Cette décision, qui doit être votée en conseil communautaire le 6 juillet, n’a pas manqué de soulever des critiques.
« Bien sûr, cela nous ferait faire des économies, mais ce n’est pas ça qui nous porte sur ce projet », assure Dany Boyer, présidente de la Communauté de communes du Pays de Limours (CCPL). La semaine dernière, on apprenait que la CCPL prévoit de céder la gestion de la gare autoroutière de Briis-sous-Forges à Ile-de-France Mobilités (IDFM). Un projet qui doit être soumis au vote du conseil communautaire jeudi 6 juillet et qui a soulevé des inquiétudes. « Elles ne sont pas justifiées, appuie la présidente. Il n’est pas question d’arrêter les activités de la gare ou de la vendre. Nous sommes propriétaires de son parking, qui restera gratuit. Pour nos administrés, cela ne changera rien et la situation ne peut que s’améliorer. »
« Nous avons été contactés par IDFM il y a un an et demi, car l’opérateur souhaite passer des conventions pour récupérer des points de gestions. On pourrait dire que c’est une volonté de la Région et que nous subissons, mais nous essayons au contraire d’avancer ensemble, explique William Berrichillo, vice-président de la CCPL en charge des Transports. La gestion du site était déjà externalisée jusqu’en 2019 : cette reprise signifierait un retour à la situation précédente, avec un personnel embauché et formé par un transporteur dont c’est le métier, ce qui n’est pas le cas de la CCPL qui n’a jamais eu de délégation sur les transports. » En effet, pour Dany Boyer, la décision serait surtout motivée par des « difficultés de gestion du personnel » formé spécifiquement à ces missions. « Aujourd’hui, 90 % du travail effectué sur la gare autoroutière est déjà dévolu à IDFM qui, en tant qu’unique opérateur de transport de la région, gère les bus. Le rôle de la CCPL se limite à l’ouverture, la fermeture et la surveillance du site », affirme la présidente, qui ajoute qu’une convention serait signée pour permettre au personnel d’astreinte de la Communauté de communes d’agir sur le site en cas d’urgence. Les deux élus promettent en outre une amélioration d’un certain nombre de services : extension des horaires au samedi voire au dimanche, des transports à la demande toute l’année contre 11 mois actuellement, borne de recharge Navigo…
Des arguments qui n’ont pas convaincu un certain nombre d’habitants du territoire, parmi lesquels Christian Schoettl, maire de Janvry et ancien président de la Communauté de communes entre 1991 et 2014, qui a porté la création de cette gare autoroutière, dispositif « unique en Europe ». « Depuis le début, IDFM n’a jamais voulu de cette gare, il a toujours considéré que c’était une erreur et n’a jamais fait qu’empêcher les améliorations. Alors si demain les élus ne sont plus alertés des dysfonctionnements que peut connaître la gare, vous pensez que la réaction sera meilleure depuis Paris ? Les problèmes ne remonteront tout simplement pas. Le seul intérêt pour la CCPL est économique et c’est une mauvaise économie, comme si je décidais de fermer l’école de mon village. Cela dénote d’un vrai manque d’ambition pour le service public et d’une absence de conscience du rôle des élus. C’est la chronique annoncée d’une dégradation du service et, s’il y a désamour pour cette gare qui accueille 1 000 voyageurs par jour, la perte d’une vraie réussite », déplore Christian Schoettl.