A Brétigny-sur-Orge, le « Val des hérons », établissement dédié aux adultes autistes, a fêté ses 20 ans

Une journée de fête était organisée le vendredi 9 juin pour célébrer 20 années d’engagement.

Le 20 octobre 2003, le « Val des hérons » accueillait ses premiers résidents. C’est donc avec quelques mois d’avance que cet établissement, dédié à la prise en charge de personnes autistes de plus de 18 ans, a célébré ses 20 ans d’action, le 9 juin. L’heure était clairement à la fête et à la gaîté ce jour-là, avec l’inauguration d’un triptyque de mosaïques, réalisé par l’artiste menneçoise Dolly et représentant évidemment des hérons, celle d’un jardin thérapeutique, un repas partagé, la découverte par les usagers de structures sonores Baschet ou même un concert.

Située dans le cadre verdoyant de la rue de Valorge à Brétigny-sur-Orge, la structure propose « un dispositif unique en Essonne », souligne sa directrice, Elodie Petit. Il allie à la fois un foyer de vie et une Maison d’accueil spécialisé (MAS), le premier étant dédié aux personnes disposant « d’une certaine autonomie », la seconde à celles n’ayant pas cette capacité. A l’heure actuelle, 38 usagers au total bénéficient de ces accueils (hébergement, de jour, accueil temporaire) portés par 75 professionnels. Sans compter les personnes bénéficiant du Service expérimental d’évaluation et d’accompagnement à domicile (SEEAD) pour personnes avec autisme lancé par l’établissement en 2010, qui sera prochainement pérénnisé.

« On a pas vu le temps passer ! », sourit Jean-Paul Bodenant, président depuis 1997 de l’association « La Chalouette autisme Essonne » qui gère le « Val des hérons ». Tout en remerciant une « bonne étoile » qui a permis la réalisation et la pérennisation de ce projet, le président évoque ses envies pour l’avenir de la structure en expliquant penser qu’elle a fait preuve de « suffisamment de réussite pour réfléchir à « l’après-résidence » » et vouloir « casser [son] côté « fermé » ». Sans renier pour autant le but principal de l’établissement, qui reste « l’accompagnement à la vie quotidienne, sans logique d’insertion professionnelle ou dans un milieu « ordinaire ». Mais ce sont des pistes que nous sommes prêts à explorer ».

Malgré le succès de l’initiative, Jean-Paul Bodenant ne cache pas non plus les difficultés auxquelles sont confrontés le « Val des hérons » autant que les personnes autistes essonniennes en général. « Il y a quelques 600 places d’accueil disponibles dans le département pour 6 000 personnes qui pourraient y prétendre. Ici, une place ne se libère que si les parents du résident déménagent en province ou s’il y a un décès », souffle-t-il, avant d’évoquer les difficultés à trouver du personnel. « Nous avons du mal à trouver des personnes pour les postes paramédicaux et éducatifs, l’attractivité du secteur doit être travaillée », précise Elodie Petit. « Les autorités en ont conscience », affirme le président, qui prône une meilleure formation et un meilleur accompagnement vers ces métiers.

Thibault LE VOT
Thibault LE VOT
Journaliste dans le nord de l'Essonne.