Essonne : un échange de regards qui mène à des coups des couteau

Alors qu’il ne connaissait pas la victime, un jeune des Pyramides avait agressé un autre des Tarterêts en décembre 2017. Le prévenu a été condamné à un an de prison.

« Un dîner qui se transforme en séjour à l’hôpital. Un homme aurait pu perdre sa jambe et même sa vie. Tout ça pour une histoire de regards. » C’est avec ces mots que la procureure de la république a tristement entamé sa prise de parole, le 5 septembre, dans la 9e chambre du tribunal d’Evry-Courcouronnes. Un Evryen de 26 ans était jugé pour violences avec usage d’une arme ayant entraîné 45 jours d’ITT.

Les faits remontent au soir du 1er décembre 2017. Deux hommes, l’un est avec sa copine, l’autre seul, ont commandé dans un fast-food. Chacun patiente dans la file. Comme cela peut arriver fréquemment, les regards des deux hommes se croisent. Ils ne se connaissent pas. L’un est originaire des Pyramides à Evry-Courcouronnes, l’autre des Tarterêts à Corbeil-Essonnes. L’Evryen s’approche alors de l’autre pour le questionner sur son regard. Il l’empoigne par le bras et décide de l’attirer vers l’extérieur. « Il l’a verbalement pris à parti » décriront les policiers en regardant les vidéos des caméras de surveillance de l’établissement. Les deux hommes échangent des coups. La scène de violences aurait pu s’arrêter là, mais l’agresseur décide d’aller à sa voiture, une Clio noire, et d’en revenir avec un objet. C’est là qu’il s’est rué sur lui. Après cet épisode, la victime se tenait l’arrière de la cuisse, visiblement blessé. Transporté à l’hôpital, la victime sera opérée le lendemain : les médecins soigneront quatre plaies à la cuisse causées par un objet tranchant. « Miraculeusement, il en est sorti indemne », a commenté la procureure. C’est suite à l’appel du Centre hospitalier sud francilien que les policiers ont commencé à enquêter.

Déjà en détention provisoire pour proxénétisme

En détention provisoire pour une affaire de proxénétisme, le mis en cause n’a admis les faits qu’a moitié. « Oui on s’est bagarré, mais je n’ai jamais donné de coup de couteau. J’étais avec ma copine ce soir là, pourquoi aurais-je un couteau sur moi ?, s’est-il adressé au tribunal. Quand je suis revenu, c’était pour prendre ma bouteille que j’avais oubliée. Je n’ai pas d’objet dans ma voiture, je n’ai rien pris. » Des paroles répétées en boucle qui n’ont pas réussi à convaincre la procureure : «  Je doute qu’il se soit planté la jambe tout seul pour embêter le monde ». Face aux déclarations quelques peu simplifiées du prévenu, l’avocate de la victime a insisté sur la version de son client. «  Il s’est exprimé avec beaucoup de clarté lors de son dépôt de plainte. Il [le prévenu, ndlr] assure qu’il ne le connaît pas. Or en indiquant son quartier, on devine qu’il s’agit de cette rancœur ancestrale entre ces deux cités. »

Bien qu’il soit inconnu pour des faits de violence, l’Evryen de 26 ans a un casier judiciaire bien rempli, avec 20 mentions y figurant. Ce dernier est connu, entre autres, pour des vols en réunion, recels de biens, outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique, refus d’obtempérer, conduite sans permis ou encore pour des infractions en lien avec les stupéfiants. Sans avocat, il a été condamné à douze mois de prison avec mandat de dépôt.