Jeudi 10 mars, le tribunal de grande instance a condamné à 30 mois de prison ferme et à 24 mois de prison dont 12 avec sursis deux auteurs d’agressions qualifiées de «particulièrement graves» par le procureur de la République
Le 16 mars 2015, il y a près d’un an, Manon, 17 ans, rentre chez elle après les cours par la porte de derrière de la maison familiale située derrière la voie de chemin de fer à Boussy-Saint-Antoine.
Immédiatement, elle entend des bruits suspects mais s’avance néanmoins dans la maison. Elle trouve quatre individus «affairés à fouiller» le logement de ses parents. La jeune femme qui ne se démonte pas leur alors demande ce qu’ils font là et leur dit de s’en aller, mais les quatre malfaiteurs sont bien décidés à aller au bout de leur cambriolage. L’un d’eux attrape Manon, lui appose la main gauche sur la bouche et la droite sur le haut de la tête pour la forcer à regarder vers le bas. Il la conduit dans les toilettes et un autre individu revient pour lui attacher les mains très serrées dans le dos.
Mais les quatre cambrioleurs sont à nouveau dérangés. La mère de Manon est sur le point d’entrer par la porte de devant. Dans la panique, les quatre hommes laissent leur butin et s’enfuient. Les enquêteurs de la police retrouveront ainsi de l’ADN sur le câble qui a servi à attacher Manon et sur le sac plastique où ils avaient jeté les objets de la maison. ADN qui a permis de confondre l’homme de 21 ans qui se trouvait jeudi 10 mars dans le box des accusés en comparution immédiate.
«Bien sûr que j’y repense tous les jours, a clamé Manon devant le tribunal. Tous les jours je vais aux toilettes, tous les jours je suis chez moi, et je repense à ce qu’ils m’ont fait. Chaque fois que j’entends un bruit, c’est la panique à bord.» La jeune femme en larmes regarde durement le prévenu qui nie depuis sa garde à vue toute implication. Mais le tribunal n’a pas été dupe et l’a condamné à 30 mois de prison ferme assorti du mandat de dépôt.
Mandat de dépôt aussi pour le prévenu suivant qui ira passer 12 mois en prison et devra se tenir à carreau pendant les 12 mois du sursis qui suivra. Les faits sont beaucoup plus récents ici. Le 29 février, Pierre 21 ans rentre des cours en voiture et fait un détour par la cité de Grand-Vaux à Savigny-sur-Orge. Il avoue aux enquêteurs qu’il y allait pour acheter des stupéfiants. Mais il est repéré par deux hommes, dont le prévenu, âgé de 30 ans. Ils le suivent et le menacent de «le planter» s’il ne leur donne pas toutes ses affaires. Téléphone portable, clé de sa voiture mais aussi clé de la voiture de sa mère qu’il conserve en son absence, clés du domicile familial, mais aussi CB. Sous la menace encore, les deux hommes le forcent à aller chercher la voiture de sa mère, une 306. Puis ils l’emmènent au distributeur automatique et se servent de 400 euros avec la carte bancaire de Pierre. Enfin, au bout de plus d’une heure, ils relâchent le jeune homme, lui laissant sa propre voiture…
Absent à l’audience, Pierre avait expliqué aux policiers être pétrifié durant l’agression et qu’il subissait ensuite un choc psychologique important. «Il a peur de sortir de chez lui, il a des insomnies», décrit la présidente du tribunal.
Un traumatisme important pour les deux victimes qui a été sévèrement puni jeudi 10 mars.