Le syndicat Sud-Santé-Sociaux interpelle sur la situation dans l’Unité de Soins Longue Durée.
Elle dénonce « une catastrophe totale, à la limite du sécuritaire ». Héloïse Vallès, du syndicat Sud-Santé-Sociaux de l’hôpital, alerte sur la situation dans l’Unité de Soins Longue Durée (USDL). « Le matin, il y a deux aide-soignantes pour 24 toilettes de personnes grabataires, souffle-t-elle. Elles n’en peuvent plus, il y a beaucoup d’arrêts maladie. » Elle dénonce des postes vacants dans un Hôpital « devenu entreprise. Nous avons du mal à fidéliser les agents : en plus de la pénibilité, il n’y a aucune attractivité financière. Ils font appel à des contractuels qui n’ont pas la prime d’aide-soignant, de 150€/mois. »
Philippe Darnaudet, directeur-délégué, dénonce des « propos partiels et partiaux » et assure que ces primes sont « octroyées depuis l’année dernière, et il est prévu de faire bénéficier ces personnels de la prime de 100 € net prévue pour les aides-soignants exerçant auprès des personnes âgées ».
225 000 € d’aides annoncés, puis retirés
Il poursuit sur l’USDL. « La direction a pris la mesure du problème et a rencontré les professionnels du service. Deux aides-soignantes sont affectées le matin, une en journée et deux d’après-midi. Les infirmières participent à cette organisation. Un agent de service hospitalier est affecté en renfort depuis cet automne pour la distribution des repas. Ces effectifs nous permettent d’organiser pour l’ensemble des patients de l’USLD, en respect de leurs droits, une aide à la toilette ou une toilette complète de façon quotidienne. »
Le syndicat s’indigne du retrait d’une aide de 225 000 € de l’Agence Régionale de Santé, qui n’a pas répondu à nos sollicitations. Un besoin pourtant pointé en 2017 par une coupe Pathos, pour connaître la charge de soins d’un service. « Les crédits octroyés depuis 2011 correspondaient à une dotation financière plus favorable que celle à laquelle nous aurions pu nous attendre et qui s’est révélée en adéquation avec la nouvelle mesure de la charge en soins », rétorque Philippe Darnaudet. L’établissement a aussi subi un abattement de 27 000 € en 2019 pour un taux d’occupation inférieur à 95 %… Point positif au tableau : 170 000 € viennent d’être octroyés pour l’installation de rails de transfert, pour aider à la levée des patients. « Mais on ne va pas créer de postes avec ça », conclut Héloïse Vallès.
Retrouvez cet article dans nos éditions papier et numérique du jeudi 30 janvier.
[Mise à jour, le 10 février] L’Agence Régionale de Santé (ARS) précise. « La photographie PATHOS des soins de longue durée du Centre hospitalier (CH) d’Arpajon, réalisée en février 2017, s’inscrivait dans une démarche régionale visant à objectiver la population accueillie en USLD. Cette démarche a permis d’observer une baisse de la moyenne régionale des patients en USLD pour lesquels une prise en charge lourde est nécessaire.
S’agissant spécifiquement du Centre hospitalier d’Arpajon, la photographie réalisée n’a pas révélé de modification substantielle, sur les périodes concernées, bien que le CH ait été en sous-activité (taux d’occupation en 2018 de 91% et en 2017 de 89,5% et occupation de 48 lits sur une autorisation de 50 lits).
En dépit de celle-ci, la dotations soins 2019 versée au CH a été a été de 1 400 0000 euros, soit approximativement 144 000 euros de plus que ce qu’elle aurait dû être mécaniquement du fait de cette sous-activité.
Par ailleurs, l’ARS a annoncé au Conseil de surveillance de l’établissement le 17 janvier 2020 que des crédits non reconductibles à hauteur de 180 000 euros seraient attribués d’ici la fin du mois à l’USLD du CH d’Arpajon, en vue de financer des rails de transfert et du matériel d’animation. »