Un rapport d’expertise demandé par la SNCF divulgué mercredi 20 janvier démontre que l’état dégradé des voies était connu et pointé dans un bilan daté de la veille du déraillement.
«Plus que du travail mal fait, ce rapport pointe un désintérêt total pour la voie Paris-Limoges et ce pendant des années.» Me Philippe Clerc, avocat de quatre victimes blessées à Limoges, s’attendait à de telles conclusions. «Nous avions envisagé que l’accident soit le résultat de graves défaillances, nous recevons ce rapport comme une confirmation terrible de cette supposition».
Le 12 juillet 2013, l’Intercité Paris-Limoges déraillait à 17h14 au niveau de la gare de Brétigny-sur-Orge, quelque 20 minutes après son départ de Paris. Sept personnes perdaient la vie et des dizaines étaient blessées.
Le rapport d’expertise, demandé par la SNCF mise en examen dans ce dossier, et signé par deux ingénieurs spécialisés, démontre que la veille du drame l’alerte était lancée par le biais d’un bilan technique de la SNCF.
Le bilan souligne à l’époque «de gros soucis à Brétigny» et indique qu’il « nécessaire que le Directeur d’unité intervienne pour redresser la barre». Le rapport des experts précise qu’une «surveillance efficace aurait sans aucun doute permis de détecter la non-conformité de cet assemblage crucial pour la sécurité des circulations.»
Le travail des enquêteurs est mis à mal par le rapport des experts qui pointe des approximations dans la confection des scellés.
Ces nouvelles informations pourraient induire la poursuite des personnes chargées de l’entretien des voies et non pas seulement la SNCF mobilité et la SNCF réseau en tant que personnes morales.