Essonne : les forains en détresse tirent la sonnette d’alarme à Arpajon

Ce samedi 6 mars, plusieurs dizaines de familles de forains se sont rassemblées à Arpajon pour alerter sur leur situation. 

Aujourd’hui aurait dû être le premier jour du carnaval d’Arpajon. Depuis 9 heures ce matin, des camions de forains occupent une des allées de places devant la Caf d’Arpajon. Une quarantaine de professionnels se sont réunis pour signaler au plus grand nombre leur détresse.

Les forains ont installé des pancartes sur leurs camions.

Depuis fin octobre, les forains se sentent comme des « pestiférés confinés ». Camions et manèges sont parqués chez eux ou sur des parkings mis à disposition par des mairies. Le décret 2020-1262 interdit la tenue des fêtes foraines au même titre que les événements temporaires de type exposition, foire-exposition ou salon. « Nous n’avons aucune date de reprise, ce n’est pas vivable, des aides financières on peut en avoir, mais dans la tête, on n’en peut plus », constate Julien Gerbaud, porte-parole de l’association Avenir du monde forain.

Des volontés claires

Ce samedi 6 mars, pas de blocage de circulation. « Aujourd’hui, on fait une action pacifique, c’est comme avec la police, on fait la première sommation. La 2ème, on risque de faire plus de bruits », soutient le porte-parole. Depuis six mois, les forains veulent être entendus par le gouvernement et obtenir l’abrogation du décret. « On veut aussi avoir une date de reprise et être enfin reconnu par le ministère de la Culture », souligne Julien Gerbaud. A ce jour, les professionnels de ce secteur ne sont attachés à aucun ministère.

Les forains ont occupé le parking de la Caf d’Arpajon de 9h à 18h.

« Si les parcs d’attractions rouvrent le 2 avril, on reprend notre activité aussi, affirme le forain domicilié en Essonne. J’ai le même code APE que Disneyland ou le Puy-du-Fou. » Les forains ont établi un protocole sanitaire renforcé pour les visiteurs : masque obligatoire dans les manèges à partir de 11 ans, désinfection des installations après chaque passage, gel hydroalcoolique à disposition sur chaque stand et 1,50m de distance de sécurité entre chaque groupe.

Des mois d’interdiction à durée indéterminée après une année compliquée

« Nous avons des charges fixes, des emprunts et des assurances pour les manèges, des camions à faire tourner et contrôler… », énumère Julien Gerbaud. Pour Isabelle Perdereau, conseillère régionale présente sur Arpajon pour affirmer son soutien, « tout citoyen a le droit de bien travailler et l’Etat doit se prendre conscience de l’urgence d’agir pour les forains, qui, il faut le rappeler, sont des commerçants ».

 

 

Aurélie Corvisy
Aurélie Corvisy
Journaliste dans le Sud de l'Essonne. Elle travaille au sein de la rédaction depuis 2019. Pour lui proposer un sujet d'article sur son secteur : [email protected].