Parents, professeurs et élus s’étaient mobilisés pour dénoncer la dégradation des conditions de travail au collège. Avec quelques succès et quelques déceptions.
Depuis le printemps, les parents d’élèves du collège Blaise-Pascal de Villemoisson-sur-Orge tentent de faire entendre leurs revendications à l’Education nationale. Ils déplorent une baisse drastique des conditions d’accueil de leurs enfants ces dernières années, alors que ce collège, prévu à l’origine pour 600 élèves, devait accueillir près de 690 enfants lors de cette rentrée. Malgré une forte mobilisation le 19 avril, réunissant parents, élèves, professeurs, maires et conseillers départementaux, leurs demandes sont apparemment restées lettre morte, du moins en partie.
« La demande principale de cette manifestation était l’attribution de davantage de postes d’assistants d’éducation (AED) au collège, rappelle Marie-Claire Arasa, conseillère départementale du canton de Sainte-Geneviève-des-Bois. Cela n’aura apparemment pas lieu et l’établissement devra continuer à faire avec ses 4,5 équivalents temps plein (ETP), pour lesquels nous avons déjà dû batailler l’an dernier. En Essonne, la moyenne est d’un AED pour 103 élèves. Il ne faut donc pas de grandes connaissances en mathématiques pour constater que le collège de Villemoisson est très sous-doté. » Ce qui pose bien sûr des problèmes en matière de sécurité (les parents déploraient l’année dernière l’introduction d’objets dangereux tels que des pétards), de dégradations mais aussi d’accompagnement pédagogique des élèves. « De toute façon, pour tous les collèges essonniens, c’est la troisième année consécutive que les dotations de l’Education nationale stagnent, alors que les effectifs, eux, continuent d’augmenter », confie l’élue, qui regrette « l’enveloppe trop maigrichonne » décidée par l’Etat. Marie-Claire Arasa annonce néanmoins que le Département a commencé le travail sur une évolution de la sectorisation des collèges, ce qui pourrait soulager l’établissement villemoissonais en faisant baisser ses effectifs. Mais si ces plans devaient aboutir, cela ne serait pas avant la rentrée 2024.
Néanmoins, toutes les nouvelles ne sont pas mauvaises pour le collège Blaise-Pascal. Les parents d’élèves ont été entendus sur un certain nombre d’autres points, développe Annick Blohorn, représentante de la fédération des Parents d’élèves de l’enseignement public (Peep). « Nous avons obtenu une classe supplémentaire en 6e pour décharger les autres classes ; une enquête sur le climat scolaire et éventuellement un partenariat avec les acteurs sociaux locaux ; un réaménagement de l’école, car la salle des profs va désormais se situer dans le bâtiment administratif ; un point fait tous les vendredis avec les professeurs et les parents élus ; et enfin une refonte du règlement intérieur, énumère-t-elle. Tout reste à faire, mais les jalons du changement sont initiés. »
