La « marche pour la diversité éducative » fait étape à Savigny-sur-Orge

Partie de Cunlhat dans le Puy-de-Dôme (63), Ophélie Berbain a parcouru la France avec son fils Victor pour promouvoir la « diversité éducative » et protester contre l’intention du chef de l’Etat d’interdire l’instruction à domicile. La veille de son arrivée à Paris, ils faisaient étape à Savigny-sur-Orge.

Elle a traversé une bonne partie de la France à pied pour dénoncer « une injustice« , « valoriser les modes d’éducation différents et réclamer le maintien du droit à l’instruction en famille sous le régime déclaratif ». Ophélie Berbain, 40 ans, professeure, fonctionnaire territoriale et entrepreneure culturelle, refuse de voir l’instruction en famille menacée de disparition par le projet de loi confortant les principes républicains, visant à lutter contre des « séparatismes » dénoncés par le gouvernement. Mardi 22 décembre, elle atteignait l’avant-dernière étape de ce périple entrepris depuis le 2 décembre au départ de Cunlhat (63) avec son fils de 9 ans, Victor, en rejoignant Savigny-sur-Orge à la veille de son arrivée à Paris. « Cette marche m’a paru être un acte d’expression démocratique qui permettait de prendre le temps, d’aller à la rencontre des gens et des élus, échanger, débattre. A l’inverse de la démarche du gouvernement, qui a été radicale et sans concertation. » Une attitude qu’elle veut à contre-courant des clichés de repli sur soi que l’enseignement à domicile véhicule bien souvent et une expérience « extrêmement positive pour Victor« . Le garçon, au tempérament aventureux, a profité de cette « école buissonnière » pour « travailler la géographie sur terrain, l’Histoire grâce au patrimoine rencontré, les maths avec les calculs d’itinéraires et de distances, le Français grâce à son carnet de voyage… ».

La mère de famille explique avoir choisi ce mode d’éducation pour son fils à la fois en raison de temps libres des parents inverses à ceux accordés à l’école publique et de longs temps de transport. « C’est quelque chose dont on rediscute tous les ans, nous ne sommes pas dogmatiques. » Appuyant sur le fait que ce travail d’instruction à domicile est encadré, mené en lien avec la mairie et l’académie et soumise à des contrôles, Ophélie Berbain estime qu' »on se trompe de cible » : « Je ne nie pas les problèmes qui existent, mais les dérives sont extrêmement rares et pas plus fréquentes que dans l’école publique. Si on prend les actes terroristes de ces dernières années, leurs auteurs sont passés par l’école publique ou les services de l’enfance de l’Etat. Je ne pense que ce soit leur faute : si une famille est radicalisée, l’enfant le sera quoiqu’il en soit. C’est sur les aspects socioculturels qu’il faut travailler« . Le gouvernement n’a pas donné de suite à ses sollicitations.

Thibault LE VOT
Thibault LE VOT
Journaliste dans le nord de l'Essonne.