Alors que le Président de la République doit prendre la parole ce mercredi 28 octobre pour annoncer de nouvelles restrictions, probablement un reconfinement accompagné d’adaptations pour assurer le maintien de l’activité économique, en Essonne, la montée en charge dans les hôpitaux se poursuit.
Lors d’une réunion destinée aux commerçants du Dourdannais-en-Hurepoix ayant lieu ce mercredi 28 octobre à Dourdan, le docteur Christophe Jedrecy, responsable des urgences de l’hôpital de Dourdan du Centre hospitalier Sud-Essonne (CHSE), a dressé un tableau sans fard de la situation sanitaire dans laquelle se trouve la Frace et l’Essonne.
« Le virus est hors de contrôle depuis plusieurs semaines et progresse de manière exponentielle. Nous avons de nombreux cas qui arrivent à l’hôpital en ce moment », a-t-il affirmé aux personnes présentes.
Suspension des interventions chirurgicales
Ainsi, les réanimations et soins intensifs de l’hôpital d’Etampes du CHSE sont aujourd’hui occupées « à 100% », a-t-il précisé. Au plus fort de la crise au printemps dernier, jusqu’à 28 lits de réanimation avaient été ouverts dans l’établissement qui confirme aujourd’hui être en mesure de doubler le nombre de lits.
Au Centre hospitalier Sud-Francilien de Corbeil-Essonnes, l’Unité Covid-1 de 30 lits est d’ores et déjà saturée. Une unité de chirurgie de 12 lits a été transformée en Unité Covid-2 afin d’accueillir les patients atteints.
Dans les deux établissements, les interventions chirurgicales commencent à être suspendues afin de pouvoir mobiliser les effectifs de soignants pour les personnes atteintes par le Covid-19.
De 35 à 40 000 morts pour la 2e vague ?
Dressant une perspective au niveau national, le docteur Jedrecy a appelé de ses vœux un confinement généralisé pour endiguer la propagation de l’épidémie. « Aujourd’hui nous avons 18000 patients hospitalisés en salle de soins et 3000 en réanimations en France alors qu’au moment du pic, nous étions à 30 000 et 7000 respectivement », a-t-il rappelé.
Mais ce sont surtout les projections « optimistes » qui font froid dans le dos. « A fin novembre, les chiffres seront supérieurs à ceux de la première vague avec de 6 à 8000 personnes en réanimation en France et 30 à 40 000 personnes hospitalisées et de 600 à 800 morts par jour. Nous risquons d’avoir de 35 à 40 000 morts de manière inéluctable », avoue-t-il.
« L’Europe est aujourd’hui l’épicentre de l’épidémie dans le monde et la France est dans une situation très très inquiétante », conclut le docteur Jedrecy.