Législatives 2024 : qui sont les candidats sur la 3e circonscription de l’Essonne (Dourdan-Brétigny)

En 2022, la 3e circonscription de l’Essonne avait changé de député, mais était restée dans le giron de la majorité présidentielle. Deux ans plus tard, la tâche s’annonce à nouveau ardue pour le député sortant Alexis Izard, qui l’avait emporté de peu.

Il bénéficie cependant d’un large soutien des élus de la circonscription. Pas moins de 28 d’entre-eux ont signé une lettre de soutien pour Alexis Izard, bien que ces élus ne soient pas tous du même bord politique que lui. Parmi ces soutiens, on retrouve les maires des communes les plus importantes de la circonscription, Nicolas Méary, maire de Brétigny-sur-Orge, Véronique Mayeur, maire de Breuillet, Paolo De Carvalho, maire de Dourdan, Julien Garcia, maire d’Etréchy, Jean-Marie Gelé, maire de Saint-Chéron, et Norbert Santin, maire de Saint-Germain-lès-Arpajon.

Son adversaire principal sera Steevy Gustave, déjà présent sur ce scrutin il y a deux ans. L’élu de Brétigny-sur-Orge, encarté à Europe Ecologie-Les Verts se présente sous l’étiquette du Nouveau Front Populaire. Né sur la circonscription, il veut jouer la carte de son ancrage local pour l’emporter.

Enfin, le trouble-fête sera Stefan Milosevic pour le Rassemblement National. Cet élu d’opposition de la commune de Montgeron sur la 8e circonscription de l’Essonne, et responsable du parti dans le département, sera candidat sur la 3e où le RN est arrivé en tête dans toutes les communes lors des élections européennes le 9 juin prochain.

Au total, 7 candidats se présentent sur la 3e circonscription. Ils sont présentés dans l’ordre du tirage au sort de la préfecture de l’Essonne.

Joëlle Lopès-Venot (Lutte Ouvrière)

Joëlle Lopès-Venot est candidate, comme en 2022, sur la 3e circonscription de l’Essonne avec Cosme Dansou comme remplaçante. Elle porte la voix de Lutte Ouvrière avec force et affirme, sur sa profession de foi, représenter le vrai espoir de changement pour les travailleurs.

Elle rappelle « que la gauche au pouvoir a écœuré et déboussolé nombre de travailleurs, faisant ainsi le lit du RN. Et ce n’est pas parce qu’elle a ressuscité le Front populaire en une nuit qu’il faut lui accorder notre confiance : il n’y a aucune raison qu’elle fasse autre chose que ce qu’elle a fait pendant quarante ans».

Trois grands axes sont défendus par la candidate et son parti: une augmentation des salaires, des pensions et des allocations, et leur indexation sur les prix, c’est-à-dire qu’ils augmentent au rythme de l’inflation, mois après mois, semaine après semaine si nécessaire ; l’annulation des reculs sur la retraite ou l’Assurance chômage et enfin «ne pas être entraînés dans une troisième guerre mondiale. À quoi servira le droit de partir à la retraite à 62 ans si l’on meurt à 20 ans dans une nouvelle guerre ? À quoi servira un salaire indexé sur l’inflation si l’on se retrouve sous les bombes ? », mettant dos-à-dos les autres forces politiques sur ce sujet.

Alexis Izard (Ensemble)

Le député sortant, élu en 2020 au second tour avec 51,18% des suffrages est candidat à sa propre succession.

Si le challenge semble difficile, Alexis Izard fait valoir son travail. «J’ai été un élu de terrain, utile à mon territoire. Pendant deux ans, j’ai été auprès de la population, auprès des élus locaux et d’ailleurs, la majorité des maires de la circonscription s’engagent derrière mois aujourd’hui», insiste-t-il. «C’est le meilleur député que nous avons eu depuis 30 ans», soufflait il y a peu un maire d’un autre bord politique.

Le député rappelle son engagement sur des sujets importants, notamment sur la loi Egalim pour conforter le revenu des agriculteurs et assurer une alimentation saine des Français.

Il a également été l’un des députés en première ligne dans le combat pour la simplification, remettant en février dernier au ministre de l’Economie un rapport avec 14 mesures pour «mettre fin à la folie normative ».

Il entend aussi les autres sujets d’inquiétude des habitants, sur la sécurité notamment, et aussi depuis la dissolution, sur la stabilité du pays. Il se présente donc comme «le choix du moindre mal» face aux extrêmes. Son suppléant est Nicolas Méary, maire de Brétigny.

Salvador Ribeiro (Sans étiquette)

Salvador Ribeiro est candidat sur la 3e circonscription de l’Essonne pour ce scrutin législatif, avec pour suppléante Iholiseheno Rasolonjatovo.

Dans sa profession de foi, le candidat explique n’être «ni de droite, ni de gauche, ni du centre », et partage une vision d’une démocratie « plus juste et un projet de réconciliation. Si je suis élu, je voterai en direct en fonction de vos décisions pour chaque vote proposé aux députés». Autrement dit, une démocratie participative poussée à son parxysme.

Afin d’appeler les électeurs à le soutenir, Salvador Ribeiro leur propose d’imaginer une France où ils pourront « donner leur avis, où il est pris en compte et même un vote blanc comptera », « où votre participation aux décisions peut se faire où vous voulez et quand vous voulez ». Bref, c’est une alternative à la démocratique actuelle que propose Salvador Ribeiro.

Denis Tranier (Reconquête)

Denis Tranier représentera Reconquête aux élections législatives sur la 3e circonscription de l’Essonne. Il a pour suppléante Nadia Tranier. Il porte donc les couleurs du parti d’Eric Zemmour sur ce scrutin et les propositions nationales parmi lesquels l’arrêt de «l’immigration massive ».

«Un bouleversement migratoire est permis par des politiques délétères et déraisonnables sans que jamais le peuple français n’ait pu se prononcer sur ce basculement démographique sans précédent», rappelle le parti politique sur ses documents de campagne. Il soutient également l’arrêt du matraquage fiscal alors que «les gaspillages de l’État se multiplient. Le système social financé par vos impôts est ouvert au monde entier pendant que des Français n’arrivent même plus à se soigner».

Autre sujet que met en avant Reconquête, l’éducation. «Il est urgent de sacraliser le mérite et de faire de l’école le temple du savoir, protégé de la propagande woke » face « au délitement de notre système éducatif et à l’effondrement du niveau scolaire des jeunes Français».

Le parti souhaite faire volet en éclat «le tabou du politiquement correct».

Stefan Milosevic (Rassemblement National)

Chef d’entreprise et conseiller municipal d’opposition à Montgeron, Stefan Milosevic est également le délégué départemental du Rassemblement national depuis octobre dernier. Il est candidat sur la troisième circonscription de l’Essonne aux côtés de son suppléant Christopher Malivert.

« C’est une circonscription majoritairement rurale qui, je pense, peut être remportée par le Rassemblement national. Je croise les doigts pour que les électeurs soient mobilisés en cette période de vacances car il mérite un vrai député pour les représenter, confie le candidat qui assume parfaitement son parachutage sur le territoire. Mais cela ne surprendra personne, c’était déjà le cas pour Alexis Izard qui vient de Savigny-sur-Orge. » Ancien membre de la délégation val-de-marnaise de Reconquête !, Stefan Milosevic s’est rapidement encarté au Rassemblement national pour défendre l’Union de la droite.

« Aujourd’hui, seul le RN en est capable. J’étais farouchement opposé au programme économique d’Eric Zemmour, notamment la retraite à 65 ans », conclut celui qui défend le pouvoir d’achat des Essonniens, une meilleure justice et plus de sécurité.

Catherine Bompard (Tous unis pour le vivant)

L a présidente du Mouvement pour les animaux Catherine Bompard est candidate sur la 3e circonscription de l’Essonne. Son suppléant est Pierre Bompard.

« La France est riche d’une diversité de paysages, forêts et campagnes, sans lesquels ni les prairies, les haies ou les cultures n’existeraient, nous voulons sauvegarder ces puits naturels de carbone et protéger leur biodiversité d’une urbanisation non maîtrisée. Les nouveaux arbres ne remplaceront jamais les premières forêts», affirme-t-elle sur sa profession de foi.

Parmi les propositions qu’elle porte, il y a ainsi pour lutter contre le changement climatique, la sanctuarisation des espaces naturels. Elle entend également « éviter la déforestation irraisonnée dans l’objectif de Zéro Artificialisation Nette ».

Elle lie également écologie et pouvoir d’achat, en proposant « pour réduire le montant des factures» de «maintenir et entretenir le nucléaire dans le mix énergétique, redistribuer entre particuliers l’électricité solaire excédentaire, maximiser la récupération de chaleur perdue ».

«Nous agirons avec trois repères structurels : le bon sens, la France… et vous», conclut la candidate.

Steevy Gustave (Europe Ecologie-Les Verts-Nouveau Front Populaire)

Steevy Gustave, l’élu d’opposition de Brétigny-sur-Orge et battu au second tour des élections législatives en 2022 se présente à nouveau aux suffrages des habitants.

Ce fils de militaire, mort en service pour la France, né sur la circonscription, insiste sur sa connaissance du terrain. «Je suis un habitant de la circonscription depuis 54 ans, je la connais bien, avec ses atouts et ses inégalités. Dans ce contexte national, moi qui me suis battu toute ma vie pour le vivre ensemble contre le racisme, je veux faire partie de ceux qui, à l’Assemblée et sur le territoire, rassemblent les Français et réparent cette France fracturée ».

De par sa sensibilité écologique, il veut bien sûr agir pour la protection de l’environnement, mais il entend bien également « porter des actions fortes sur le pouvoir d’achat». «Je viens des quartiers populaires où l’on souffre de l’absence de transports, de médecins, de services publics, les mêmes maux dont souffre le monde rural», insiste-t-il. Soigner la planète, soigner les esprits et soigner la Nation, c’est en résumé l’ambition de Steevy Gustave qui aura Pascale Perron pour suppléante.

Teddy Vaury
Teddy Vaury
Teddy Vaury est rédacteur en chef du Républicain de l'Essonne. Il travaille au sein de l'hebdomadaire départemental depuis 2006.