L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France a demandé à l’ensemble des établissements de santé publics et privés de la région de réactiver leur Plan blanc dès ce jeudi 9 décembre.
La région fait face à la 5e vague d’épidémie COVID avec une situation qui se dégrade nettement depuis la mi-novembre. L’augmentation de l’incidence s’est accélérée ces dernières semaines, passant de 101,7 cas pour 100 000 au 17 novembre à 446 cas pour 100 000 actuellement.
Quant à la situation hospitalière, « la dynamique est nettement orientée à la hausse, mais demeure pour le moment plus favorable qu’au cours des quatre premières vagues grâce à la couverture vaccinale », souligne l’ARS qui rappelle que 86% des franciliens éligibles ont un schéma de vaccination complet.
Cela n’a pas empêché la tension de s’accentuer depuis plusieurs jours avec actuellement 1188 patients Covid-19 en hospitalisation conventionnelle contre 530 fin octobre et 505 en soins critiques contre 265 fin octobre. Des chiffres qui ont doublé en quelques semaines. « La majorité des patients sont non vaccinés », précise encore l’ARS.
Concrètement, le déclenchement généralisé de ces plans blancs « donne la latitude aux directeurs d’établissements, en lien avec leurs directeurs médicaux de crise, de prendre les mesures de gestion adaptées au niveau local, hôpital par hôpital. Le plan blanc permet aux établissements de santé d’augmenter leur capacitaire de lits pour les malades Covid-19 en soins critiques et en médecine, le cas échéant en organisant des déprogrammations, et de réorganiser les plannings des personnels pour assurer la continuité des soins », détaille l’ARS.
Dans les hôpitaux essonniens, on se prépare donc à une nouvelle mise sous pression. Cependant l’usure de ces presque deux années de crise sanitaire se fait sentir. « Nous faisons face à un manque de personnel », confirme un directeur de centre hospitalier essonnien qui avoue également faire face à une difficulté pour demander aux personnels de remonter au front « alors qu’ils ont fait énormément d’efforts depuis le début de la crise ».
« Les soignants ont déjà beaucoup donné depuis près de 2 ans pour faire face à la pandémie. Il est aussi de notre responsabilité de les préserver par la vigilance de chacun, pour freiner les contaminations et les hospitalisations. Les personnels hospitaliers aussi doivent profiter de leurs congés de fin d’année. Le plan blanc doit permettre aux établissements de s’organiser de manière à s’en assurer », estime ainsi l’Agence régionale de santé.
Se pose également la question de l’obligation vaccinale pour les soignants. Deux doses sont nécessaires pour respecter cette obligation. Mais alors que le rappel semble mieux protéger la population, il ne rentre pas dans le cadre de l’obligation vaccinale. Une situation qui interroge aujourd’hui dans le milieu hospitalier.
Dans le même temps, de nombreux événements s’annulent dans l’Essonne. Repas des aînés, cérémonie de vœux des maires en janvier et événements festifs disparaissent des agendas. La crise sanitaire continue donc…