Karima et toute sa famille sont en deuil. Son frère, Salah, âgé de 49 ans, est en effet décédé le 24 janvier dernier d’un infarctus à Etampes. Mais au deuil, s’ajoute de la colère. En effet, juste avant de décéder, Salah avait été emmené aux urgences de l’hôpital d’Etampes par les sapeurs-pompiers.
La famille a donc déposé plainte contre l’hôpital soupçonnant une erreur médicale. « A 8h15, il était en train de récupérer sa voiture. Il a eu mon autre frère au téléphone et a expliqué ce qu’il s’est passé en disant qu’il commençait à avoir du mal à respirer, le thorax qui le brûlait et le bras engourdi », explique Karima.
C’est la dernière fois que la famille arrive à joindre Salah. Quelques heures plus tard, elle le retrouve dans sa voiture encore allumée, garée avenue de Paris à Etampes. Malgré un appel au Samu, et une prise en charge rapide avec massage cardiaque pendant plusieurs dizaines de minutes, Salah n’a pas pu être réanimé.
L’hôpital se tient à disposition de la famille
Salah a été enterré le 3 février, et, pour ajouter encore au deuil de la famille, un de ses oncles est décédé quelques jours plus tard et a été enterré le 5 février. Beaucoup de souffrances donc pour cette famille qui veut comprendre ce qui s’est passé et qui souhaite que les responsables, si responsables il y a, soient identifiés.
Du côté du Centre hospitalier Sud-Essonne, contacté par nos soins, on rappelle qu’aucun élément des soins prodigués à un patient ne peut être communiqué publiquement. « Nous ne pouvons communiquer ces informations uniquement aux ayants-droits ou aux autorités compétentes », indiquait le directeur Christophe Misse ce mercredi 21 février. Celui-ci confirmait qu’un mail avait été envoyé à la famille pour l’inviter à rencontrer l’hôpital.
« Nous sommes toujours dans la totale transparence, et nous savons reconnaître nos erreurs et assumer nos responsabilités lorsque c’est nécessaire. Nous nous tenons à la disposition de la famille de ce patient afin de lui apporter toutes les informations utiles », ajoute le directeur.
Une erreur d’interprétation d’un examen en cause
D’après nos informations, l’erreur médicale serait malheureusement avérée dans cette affaire. Dès le 26 janvier, une fiche d’événement indésirable grave a été rédigée par l’hôpital et transmise à ses autorités de tutelle.
A sa prise en charge tôt ce mercredi 24 janvier, et alors que les sapeurs-pompiers font état aux urgences de symptômes pouvant laisser penser à un infarctus, Salah effectue une batterie d’examens, dont 2 électrocardiogrammes. Tous ces examens sont ressortis normaux, sauf une petite anomalie sur l’un des électrocardiogrammes. Celle-ci n’a, hélas, pas été vue ni par le praticien, ni par l’interne, qui arrivaient alors près du terme de leur garde aux urgences. Une erreur d’interprétation aux conséquences dramatiques.