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    Cyclisme : Jimmy Turgis veut aller de l’avant

    Un mois après l’annonce de son arrêt de carrière forcé, Jimmy Turgis tente de se reconstruire.

    Paris-Roubaix 2018. Jimmy et Tanguy Turgis rentrent ensemble sur le vélodrome de Roubaix après avoir parcouru les dix derniers kilomètres de l’Enfer du Nord dans la roue l’un de l’autre. « Un moment inoubliable, se souvient Jimmy, un brin nostalgique, car c’était la course qui nous faisait rêver. » L’aîné (28 ans) des Turgis parle au passé. Et pour cause. Seize mois après la retraite prématurée de son jeune frère, à l’âge de 20 ans, il a également été contraint d’arrêter sa carrière en raison d’une malformation cardiaque. « Je souffre d’une dysplasie arythmogène du ventricule droit (ndlr : une maladie du cœur) qui s’aggrave avec l’effort intensif. Il m’est donc impossible de poursuivre le sport de haut niveau », confie Jimmy Turgis.
    Son contrat avec l’équipe B&B Hôtels – Vital Concept, qu’il avait rejointe la saison passée, a donc pris fin le 14 février alors qu’il entamait sa septième saison chez les professionnels. «  L’arrêt de Tanguy avait été un véritable coup de massue pour toute la famille, le mien a aussi été mal vécu, notamment par mes parents qui voient encore un de leurs enfants stopper sa passion, raconte le coureur de Montlhéry, qui a pu compter sur le soutien de son manager Jérôme Pineau. Pour ma part, j’encaisse un peu mieux en essayant d’aller de l’avant. J’ai aussi la chance d’être bien entouré par ma femme et ma fille Romane (2 ans). Ils m’aident à ne pas broyer du noir. »

    Reconversion anticipée

    Car Jimmy, qui se voyait courir jusqu’à 35 ans, avait encore de nombreux rêves et envies dans sa vie de coureur, notamment disputer le Tour de France. Une première participation largement envisageable cette année, son équipe ayant reçu une invitation de la part des organisateurs. Son profil de coureur polyvalent, capable d’aider un sprinteur ou d’accompagner un grimpeur dans la montagne, lui était aussi favorable. Il suivra donc le Tour devant la télévision, ne serait-ce que pour encourager son frère Anthony (25 ans), le deuxième de la fratrie, si celui-ci est retenu cet été par Total-Direct Energie. « Mais ça reste difficile de suivre à la télé des courses qu’on aurait dues disputer », reconnaît Jimmy Turgis, dont le quotidien n’est plus rythmé par le vélo.
    « Avant, je m’entraînais vingt à trente heures par semaine. J’ai désormais le droit à six heures d’activité sportive à allure modérée. Ça me laisse du temps pour entamer les démarches pour ma future reconversion. » Titulaire d’un Master en sport et entraînement, Jimmy Turgis se verrait bien devenir directeur sportif comme son frère Tanguy, qui a rejoint, l’an passé, l’équipe de Loudéac, la réserve de B&B Hôtels – Vital Concept. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

    Aymeric Fourel

    Jérémy Andrieux
    Jérémy Andrieux
    Journaliste sportif pour le Républicain de l'Essonne.