Léa, 15 ans, est victime de harcèlement à son collège. Depuis qu’elle a osé parlé de ses multiples agressions, elle redoute de se retrouver face à ces agresseurs.
Le brevet est passé, mais le traumatisme subi par Léa, élève de 15 ans en classe de troisième, est toujours vif. Le 15 mai dernier, la jeune fille est victime de harcèlement par plusieurs élèves de son établissement, le collège Albert-Camus à La Ferté-Alais. « On en restera pas là », « sors, je vais te niquer sale pute », « salope », ce sont des insultes et des menaces entendues par la jeune victime.
A deux reprises, des mineurs vont s’en prendre à Léa qui va trouver refuge dans son véhicule personnel, une voiture sans permis. « Ils ont mis des coups de pieds et de poings sur la carrosserie arrière du véhicule, se souvient-elle. Il y a eu également des crachats. » La facture annoncé par un garage s’avère salée, les frais de réparation représentent plus de 3 800 euros.
Les parents ont contacté l’établissement scolaire dès le lendemain de la première agression, le 16 mai. Ils ont emmené leur fille porter plainte en gendarmerie le 28 mai après les deux agressions. A ce jour, aucune sanction n’a été prise contre les auteurs présumés au sein du collège et une partie du groupe de harceleurs désignés a été entendu par les enquêteurs. La mère de famille déplore cette situation alors que sa fille, sujette à un état de stress constaté par un médecin traitant, n’est pas en capacité de revenir sereinement au collège : « Ma fille ose parler, je parle pour elle et rien n’est fait, constate la mère de Léa. En tant que parents, on ne comprend pas trop comment sont traités les cas de harcèlements dans ce collège et ça nous ronge. J’ai l’impression que l’établissement n’a pas souhaité agir avec l’approche des vacances d’été. En attendant, ma fille est comme punie, elle n’a pas pu retourner en cours et après les épreuves du brevet, elle n’a fait que pleurer. »
« La qualification des faits ne relèverait pas du « harcèlement » »
L’année prochaine, la victime et certains présumés harceleurs seront peut-être dans le même lycée. La famille de Léa espère que le nouvel établissement sera attentif à la santé mentale et physique de leur fille.
Au moment de la rédaction de cet article, publié le 4 juillet en version papier/pdf, l’Académie de Versailles n’avait pas répondu à nos sollicitations. Le 12 juillet, la circonscription indique que « la situation est connue et gérée par la direction de l’établissement, en lien avec les services départementaux de l’éducation nationale. Les faits opposeraient Léa et deux autres filles au profil très absentéiste. La famille de Léa a déjà été reçue plusieurs fois par la principale et son adjointe. Il leur a été expliqué la mise en œuvre de la démarche de lutte contre le harcèlement (pHARe) qui passe par une phase d’entretiens avec les témoins, les protagonistes et leurs familles et le recueil de leur parole. A ce stade, la qualification des faits ne relèverait pas du « harcèlement ». Suite aux dépôts de plainte des parents de Léa , c’est à l’enquête de déterminer la matérialité des faits reprochés aux jeunes filles. »
A noter que dans le cas où l’auteur de harcèlement est un mineur de plus de 13 ans, le site officiel de l’administration publique précise que « lorsque le harcèlement scolaire a entraîné une incapacité totale de travail de plus de 8 jours, les peines sont portées à 2 ans et demi et 7 500 € d’amende au maximum ».
- N° pour les enfants harcelés : 30.20
N° cyberharcèlement : 30.18 (7j/j 9h-23h)
[ARTICLE MIS A JOUR LE 12 JUILLET : avec la réponse de l’Académie de Versailles.]