Essonne : qui sont les candidats sur la 3e circonscription (Brétigny-Dourdan) ?

La circonscription ira-t-elle à contrecourant ?

Alors que la circonscription avait basculé dans le camp du Président de la République Emmanuel Macron en 2017, la députée sortante a décidé de ne pas se représenter, offrant une feuille blanche aux électeurs pour ce scrutin.

La 3e circonscription de l’Essonne suit les vagues de fond nationales. Depuis 1988, le député de la circonscription a toujours été un élu de la majorité présidentielle. En toute logique, alors qu’une victoire de la majorité présidentielle est pressentie lors de ce scrutin, Alexis Izard est donc favori.

Mais le contexte local pourrait pondérer cette tendance affirmée depuis près de 35 ans. Alors que la députée sortante Laëtitia Romeiro-Dias semblait dans les meilleures dispositions pour être réélue, elle a finalement décidé de changer de parcours. La majorité présidentielle a donc investi Alexis Izard, il est vrai Essonnien mais par deux fois candidat aux municipales à Savigny-sur-Orge, ainsi que sur le même canton, situé dans la 7e  circonscription.

S’il dispose du soutien des maires d’Arpajon, Dourdan et Etréchy, il a face à lui Isabelle Perdereau, ancienne conseillère régionale bien ancrée sur le territoire qu’elle arpente depuis plusieurs années.

Si Emmanuel Macron était arrivé en tête sur la circonscription le 10  avril dernier, il ne faut pas oublier les scores significatifs de Jean-Luc Mélenchon qui donnent à Steevy Gustave, candidat de la Nupes, de grands espoirs de pouvoir se qualifier au second tour de l’élection.

Joëlle Lopès-Venot (Lutte Ouvrière)

La candidate de Lutte Ouvrière veut défendre bec et ongle les travailleurs.

Joëlle Lopès-Venot.

Retraitée, Joëlle Lopès-Venot entend porter lors de ces élections législatives les positions défendues par Nathalie Arthaud lors de la campagne de l’élection présidentielle. Il s’agit en premier lieu de refuser les sacrifices « au nom d’un système aussi fou ».

Opposée au recul de l’âge de la retraite et à l’effondrement du pouvoir d’achat, elle entend lutter à la fois contre le chômage et la précarité. Pour cela, elle défend la répartition du travail « entre tous sans perte de salaire », bref « travailler moins et travailler tous ».

Face à l’inflation, elle veut « augmenter et indexer les salaires et les pensions sur la hausse des prix. Pas un salaire, pas une pension, pas une allocation à moins de 2 000 € net ».

Joëlle Lopès-Venot fait entendre sa différence et fait résonner en 2022 la lutte des classes contre « les partis politiques de la bourgeoisie ». Elle appelle les électeurs à voter pour elle car « il faut une opposition agissante dans les entreprises et dans les quartiers populaires ».

Mehdi Kemoune (Fédération de la Gauche Républicain)

Mehdi Kemoune représente la gauche républicaine et sociale.

Mehdi Kemoune.

Ce salarié d’Air France avait été candidat lors des élections législatives de 2017 dans le 20e arrondissement de Paris, accédant même au second tour. Il sera donc candidat en Essonne cette fois pour la gauche républicaine et sociale.

Mehdi Kemoune marque sa différence avec le candidat de Nupes. « Attachée à la cohésion nationale, la Gauche Républicaine défendra à l’Assemblée l’idéal que nous avons toutes et tous d’une république laïque, démocratique et sociale, pour mettre en œuvre le partage des richesses, des savoirs et des pouvoirs ».

Il défend l’urgence « à retrouver notre souveraineté dans tous les domaines : démocratique, industriel, alimentaire, énergétique, culturel ». Pour cela il propose de stopper les suppressions de postes dans les services publics et de donner la priorité à la santé.

Il souhaite également stopper l’utilisation du pétrole et des énergies fossiles ou la retraite à 60 ans.

Gilbert Mousnier (Rassemblement National)

Gilbert Mousnier est le candidat du Rassemblement national (RN).

Gilbert Mousnier.

Sur les affiches de campagne du candidat du Rassemblement national, un message simple : « la seule opposition à Macron ». Pour le Rassemblement national et pour Gilbert Mousnier, c’est de leur côté que se trouve le contrepouvoir.

« Il faut agir pour le pouvoir d’achat notamment concernant le coût des carburants », indique-t-il, soutenant la proposition de baisser la TVA de 20% à 5,5% sur les produits énergétiques carburants, fioul, gaz et électricité, en tant que biens de première nécessité.

Sur la sécurité, « nous devons renforcer les actions de prévention dans les écoles face aux questions de harcèlement et de rixes entre les jeunes aujourd’hui ».

Enfin, sur l’écologie Gilbert Mousnier s’oppose fermement à l’implantation d’éoliennes sur le territoire quant à ses dangers pour la biodiversité et la pollution des sols et préfère donc la relance de la filière nucléaire.

Enfin, il veut privilégier le développement des filières agricoles en circuit court.

Isabelle Perdereau (LR-UDI)

Isabelle Perdereau fait de son ancrage local son fer de lance dans cette campagne électorale.

Isabelle Perdereau.

Habitante « depuis 30  ans au sein de notre territoire », Isabelle Perdereau fait valoir devant les électeurs son engagement de longue date. « Elue de terrain, je n’ai jamais cessé de me battre pour les projets de nos communes et de travailler pour améliorer la qualité de vie des habitants », rappelle-t-elle. Elle met par ailleurs en avant le soutien d’une majorité des maires de la circonscription dans cette campagne.

Elle défend la nécessité d’avoir plus de moyens que ce soit en gendarmes, policiers, juges, enseignants et médecins. Car le développement du territoire passe par les entreprises. Elle veut favoriser la création d’emplois en défendant « les baisses de charges », et le pouvoir d’achat avec « la défiscalisation des heures supplémentaires », et enfin supprimer « les droits de succession ».

Elle veut que l’Etat assume ses responsabilités régaliennes sur la sécurité, ainsi que sur l’offre de soins hospitalière, tant à Arpajon qu’à Dourdan.

Alexis Izard (Ensemble!)

Alexis Izard, représente la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron.

Alexis Izard.

Le candidat souhaite représenter le projet présidentiel auprès de la population. « Au sein de la majorité, je pourrais agir chaque jour pour porter des projets ambitieux et nécessaires pour notre territoire », affirme-t-il.

Il entend également s’investir dès le début de la nouvelle session parlementaire pour rendre aux habitants du pouvoir d’achat. « Maintien des boucliers gaz et électricité, prime Macron jusqu’à 6000  € sans charges ni impôts, indexation des retraites sur l’inflation, suppression de la redevance télé et baisse des impôts de succession », énumère-t-il.

Sur la mobilité, il défend le projet de voiture électrique en location à moins de 100 € par mois, et sur le plan social, il soutient également le versement automatique des aides sociales « pour que chacun touche les aides auxquelles il a droit ».

Enfin, le doublement des forces de l’ordre sur le terrain, et la création d’une « Prime Adapt' » pour les logements des aînés figurent aussi dans ses priorités.

Gérard Lemoigne (Parti animaliste)

Gérard Lemoigne veut défendre la cause animale sur le territoire.

Gérard Lemoigne.

Que les électeurs n’aient aucun doute, Gérard Lemoigne n’est pas un candidat écologiste mais bien le candidat du parti animaliste. Le représentant du Parti animaliste dans le Département, Gérard Lemoigne s’est engagé depuis de nombreuses années pour la cause des animaux.

« Derrière les murs des élevages intensifs, derrière les murs des abattoirs, pendant leurs transports, dans les forêts et les enclos de chasse fermés, mais aussi derrière les murs des maisons des particuliers, les animaux subissent chaque jour de terrifiantes souffrances », explique-t-il.

Après s’être engagé au sein de la SPA au sein de laquelle il a été délégué enquêteur pour soustraire les animaux à des situations de détresse, il soutient aujourd’hui plusieurs associations de protection animales et agit sur le terrain auprès du « PACCT », en forêt de Rambouillet, afin de lutter contre la chasse à courre.

Jean-Paul Charvillat (Sans étiquette)

Ce professionnel de santé installé à Arpajon présente sa candidature de manière indépendante.

Jean-Paul Charvillat.

Ce chirurgien-dentiste veut être un citoyen libre à l’Assemblée nationale. A ceux qui disent qu’il ne pourra rien faire, il répond « y apporter la volonté des électeurs ».

Evidemment, la santé est au cœur des propositions du candidat. Son premier objectif est de réduire les déserts médicaux. Pour cela il propose la « création d’un service médical dans les zones non médicalisées sur notre circonscription ».

Il souhaite également revaloriser les salaires des personnels paramédicaux et augmenter les effectifs ainsi que « réduire les contraintes administratives des médecins par les Agences régionales de santé ».

Jean-Paul Charvillat veut « entretenir et développer l’énergie nucléaire en attendant une autre voie énergétique ». Il souhaite aussi développer le nombre de logements sociaux et défend la pratique de la chasse qui doit rester « un droit républicain ».

Shéhérazade Chaa Benahmed (Reconquête)

Shéhérazade Chaa Benahmed, mère au foyer, est candidate pour le parti d’Eric Zemmour.

Shéhérazade Chaa Benahmed.

Pour la candidate de Reconquête, dont c’est la première campagne, la priorité ce n’est pas le pouvoir d’achat ou la santé, mais « d’abord la France ». « Macron c’est l’ancien monde dans la continuité de la globalisation que nous connaissons », assène-t-elle.

La candidate, avec son suppléant Maurice Dorizon, ancien maire de Boissy-sousSaint-Yon, défend « le seul vote utile, le seul vote d’avenir ». Les grands axes défendus par la candidate sont la sécurité et la réduction de l’immigration: « Pour mieux vivre et bien vivre il faut du pouvoir d’achat et de la sécurité pour pouvoir sortir et dépenser ».

Si la réindustrialisation de la France en lui redonnant sa souveraineté répond à la première ambition, dire « stop au grand remplacement pour arrêter l’immigration », répond à la seconde.

Alice Moreira (Les Patriotes)

Alice Moreira est la candidate du parti les Patriotes de Florian Philippot.

Alice Moreira.

La candidate a lancé sa candidature sur les réseaux sociaux le vendredi 27 mai dernier en affirmant: « J’ai décidé de franchir une nouvelle étape dans le combat contre cette société d’autorisation et de contrôle qu’on veut nous imposer ».

La crise sanitaire est au cœur des propositions portées. « Tyrannie sanitaire : plus jamais ça », annonce la candidate sur sa profession de foi. Le refus de l’obligation vaccinale, l’interdiction constitutionnelle des confinements figurent dans les propositions.

La candidate défend également la sortie de l’Union européenne, le Frexit. Elle défend également la sortie de l’OTAN.

Elle souhaite également le retour de la liberté d’expression, propose la création d’un référendum d’initiative citoyenne et la mise en place de la proportionnelle intégrale pour tous les scrutins.

Steevy Gustave (Nupes)

La Nouvelle union populaire écologiste et sociale sera représentée par Steevy Gustave.

Steevy Gustave.

Le Brétignolais, membre d’Europe écologie les Verts est le candidat de la Nouvelle union populaire écologique et sociale. « Député de proximité à votre écoute, je m’engage pour défendre nos intérêts, par exemple : l’emploi chez Renault Lardy, le RER et la présence humaine dans nos gares, le maintien de nos hôpitaux à Arpajon et Dourdan, la gratuité de l’A10 et nos terres agricoles menacées par l’urbanisation et les dépôts des déchets de chantier », annonce le candidat dans sa profession de foi.

Concrètement, outre le passage des salaires et pensions à 1500  € et le blocage des prix des produits de première nécessité, Steevy Gustave défend évidemment des propositions sur l’environnement qui lui est cher, notamment en défendant le réhaussement des ambitions climatiques de la France « avec pour objectif une baisse de 65 % des émissions à horizon 2030 au lieu de 40 % actuellement ».

Une bifurcation écologique en mesure de créer 1 million d’emplois défend-il.

Paul-Henri Baure (Le Trèfle)

Paul-Henri Baure, déjà candidat par le passé, défendra la cause écologiste lors de ce scrutin.

Ecologistes indépendants. Voilà le positionnement de Paul-Henri Baure et de la coalition qu’il représente constituée par le Mouvement des écologistes indépendants, Le Trèfle, le Mouvement hommes animaux nature, Le Mouvement pour les animaux, l’Ecologie autrement et France Ecologie.

« Pour nous, l’écologie n’a pas de couleur politique, et doit s’adresser à toutes et tous pour être défendue par tous », explique-t-il. De ce fait, « le changement climatique doit être pris en compte dans toutes les décisions politiques, économiques et sociales que nous aurons à prendre », complète-t-il.

Concrètement, sur l’énergie, il défend le maintien du parc nucléaire actuel couplé au développement d’énergies renouvelables comme l’hydroélectricité, le bois, la géothermie ou le solaire sur les bâtiments. Sur les animaux, opposé aux actes cruels, il prône l’interdiction de la corrida.

Teddy Vaury
Teddy Vaury
Teddy Vaury est rédacteur en chef du Républicain de l'Essonne. Il travaille au sein de l'hebdomadaire départemental depuis 2006.