L’église Saint-Clair de Gometz-le-Châtel accueillera, dimanche 9 octobre, un concert du duo Nida dont l’un des membres est originaire de la commune.
Pour les amateurs de musique classique et les Gometziens, le concert qui se déroulera le dimanche 9 octobre à l’église Saint-Clair de Gometz-le-Châtel est une date à ne pas manquer. Les premiers pourront apprécier le concert « Bach et les temps modernes », spectacle original du duo Nida, composé autour d’œuvres de Jean-Sébastien Bach transcrites pour flûte et violoncelle, mais également de musiques modernes et éclectiques.
Mais là n’est pas la seule particularité de ce concert. En effet, les Gometziens auront un regard tout particulier sur l’un des membres du duo, Jordan Costard en l’occurrence, qui effectue son retour dans la commune qui l’a vu passer une partie de son enfance.
Un come-back musical qui sera le témoin de l’évolution du jeune homme, bien des années après son départ de Gometz pour le monde de la musique classique. « C’est la première fois que je vais jouer à Gometz-le-Châtel et c’est un véritable plaisir, souligne l’artiste. Cela faisait longtemps que cela me trottait dans la tête, mais je n’avais jamais trouvé le temps ou l’opportunité. Mais j’y retourne encore régulièrement, puisque ma mère y habite toujours, et je trouve que c’est un magnifique endroit. »
La Lituanie à l’honneur
Déjà en terre conquise, le violoncelliste sera par ailleurs en compagnie familiale, puisque sa partenaire de jeu, Miglé Astrauskaité, n’est autre que sa compagne. C’est d’ailleurs du côté de la Lituanie – pays d’origine de la flûtiste – qu’il faut se tourner pour connaître la genèse de l’appelation du duo. « Nida est un lieu classé au patrimoine de l’Unesco, tout au bout de la Lituanie, explique Jordan Costard. Un endroit magnifique fait de dunes de sable entre le Golfe et la mer qui possède un magnétisme incroyable. Moi qui ne suis pourtant pas très porté sur le spirituel, j’ai ressenti mon corps attiré là-bas, allongé sur le sable. Nous cherchions un nom symbolique pour notre duo, nous l’avons trouvé là : le mélange du violoncelle, très terrestre, et de la flûte et son aspect plus aquatique. »
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Jordan Costard : « Être musicien, c’est accepter une part de risque »
A quelques jours de son concert, Jordan Costard est revenu sur son parcours de musicien professionnel.
Le Républicain : Pourquoi avoir choisi le violoncelle comme instrument de prédilection ?
Jordan Costard : Pour être honnête, j’ai d’abord voulu me mettre à la harpe, mais ma mère m’a fait comprendre que cela allait être compliqué (rires). Je devais avoir cinq ans et j’ai entendu un concerto de Camille de Saint-Saëns. C’est de là qu’est née ma passion pour la musique et cet instrument en particulier. J’aime le côté charnel du violoncelle, son rapport au corps très marqué. De par sa taille tout d’abord, mais aussi par le répertoire romantique qui est le sien et qui me touche particulièrement. Sans compter le fait que l’on peut à la fois être soliste, mais aussi prendre le rôle de basse. C’est un aspect multifacette que j’apprécie.
Le Républicain : Vous avez commencé le violoncelle à six ans, intégré le conservatoire de Boulogne-Billancourt à 15 ans. A quel moment pensez-vous en faire votre métier ?
Jordan Costard : A quinze ans, je n’ai pas encore conscience du fait que je veux devenir musicien professionnel, même si je me retrouve avec plein de jeunes talentueux qui ont déjà cette envie. C’est en fait une rencontre qui m’a amené à cette décision : celle avec Xavier Gagnepain [ndlr : grand violoncelliste et professeur de musique classique]. A force de travail, j’ai réussi à intégrer sa classe et il m’a surpris par sa grande pédagogie. J’ai énormément appris à son contact : moi qui est plutôt instinctif, qui ressens la musique, il m’a poussé à réfléchir aux partitions, aux autres instruments qui m’entourent.
Le Républicain : La suite pour vous, ce fut le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.
Jordan Costard : Comme beaucoup de musiciens, il m’a fallu plusieurs tentatives pour intégrer le Conservatoire, qui est extrêmement sélectif. A cette période, je travaillais énormément pour parvenir à mes fins et je suis allé jusqu’à mentir un peu à mes proches. Je laissais entendre que j’allais à la fac, car mes parents voulaient pour moi une sécurité. Mais en réalité, j’y suis allé trois semaines avant de me rendre compte que ce n’était pas fait pour moi. Je me suis dit « j’arrête tout et je me concentre sur le violoncelle ». Mon état d’esprit, c’est qu’il était bête d’avoir un plan de secours qui risquait de me faire rater mon rêve principal. Etre musicien, c’est aussi accepter cette part de risque : on ne peut pas réussir si l’on est pas prêt à échouer. Autant dire que ce fut une grande joie et un beau soulagement d’être finalement accepté (rires).
Le Républicain : Après plusieurs années en Allemagne, vous êtes aujourd’hui rentré en France. A quoi ressemble la vie d’un musicien professionnel ?
Jordan Costard : C’est une vie très active, faite de voyages et de nombreux projets. Je savoure d’autant plus ma situation que je me suis cassé l’épaule juste avant la pandémie. Mon rétablissement a été compliqué et j’ai pu observer ce que serait ma vie sans mon instrument. Et on peut dire que cela ne me plaisait pas du tout !
Bach et les temps modernes. Dimanche 9 octobre à 17h à l’église Saint-Clair.