radio tourne 24 heures sur 24… C’est désespérant. »

Il faut dire que depuis quelques mois, le volubile passionné a bien du mal à accéder à ses platines. Du moins pas tout le temps. « Le week-end, mon badge pour entrer dans le bâtiment est désactivé et je ne peux plus utiliser mon matériel », explique t-il. De quoi contrarier les habituels lives proposés sur la station, qui sont désormais majoritairement effectués depuis son appartement, malgré la présence du petit studio de la maison Gallieni qui a d’ailleurs bénéficié de 3 000 euros de travaux d’insonorisation de la part de la mairie en fin d’année dernière. Un budget alloué à la maison de quartier sans en connaître la nature radiophonique, selon la mairie.

Une convention dans quelques semaines ?

Mais alors, quel est le problème avec Sofresh80’s ? Il s’agit avant tout d’un souci d’ordre administratif : l’association ne dispose en effet pas de convention qui l’autoriserait à diffuser dans un cadre légal depuis les locaux municipaux. Ce qui, factuellement, place la radio dans une position illégale, malgré la diffusion régulière depuis deux ans. « Nous nous sommes rendu compte de l’installation de l’association, sans partenariat avec la mairie, il y a quelques mois. Je ne rejette pas la faute sur monsieur Bouzian car je pense qu’il s’agit d’un véritable quiproquo, explique Grégoire de Lasteyrie, maire de Palaiseau. Je ne suis pas opposé au principe d’avoir une radio associative de ce type dans la commune, mais il faut que cela soit fait dans un cadre validé, légal. Rien que pour des raisons d’assurance, avec le matériel assez coûteux qui semble être placé là bas. »

De son côté, l’animateur radio déplore l’absence de réactivité de la municipalité, malgré ses multiples demandes de régularisation de la situation. Source d’espoir pour toutes les parties, un rendez-vous a été organisé il y a quelques semaines, visant à obtenir la fameuse convention qui règlerait le problème. Sans retour pour le moment, Alain Bouzian – qui compte également sur l’association et sa radio pour proposer des animations aux jeunes – n’a qu’une seule envie, celle d’« avoir une réponse claire : on garde la radio ou on ne la garde pas ? » Réponse dans quelques semaines.

Robin LANGE
Robin LANGE
Journaliste dans le nord de l'Essonne. Il traite notamment les sujets de Paris-Saclay.