Essonne : qui sont les candidats sur la 2e circonscription (Etampes-Mennecy) ?

Le compteur est remis à zéro

Depuis 1995, Franck Marlin a gagné toutes les élections législatives sur cette circonscription. Avec son départ pour la mairie d’Etampes, les cartes sont rebattues.

Depuis 25 ans, la 2e  circonscription était considérée comme imprenable. Son ancrage à droite et l’implantation du député Franck Marlin en faisait une terre de mission pour ses adversaires. En 2022, la situation est différente.

Quatre grands blocs s’affrontent en vue de participer au second tour du scrutin. Naïma Sifer, du mouvement Horizons, est la candidate investie par la majorité présidentielle. La maire-adjointe d’Angerville met en avant l’utilité qu’elle aura en tant que députée de la majorité.

Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire de Mennecy et vice-président de la Région, le candidat de la droite, se présente comme le candidat du territoire avec le soutien d’une quarantaine de maires.

Nathalie Carvalho pour le Rassemblement national souhaite convertir le score de Marine Le Pen sur la circonscription. Cette dernière était arrivée en tête.

Enfin Mathieu Hillaire de la France Insoumise représentera la Nupes dans ce scrutin. Il comptera sur le score de Jean-Luc Mélenchon à Etampes pour sortir du lot.

D’autres candidatures non négligeables sont également présentes, comme celle de François Parolini, maire d’Itteville, ancré à gauche, ou celle de Mama Sy, ancienne maire-adjointe d’Etampes et conseillère régionale élue sur la même liste que Jean-Philippe Dugoin-Clément.

Les autres espéreront faire mieux que de la figuration au premier tour.

Retrouvez ci-après leurs présentations et leurs interviews en partenariat avec Radio Sensations (à l’exception de Mama Sy qui n’était pas disponible le jour des enregistrements) dans l’ordre du tirage au sort de la préfecture de l’Essonne.

Eveline Bryon (Reconquête)

Eveline Bryon, retraitée de l’Education nationale, est candidate pour le parti d’Eric Zemmour.

Face à la situation que connaît le pays, « j’ai décidé d’entrer en résistance », confie la candidate. Sur la question du pouvoir d’achat, elle défend les propositions faites par son candidat à l’élection présidentielle en « augmentant le salaire net des salariés, fonctionnaires et indépendants modestes touchant moins de 2 000  € par mois », grâce à la baisse des impôts sociaux.

Elle soutient également le remboursement par les entreprises de « 50% des frais de carburants des salariés pour leur trajet domicile-travail ». La candidature d’Eric Zemmour était placée sous le signe identitaire et de la sécurité.

Elle défend donc l’augmentation des effectifs des forces de l’ordre « et leur donner les moyens d’effectuer leur mission ». Le rétablissement des peines planchers et la fin des aides sociales aux étrangers figurent également dans les propositions défendues.

Mama Sy (sans étiquette)

La conseillère régionale Mama Sy porte une candidature indépendante sur la 2e circonscription.

Avec son suppléant Gérard Rassier, maire d’Echarcon, Mama Sy souhaite porter une candidature qui soit à la fois « pour les Essonniens », et « de proximité, de conviction et toujours à votre écoute, je continuerai à défendre vos intérêts en faveur du pouvoir d’achat, de l’emploi, du logement, du cadre de vie, de l’éducation, de la sécurité, de nos aînés et de notre jeunesse ».

La première priorité de la candidate est l’éducation. Elle souhaite « conforter l’école de la République et l’égalité des chances de réussite pour tous ». Concrètement, elle veut mettre fin à Parcoursup et encourager la formation professionnelle et à l’apprentissage. Elle souhaite mettre fin à l’illetrisme en renforçant la présence des bibliothèques et avec des cours de Français.

Attachée à la ruralité, elle veut « un dialogue ouvert et permanent », avec le monde agricole et « lutter contre les distorsions de concurrence », qu’ils subissent.

Naïma Sifer (Ensemble!)

Naïma Sifer, maire-adjointe d’Angerville, représente la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron.

Engagée au sein du mouvement Horizons, Naïma Sifer entend s’inscrire pleinement dans la majorité présidentielle. « Pour agir, pour impulser des projets, pour valoriser et dynamiser le territoire, il faut un député dans la majorité. Un député de la minorité n’a pas le même poids », rappelle-t-elle.

Son engagement, Naïma Sifer l’a pris pour « être utile » au Sud-Essonne. Candidate issue de la société civile, elle souhaite faire renouer les citoyens avec la politique en « interrogeant et en écoutant les habitants ».

« Mon cheval de bataille sera de redonner une attractivité à ce territoire sur l’emploi, les transports, l’accessibilité », souligne-t-elle. Pour cela elle souhaite s’appuyer sur ses points forts comme l’agriculture, et pour ses points faibles « travailler avec pragmatisme pour faire émerger des solutions » en consensus local.

Impliquée depuis des années en tant que parents d’élèves, elle souhaite également donner une priorité à l’éducation.

François Parolini (sans étiquette)

Le maire d’Itteville François Parolini se porte candidat sans étiquette sur la circonscription.

Déjà candidat lors des dernières élections départementales, François Parolini se présente à nouveau, toujours avec son adjointe Laëtitia Colonna comme suppléante. « On vous raconte que les législatives sont une élection nationale qui n’a qu’un seul enjeu: confirmer le résultat des présidentielles pour les uns, élire un premier ministre pour les autres. C’est faux », assène-t-il.

Il souhaite donc faire entendre sa voix d’élu local dans ce scrutin. Il s’oppose notamment à la loi SRU qui « nous impose sans nuance ni flexibilité de construire 25 % de logements sociaux dans tous les villages de plus de 3500 habitants ».

Il s’engage également pour « plus de services publics, moins chers ». Prenant en exemple l’augmentation des taxes sur les ordures ménagères, François Parolini se présente « pour que les citoyens soient aux commandes de l’élaboration des lois et non pas pour qu’elles soient le résultat de petits calculs entre amis ».

Jean-Philippe Dugoin-Clément (LR-UDI)

Jean-Philippe Dugoin-Clément, soutenu par LR et l’UDI, s’inscrit dans la continuité de ces prédécesseurs.

Le territoire, Jean-Philippe Dugoin-Clément le connaît bien. « Enfant du Sud-Essonne où j’ai grandi avant de faire ma vie puis d’être élu, je connais bien les 68 communes de notre circonscription. Elles m’ont construit. Elles sont mes racines et mon identité », rappelle-t-il.

Face à des adversaires qui « seront des machines à lever la main à l’Assemblée nationale », il entend porter « le bon sens du territoire », dans son engagement. Alors que le pouvoir d’achat est au cœur des préoccupations, il veut défendre la nécessité de faire un geste fort sur le prix des carburants pour les Essonniens.

Il refuse que le territoire soit « une variable d’ajustement » et souhaite défendre la présence des services publics de proximité comme la santé, les transports ou l’école. « Solidarité territoriale et rurale », sont les deux mamelles de cette candidature que Jean-Philippe Dugoin-Clément souhaite porter « sans considération partisane ».

Nathalie Carvalho (RN)

Nathalie Da Conceicao Carvalho est la candidate du Rassemblement national (RN).

Alors que Marine Le Pen est arrivée en tête dans la 2e  circonscription le 10 avril, la candidate entend bien continuer à aborder les thèmes phares du RN lors de cette campagne.

« Notre première proposition est de réduire la taxe sur la valeur ajoutée de 20 à 5,5 % sur les produits de première nécessité », indique-telle, souhaitant ainsi redonner de l’air aux ménages.

Sur le thème historique de la sécurité pour le RN, Nathalie Carvalho entend « s’attaquer au laxisme judiciaire généralisé ». Pour cela elle propose de « limiter au maximum les allègements de peines », ou encore de « rétablir les peines plancher ».

Nathalie Carvalho est également « fermement opposée » aux éoliennes qui polluent à la fois « le sol et les paysages » et qu’elle estime « contreproductive écologiquement ».

Mais c’est sur la question de la sécurité que la candidate souhaite d’ores et déjà pouvoir s’investir à l’Assemblée nationale si elle est élue.

Mathieu Hillaire (Nupes)

La Nouvelle union populaire écologiste et sociale sera représentée par Mathieu Hillaire.

Le membre de La France Insoumise et conseiller municipal d’opposition à Etampes défend des propositions liées au territoire dans cette campagne. Sur le sujet des transports pour améliorer les dessertes sur les lignes C et D du RER, lutter contre la désertification médicale et l’augmentation du pouvoir d’achat.

Sur ce dernier point, le candidat soutient « le blocage des prix sur les 150 produits de première nécessité », un blocage qu’il souhaite défendre également sur le prix des carburants. Pour financer ces mesures, « nous allons faire payer les groupes pétroliers », annonce Mathieu Hillaire.

Le candidat souhaite également « protéger les terres nourricières » de l’urbanisation. Il s’oppose ainsi, par exemple, à l’augmentation du quota de logements sociaux à 30% qui contribuerait à « bétonner » les terres agricoles.

Sur la sécurité, la suppression des brigades anti-criminalités au profit d’une police de proximité figure dans ses propositions.

Mathilde Phan Hieu (LO)

La candidate de Lutte Ouvrière veut défendre bec et ongle les travailleurs.

Cette enseignante inscrit pleinement sa candidature dans le camp des travailleurs. « Face à la hausse des prix, face aux attaques du patronat, face aux attaques du gouvernement et ce qui se profile avec la réforme des retraits, la lutte est indispensable », indique la candidate.

Le pouvoir d’achat est au cœur des préoccupations de la candidate qui porte les mesures déjà portées par Nathalie Arthaud lors de la campagne présidentielle avec l’augmentation des salaires et des pensions à 2000 € dès aujourd’hui et leur indexation sur l’inflation.

« Ce montant est même accepté par le gouvernement puisque le chèque énergie qui avait été mis en place l’était pour ceux qui gagnaient moins de 2000 € », souligne-t-elle.

Face aux problèmes de sécurité, la candidate insiste sur la nécessité de créer des emplois pour offrir des perspectives à ceux qui seraient tentés par la délinquance.

Pascal Lemaire (Parti animaliste)

Pascal Lemaire veut défendre la cause animale sur le territoire.

Les animaux comptent aussi. C’est ce que dit le Parti animaliste et c’est ce que veut porter Pascal Lemaire sur la 2e  circonscription dans le cadre de ces élections législatives.

« Ma priorité sera de faire passer des lois à l’Assemblée nationale en faveur de la condition animale », souligne Pascal Lemaire, qui entend être actif, en commission, au cours des débats, s’il est élu à l’Assemblée.

Il rappelle également que « 89% des gens sont attachés aux animaux », et que donc voter pour le candidat du Parti animaliste c’est aussi « défendre l’homme dans son univers ». Pascal Lemaire s’oppose également fermement à la pratique de la chasse.

Il affirme par ailleurs son opposition aux éoliennes qui peuvent menacer les oiseaux.

Enfin, il souligne la volonté de son mouvement de réduire l’urbanisation pour favoriser l’agriculture et notamment « une agriculture biologique » ainsi que « la réduction de l’élevage ».

Antonin Morelle (Ecologie au Centre)

A 24 ans, Antonin Morelle est le benjamin de l’élection sur la 2e  circonscription.

Agent d’une collectivité territoriale, engagé en 2020 sur une liste lors des élections municipales à Echarcon, Antonin Morelle est investi par le mouvement Ecologie au Centre lors de ces élections.

Il porte le souhait de retrouver « une société de libertés ». Concrètement, pour le territoire il s’oppose à la loi SRU qui impose une urbanisation importantes aux communes.

Il marque également sa différence sur les énergies renouvelables, notamment concernant l’éolien ou la photovoltaïques qui sont « des énergies intermittentes ». Il soutient l’énergie nucléaire « décarbonée ».

Antonin Morelle appuie également sur la nécessité d’assainir les finances publiques. « Le rétablissement de nos finances publiques et le recentrage de l’Etat sur ses fonctions régaliennes doivent redevenir des priorités absolues », conclut-il.

Vincent Bielak (Le Peuple de France)

Commerçant à Etampes, Vincent Bielak est le candidat du parti Le Peuple de France.

« Vérité, liberté et souveraineté » constitue la devise de ce mouvement créé il y a quelques mois. Vincent Bielak s’était engagé dans les manifestations anti-pass sanitaire et pour le convoi de la liberté.

« Je suis un petit commerçant de quartier qui a décidé de s’engager en signe de ras-le-bol face à des députés qui ne font pas leur travail, qui sont absents, et pour leur non-respect des citoyens », souligne-t-il.

Le Peuple de France souhaite redonner le pouvoir aux citoyens avec l’organisation de référendums pour permettre à la population de trancher. Création d’un tribunal pour juger les crimes et délits des autorités civiles et militaires pendant la crise sanitaire, sortie de l’Union européenne, et réintroduction du Franc à la place de l’Euro sont quelques-unes des propositions du mouvement.

Teddy Vaury
Teddy Vaury
Teddy Vaury est rédacteur en chef du Républicain de l'Essonne. Il travaille au sein de l'hebdomadaire départemental depuis 2006.