Sans aucun doute l’un des plus grands harmonicistes de France, Greg Zlap sera de passage au Pichtime de Dourdan, le samedi 3 mars. L’homme qui fut depuis 2007 l’harmoniciste de Johnny Hallyday s’est notamment fait connaître pour son solo endiablé sur Gabrielle. Un moment fort du show de l’Idole des Jeunes qui a marqué durablement les mémoires. Célèbre dans toute l’Europe, participant à différents festivals et jouant avec les musiciens les plus reconnus, Greg Zlap a quand même trouvé du temps pour nous répondre avec la gentillesse et la sincérité qui sont la marque des grands.
Le Républicain : Bonjour Greg Zlap. Merci de prendre de votre temps pour nous répondre. Vous avez fait les plus grandes salles de France, les plus grands festivals de jazz, joué dans toute l’Europe. On pourrait se demander pourquoi venir dans une salle plus petite, à Dourdan et non dans une grande ville ?
Greg Zlap : Par l’harmonica et le blues, j’ai toujours côtoyé des salles. Les clubs, c’est pour moi un terrain d’expérimentation qui me permet d’être proche du public. Je fais de manière régulière des soirées à Paris, dans un club, l’Utopia. Et là, ça faisait quelque temps que je n’avais pas joué en club. Le Pichtime, ce sont des fans qui m’en ont parlé. Ils étaient un peu en difficulté il me semble. Je me suis dit « on tente », j’étais vraiment curieux. Je suis vraiment très content d’y aller pour découvrir une nouvelle salle, un nouveau public et être proche des gens.
Le Républicain : Vous avez joué avec les plus grands (Hallyday, Dutronc, Mitchell, Cabrel, Pagny, Aznavour, etc.), mais aussi avec des artistes moins connus. Le partage, c’est important pour vous ?
Greg Zlap : La pédagogie, ça fait partie de mes passions. J’ai monté une école d’harmonica, fait un spectacle pour enfants et je fais des stages.
Le Républicain : Vous avez eu une grande attention médiatique ces derniers temps, suite au décès de Johnny Hallyday, mais déjà avant vous aviez une grande visibilité. Avez-vous le sentiment d’avoir un rôle de diffusion de l’harmonica ?
Greg Zlap : Je ne le sens pas comme une responsabilité, c’est plutôt une envie. Cette voie est assez osée. J’avais du mal à imaginer pouvoir être musicien en étant harmoniciste. Puis c’est en rencontrant Jean-Jacques Milteau (ndlr : l’un des plus grand harmoniciste français, ayant découvert Greg Zlap en 1990) que je me suis rendu compte que c’était possible. Les gens sont surpris de voir ce que l’on peut faire de l’harmonica. Tout le monde le connaît et a un imaginaire, composé de cow-boys, mais l’image est assez vague. Moi, mon plaisir, c’est de montrer qu’on peut tout faire avec. Avec l’harmonica, tout est possible. J’ai fait du rock, du jazz, du blues, du classique, et même de l’électro avec. Mettre l’harmonica dans un contexte inédit, surprendre les gens avec ça, c’est un grand plaisir.
Le Républicain : Au Pichtime, vous jouez en duo. Quelle est la spécificité de cet format ?
Greg Zlap : C’est une formule que j’aime beaucoup parce que ça me permet beaucoup plus de liberté et on est plus proche des gens. On n’a pas de soutien rythmique, on évolue constamment à deux. Il y a la guitare, l’harmonica et la voix. Ça permet de s’aventurer davantage, les structures sont moins fixes. Plus on est nombreux, plus les choses doivent être fixées. Et puis il y a une émotion particulière qui se dégage de ça.
Le Républicain : Une grande partie du public imagine mal un concert avec uniquement de l’harmonica et vous ?
Greg Zlap : Moi non plus, je n’imagine pas un concert entier d’harmonica [rire]. Pour moi c’est un défi, j’aimerais bien le réaliser un jour, mais je pense que ça me couperait de beaucoup de gens. Je ne fais pas que de l’harmonica en plus. Je chante aussi. C’est Johnny qui m’a présenté au public le plus large. Ils ne m’ont jamais entendu chanter. Je chante, je compose, c’est très important pour moi, j’ai 8 disques à mon
actif. Ce sont mes compos qu j’interprète sur scène. J’ai développé ma propre voix, mais bien sûr il y a toujours de l’harmonica, c’est aussi vraiment moi.
Le Républicain : Des conseils pour un débutant qui voudrait se lancer dans l’harmonica ?
Greg Zlap : Il faut prendre un harmonica en do, un diatonique, ils ont plusieurs tonalité, il faut en prendre un en do pour commencer. C’est un instrument qui est très facile au départ, c’est le seul où on inspire et on souffle. Et c’est déjà accordé, c’est l’instrument qui joue tout seul. Ce n’est pas comme le piano où si tu plaques mal ta main c’est mauvais, l’harmonica fait toujours quelque chose de joli. On peut vite se faire plaisir.
Le Républicain : Puis venir vous voir ?
Greg Zlap : Pour mes stages, ce n’est pas vraiment pour débutant, ou du moins pas débutant total.
Le Républicain : Dernière question, diatonique ou chromatique [deux types d’harmonica] ?
Greg Zlap : Moi je ne joue que du diatonique. J’ai essayé le chromatique et, décidément, je suis plus diatonique. Le chromatique, c’est plus un instrument soliste, pour le jazz et le classique. Si j’avais joué sur un chromatique avec Vladimir Cosma [sûrement le plus grand compositeur et chef d’orchestre du cinéma français] ça m’aurait enlevé un grand poids [rire]. Mais c’est déjà une grande performance d’être parvenu à faire ces notes avec un diatonique.
Le Républicain : Merci d’avoir répondu à nos questions, Greg Zlap.
Photos Stéphane de Bourgies
• Concert de Greg Zlap au Pichtime (Dourdan, Esplanade Jean Moulin) le samedi 3 mars à 21h30 – Réservation au 01.60.81.04.35 ou au 06.34.39.77.75.