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    Basket-ball : Sarah Michel, un parcours hors du commun

    La Rissoise Sarah Michel n’est pas passée par l’INSEP. Une exception dans ce milieu, qui ne l’a pas empêchée de garnir son armoire à trophées.

    Quatre médailles internationales avec les Bleues. Trois titres de championne de France. Un sacre européen. Le palmarès de l’arrière Sarah Michel (33 ans) est bien fourni. Des titres obtenus sous les couleurs de l’équipe de France mais aussi sous la tunique de Lattes-Montpellier et de Bourges, deux clubs majeurs du basket féminin hexagonal. Mais sa toute première breloque fut remportée avec le CO Courcouronnes lors de la saison 2001-2002, où la native de Ris-Orangis glane le titre de championne d’Ile-de-France. « Ça remonte à loin, sourit la basketteuse essonnienne. Mais je m’en souviens car c’est le premier. C’est mon papa (ndlr : Gabriel) qui coachait à l’époque, on avait remporté ce titre à l’issue d’un plateau avec quarts, demies et finale. » Dès l’âge de 4 ans, Sarah Michel se prend de passion pour la balle orange sur le parquet de l’US Ris-Orangis. « Dès les premières années, on avait remarqué ses qualités de battante et de bonne agressivité. Elle était déjà dominante. Même contre des garçons. C’était une jeune fille éduquée au basket qui adorait ça », se rappelle Dominique Laugier, son coach en poussins lorsqu’elle arborait le maillot de l’USRO. Avec un frère basketteur (ndlr : Vincent) à l’Alerte Juvisy (N1) et un papa qui a porté les couleurs du Stade Français, les appétences pour ce sport d’adresse étaient nombreuses, même si la Rissoise n’a pas commencé par le basket. « Ma mère m’avait inscrite à la gymnastique. Mais ça ne me plaisait pas ! J’étais trop grande, pas souple et introvertie. Après mon premier gala, ma mère m’a dit « ok on arrête ! » », se marre l’internationale tricolore (104 sélections), qui a eu la particularité de ne pas être formée par l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance). « J’ai dû prendre un chemin différent car je n’ai pas été gardée par l’INSEP. J’ai donc pris la direction du centre de formation de Valenciennes. On s’entraînait le soir après les cours. ça m’a bien préparé au monde pro », réplique Sarah Michel.

    Sarah Michel : « Je ne pensais pas avoir cette carrière. Au départ, je voulais juste devenir une joueuse pro ! »
    Un monde pro que l’Essonnienne a découvert à l’âge de 16 ans avec Valenciennes en Ligue Féminine. A 15 ans et 9 mois plus exactement pour la joueuse annoncée à l’époque comme un talent inné et précoce. Une promesse qui se confirmera tout au long d’une carrière riche en titres. Notamment cette année où elle a réalisé le doublé avec le Tango de Bourges. Les Berruyères ont remporté la Ligue Féminine en swipant le LDLC ASVEL de Tony Parker en finale (3-0). Plus tôt dans la saison, Bourges a conquis le sixième titre européen de son histoire en étrillant (74-38) Venise (Italie) lors de la finale de l’Eurocoupe. L’an passé, à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo, la basketteuse surnommée « Bullet » a remporté sa première médaille olympique en s’offrant le bronze face à la Serbie (91-76). C’est cette même équipe Serbe qui aura privé la France quelques semaines plus tôt d’un titre européen (54-63). Un troisième échec en finale après ceux de 2015 et 2017 pour Sarah Michel qui court toujours derrière un titre avec l’équipe de France. « Honnêtement, je ne pensais pas avoir cette carrière. Au départ, je voulais juste devenir une joueuse pro ! Et quand je regarde derrière moi, je ne m’attendais pas à tous ces titres. Je suis quand même fière mais c’est passé hyper vite », note la Rissoise, qui s’est inspirée des joueuses comme Audrey Sauret, Cathy Melain ou encore l’Américaine Maya Moore. A 33 ans, Sarah Michel n’en a pas encore fini avec le basket. « Je suis encore sous contrat jusqu’en 2024 avec Bourges (LFB). On verra ensuite, affirme celle qui a déjà plusieurs idées de reconversion. J’ai fait la formation pour devenir professeure des écoles. Après, est-ce que je ferai ça ? Je ne sais pas encore. Je verrai les opportunités qui s’offrent à moi. Niveau basket, je n’ambitionne pas de coacher à haut-niveau mais pourquoi pas chez les jeunes. »

    Jérémy Andrieux

    CV express

    Sarah MICHEL
    33 ans ; née à Ris-Orangis le 10 janvier 1989. 104 sélections avec l’équipe de France.
    • Carrière (arrière)
    Ris-Orangis (1999-2001, jeunes), Courcouronnes (2001-2004, jeunes), Valenciennes (2004-2008, jeunes, N2 et LFB), Arras (2008-2011, LFB), Nantes-Rezé (2011-2015, LFB), Lattes-Montpellier (2015-2017, LFB), Bourges (depuis 2017, LFB).
    • Palmarès
    Seniors. En sélection : médaille de bronze au JO de Tokyo (2021) ; 3 médailles d’argent au championnat d’Europe (2015, 2017, 2021).
    En club : 1 Eurocoupe avec Bourges (2021-2022) ; 3 championnats de France LFB avec Lattes-Montpellier (2015-2016) et Bourges (2017-2018 et 2021-2022) ; 4 Coupes de France avec Valenciennes (2007), Lattes-Montpellier (2016), Bourges (2018 et 2019) ;
    3 Matchs des champions avec Lattes-Montpellier (2016) et Bourges (2017 et 2018).
    Jeunes. En sélection : médaille d’argent au championnat d’Europe des moins de 20 ans (2008).
    En club : championne d’Ile-de-France benjamines avec Courcouronnes (2001-2002) ; championne de France minimes (2003-2004) avec Courcouronnes ; 1 Coupe de France cadettes avec Valenciennes (2007) et MVP de la finale.

    Jérémy Andrieux
    Jérémy Andrieux
    Journaliste sportif pour le Républicain de l'Essonne.