Le programme du collège Jean-Macé pourrait être amputé de dix nouvelles heures d’enseignement à la rentrée 2023.
Un corps enseignant gréviste « à 100 % » le matin du jeudi 16 février. Le collège Jean-Macé a donc vécu une matinée blanche ce jour-là en raison du ras-le-bol des professeurs, qui se sont rassemblés pour manifester devant l’établissement. A l’origine de la colère, la perte annoncée par la Direction des services départementaux de l’Education nationale (Dsden) de dix heures d’enseignement par semaine pour le collège génovéfain.
« Pour la rentrée 2023, nous ne prévoyons pas de changements significatifs dans l’effectif des élèves, aussi nous attendions un nombre d’heures équivalent, explique Joris Lesage, professeur syndiqué. Ce n’est pas le cas et nous ne nous l’expliquons pas. Notre collège est classé en Rep (ndlr : Réseau d’éducation prioritaire) et nombre de nos élèves connaissent des difficultés sociales, ne parlent pas bien le Français, sont en situation de handicap… A ce titre, nous devrions avoir le droit à davantage d’heures d’enseignement, mais cette situation est visiblement de moins en moins prise en compte. Nous assistons à la disparition des particularités du Rep, qui est pourtant un système efficace. »
Une situation qui suscite d’autant plus de colère qu’elle est devenue récurrente : « Nous avons perdu 20 heures en deux ans. Nous avons calculé que, si la dotation horaire avait suivi proportionnellement au nombre d’élèves selon les critères de 2017, nous devrions actuellement avoir 50 heures d’enseignement en plus par semaine. En attendant, l’équipe pédagogique doit faire des choix : réduire la section européenne ouverte l’année dernière, supprimer la section tennis qui permet aux élèves de pratiquer gratuitement un sport sinon coûteux, nous avons failli supprimer l’allemand… »
Les enseignants ont rendez-vous avec le Dsden le 8 mars pour évoquer la situation. « Nous ne sommes pas optimistes car nous sommes reçus tous les ans sans que ça ne change rien. Mais espérons que cette fois, avec l’appui du maire Frédéric Petitta, l’assurance du suivi du député Antoine Léaument et une pétition des parents d’élèves à plus de 300 signatures, on pourra faire bouger les choses. »