Les aiguillages de Brétigny-sur-Orge, lieu où 7 personnes ont perdu la vie le 12 juillet 2013, n’auraient pas été entretenus pendant au moins un an après la catastrophe, révèle Médiapart, mercredi 24 février
«C’est surtout l’armement qui est complètement pourri, c’est ça qui est surtout inquiétant.» Les écoutes des dirigeants de la SNCF ont encore parlé. Diligentées par la justice dans le cadre de l’enquête sur la catastrophe de Brétigny qui a fait 7 morts et plusieurs dizaines de blessées le 12 juillet 2013, elles ont filtré dans la presse.
Mercredi 24 février, c’est Médiapart qui en publie quelques lignes. Parmi elles, on découvre les déclarations à ses supérieurs d’un expert en chef de la SNCF, un an après la catastrophe et qui constate que rien n’a été fait. «Au delà de la non-conformité, c’est que le matériel est en fin de vie. On n’arrive plus à maintenir.» Des allégations qui interviennent alors même que la SNCF s’était engagée à mettre en place l’opération Vigirail, quelques semaines après la catastrophe de Brétigny, pour remettre en état les voies et les aiguillages.
Des révélations qui mettent à mal les promesses du président de la SNCF, Guillaume Pépy, de travailler en toute transparence avec la justice. La SNCF mobilités et la SNCF Réseau (ex RFF) ont toutes deux été mises en examen pour homicides involontaires.
Trois cheminots, dont l’ex-dirigeant de proximité de Brétigny, ont quant à eux été placés sous le statut de témoin assisté.
Mercredi 24 février, également, Jacques Rapoport, président de SNCF Réseau, a annoncé sa démission de ses fonctions «pour raisons personnelles». Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des transports, a précisé dans un communiqué de presse que cette démission avait été remise vendredi 19 février. «Le gouvernement procédera à la nomination de son successeur selon les procédures en vigueur». Une démission expliqué par l’âge de l’ex-président qui atteindra 64 ans cette année, mais qui intervient alors que l’enquête sur Brétigny n’est pas terminée…