« Au ciel comme en terre », un bijou de la prochaine rentrée littéraire
Un recueil de 10 nouvelles créera-t-il l’un des événements de la rentrée littéraire de ce mois de janvier 2022 ?
Michel Vialatte, Essonnien de cœur et d’adoption, qui a publié aux éditions du Républicain de l’Essonne (Editions de média d’informations régionales), avec Xavier Dugoin, ancien président du Conseil général, « Le dictionnaire buissonnier de l’Essonne » en 2020, publie ce mois-ci aux éditions du Net, à Paris/Saint-Ouen, un recueil de dix nouvelles, « Au ciel comme en terre ».
Vialatte est un conteur talentueux qui vous conduit sur les chemins du désastre que vous empruntez avec ses personnages, en devinant l’issue fatale, qu’on tente néanmoins avec lui, jusqu’à la dernière seconde, de prévenir et d’éviter.
« Au ciel comme en terre » offre au lecteur un fil d’Ariane qu’il suit tout au long des quelque 140 pages du livre : chacune de ces nouvelles met aux prises des hommes et des femmes avec la terre où ils vivent, avec les arbres et plantes qu’ils y cultivent et qui forment les paysages qui sont devenus leur cadre de vie.
L’enracinement, cette obsession
Que ce soit au cœur de Paris, sur les plateaux du Doubs avec un jeune homme né dans le quartier des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes, ou au Maroc, dans la plaine de Marrakech, chacune et chacun de ses personnages ne sauraient se comprendre sans que soit observée la relation qui est la leur avec leur environnement familier, natal ou d’adoption. Il y a chez Vialatte une sorte obsession : celle de l’enracinement de chacun d’entre nous dans un substrat où il puise sa force, sa folie parfois, l’essence de ses passions et qui est une donnée fondamentale de nos vies.
Cette terre qui attache et reprend
Tel est le fil d’Ariane qui conduit le lecteur à croiser Angel, éleveur de bonsaïs, Abdel, jardinier d’un palais marrakchi, Philistin devenu malgré lui exploitant forestier, Roland, propriétaire d’oliveraies ou Ali, hobereau tourmenté, dans le domaine de ses ancêtres. Tous ont un point commun : leur destinée est liée, indissolublement, à la terre qu’ils cultivent ou possèdent, qui les attache et les reprend un jour.
Ces personnages sont les fils – et les filles – du hasard ou de la nécessité. Leurs caractères, leurs pulsions, leurs impulsions, le chemin qu’ils ont emprunté, guidés par on ne sait quelle attraction tellurique, ont forgé leur singulier destin. La littérature française avait déjà un Vialatte, avec Alexandre et son célèbre roman « Les fruits du Congo » ; elle en a un deuxième désormais, avec Michel : un Vialatte peut en cacher un autre !