Législatives 2024 : qui est en lice pour le second tour dans votre circonscription de l’Essonne

Ces élections législatives anticipées auraient pu avoir des airs de révolution. Mais, si quelques têtes sont tombées, il apparaît désormais probable qu’au moins la moitié des députés sortants retrouvent leur siège après le second tour de scrutin le dimanche 7 juillet.

Exit Alexis Izard et Marie Guévenoux, respectivement sur les 3ᵉ et 9ᵉ circonscriptions. Les deux représentants de la majorité présidentielle, élus depuis 2022 pour le premier et depuis 2017 pour la seconde devenue ministre en début d’année, ont fait les frais de ce premier tour de scrutin. En effet, s’ils étaient tous les deux qualifiés pour le second tour, arrivés en 3ᵉ position, ils ont tous les deux fait le choix d’apporter leur soutien au candidat en lice sous l’étiquette du Nouveau Front Populaire face au Rassemblement national sur leur circonscription.

Ces deux cas d’espèce viennent confirmer le glissement en 3ᵉ position des soutiens du Président de la République Emmanuel Macron sur l’échiquier politique français. Surtout, les autres députés sortants ou candidats s’inscrivant dans la même ligne qui restent en lice font face à un challenge. Sur la 2ᵉ circonscription, Naïma Sifer a finalement fait le choix de se retirer face au duel des extrêmes entre Nathalie Da Conceicao Carvalho (RN) et Mathieu Hillaire (LFL). Sur la 5ᵉ, Paul Midy est en situation délicate face à un Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne) qui semble pouvoir bénéficier de plus grandes réserves de voix. Robin Reda, sur la 7ᵉ circonscription, est face à une montagne dans une triangulaire à l’avant-goût d’impossible. Seule Marie-Pierre Rixain sur la 4ᵉ circonscription est dans une situation confortable après être arrivée en tête dimanche, avant de faire face au second tour à Jérôme Carbriand (LR-RN), et après avoir reçu le soutien d’Amadou Dème (PCF) qui a décidé de jouer le front républicain face à l’extrême droite. Elle pourrait bien être la dernière représentante à l’Assemblée nationale des soutiens à Emmanuel Macron en Essonne, ce qui ne va pas manquer de faire grincer des dents…

La gauche en position de force

L’autre conclusion que l’on peut tirer de ce premier tour de scrutin, c’est que la gauche est en position de force en Essonne. Pas vraiment une surprise pour ceux qui se souviennent du résultat du premier tour de l’élection présidentielle en 2022. Ce jour-là, Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête du scrutin dans le département avec 28,12% des suffrages exprimés, devant le Président de la République. Le résultat de ce dimanche 30 juin vient confirmer la position de force de la gauche quand elle est unie. Farida Amrani a recueilli 46,07% des voix dimanche sur la 1ʳᵉ circonscription, sur la 7ᵉ, Claire Lejeune a réuni 40,83% des voix et possède plus de 5000 voix d’avance sur Robin Reda, le député sortant, avant le second tour. Sur la 9ᵉ, avec 37,60%, Julie Ozenne a écrasé la concurrence avec 10 points de mieux que l’ancienne députée Marie Guévenoux, et sur la 10ᵉ, le député LFI Antoine Léaument a obtenu 43,01%. Il faut noter également que, sur la 6ᵉ circonscription, sans la division à gauche, Jérôme Guedj (PS) aurait probablement pu être réélu dès le 1ᵉʳ tour.

La droite modérée a disparu

La droite quant à elle n’existe plus sous sa forme traditionnelle. Les candidats de la Droite républicaine et indépendante ont été balayés, à l’exception de François Durovray sur la 8ᵉ circonscription, en position de participer au second tour. Le RN n’est pas pour autant en position de force. Si la députée sortante de la 2ᵉ circonscription, Nathalie Da Conceicao Carvalho, est en bonne position pour être réélue, les chances pour Jordan Bardella d’avoir d’autres députés en Essonne semblent minces. Sur la 8ᵉ, Nicolas Dupont-Aignan, contre qui le RN n’a placé aucun candidat, devra batailler pour conserver son siège. À droite, cette situation va nécessiter une remise en question majeure avant les municipales de 2026 avec en point de mire les élections départementales et régionales qui suivront en 2028. Les majorités actuelles sont clairement en danger.

Malgré tout cela, il est probable qu’au moins la moitié des députés sortants soient réélus dimanche prochain. Mais la couleur de l’Essonne à l’Assemblée nationale pourrait prendre une teinte beaucoup plus rouge dimanche. Tour d’horizon par circonscription ci-dessous :

Les trois blocs au second tour sur la 1re circonscription

Union de la gauche, extrême droite et camp du « ni-ni » devront se départager dimanche.

Si l’équilibre des forces qui s’étaient dessinées lors des dernières législatives apparaît, dans les grandes lignes, respecté dans la première circonscription de l’Essonne, la situation a tout de même évolué. Arrivée largement en tête du scrutin avec 46,07 % des suffrages exprimés (39,12 % au premier tour en 2022), la députée sortante, l’insoumise Farida Amrani, sous la bannière du « Nouveau front populaire », devra cette fois affronter deux concurrents : le maire d’Evry-Courcouronnes,

Stéphane Beaudet (27,74 %), d’une part, et le représentant du RN, Thiebauld Vega (22,34 %), d’autre part. L’extrême droite est donc cette fois parvenue à se qualifier au deuxième tour de ces législatives, au contraire de 2022 où, déjà en troisième place et défendue par Thiebauld Vega, elle avait obtenu 14,65 %. Le parti de Marine Le Pen enregistre ainsi une poussée significative dans la circonscription, qui lui permet d’accéder à une possible quoique improbable victoire lors de ce second tour des élections législatives.

Si Stéphane Beaudet, quant à lui, s’est présenté sans parti et sous l’étiquette « Divers », ayant rendu en 2018 sa carte d’adhérent aux « Républicains » sans avoir depuis « cédé aux sirènes du Macronisme », selon ses mots, il représente sans doute le candidat le plus proche de la majorité présidentielle dans la circonscription. En l’absence d’un candidat représentant la coalition présidentielle, c’est lui qui s’est chargé d’incarner la voie du « ni RN, ni LFI », en faisant même son slogan de campagne. Malgré sa seconde place, le candidat s’est montré particulièrement pessimiste quant à l’issue du second tour : s’il a annoncé maintenir sa candidature pour « continuer le combat, vain certes, mais tellement important pour l’honneur, pour nos valeurs, justement pour la reconstruction de l’après », quand bien même « notre pays, mon pays, sera bel et bien gouverné par l’extrême droite dans à peine quelques jours ».

La députée RN Nathalie Carvalho à 40% dès le premier tour sur la 2e circonscription

Nathalie Carvalho.

À l’aube du premier tour de scrutin des élections législatives anticipées, la députée sortante du Rassemblement national, Nathalie Da Conceicao Carvalho, faisait figure de favorite.

Elle avait affiché l’ambition d’être élue dès le 1er tour de scrutin. La très forte participation enregistrée ce dimanche 30 juin l’en a probablement empêchée, mais avec 40,30 % des suffrages exprimés au soir du 30 juin et avec plus de 8000 voix d’avance sur son adversaire principal, l’élu issu de La France Insoumise, Mathieu Hillaire, elle se trouve en ballottage favorable avant le nouveau tour de scrutin.

« Je suis très satisfaite du résultat obtenu dimanche. Avec plus de 40 % des suffrages, j’arrive même à passer au-dessus de mes adversaires dans presque toutes les communes de la circonscription », réagit-elle, insistant sur son arrivée en tête à Mennecy et son score à Étampes, où elle a progressé de 1400 voix.

Sur les 68 communes qui composent la circonscription électorale, Nathalie Da Conceicao Carvalho se trouve en effet en tête dans 66 d’entre elles. Seules exceptions : Courances, où Naïma Sifer est devant la députée sortante, et Étampes, où son adversaire LFI est élu d’opposition.

Mathieu Hillaire.

Cette élection permet cependant de constater que l’implantation de la députée sur le territoire se confirme. Et, avec la lame de fond du Rassemblement national sur toute la France, la progression de la députée sortante est gigantesque.

Il y a 2 ans, elle était arrivée 2ᵉ au 1er tour derrière Mathieu Hillaire. En 2024, elle a obtenu près de 15000 voix de plus, tandis que son adversaire n’a progressé que d’un peu plus de 5000 voix. Un gouffre.

À l’aube de ce second tour de scrutin, la situation est restée floue durant quelques heures alors que l’on s’interrogeait sur le maintien ou non de Naïma Sifer, arrivée en 3ᵉ position. Finalement, elle a décidé de « ne pas rajouter du chaos à la fracture que subit notre territoire et plus largement notre pays » sans pour autant donner d’instruction de vote à ses électeurs. Le duel des extrêmes de 2022 aura donc à nouveau lieu dimanche.

Il y a deux ans, Nathalie Da Conceicao Carvalho avait renversé la vapeur entre les deux tours pour être élue députée. De quoi lui donner confiance pour ce 7 juillet.

Sur la 3e circonscription, un duel entre le RN et le Nouveau Front Populaire au second tour

Le candidat du RN Stefan Milosevic.

Le premier tour de scrutin a été très serré entre les trois principaux candidats. Si après les élections européennes, et au vu des sondages, il faisait peu de doutes que le candidat du Rassemblement national serait en tête du 1er tour de scrutin, les observateurs avisés de la politique locale attendaient surtout de savoir qui sortirait en 2ᵉ position de ce scrutin avec des possibles désistements en vue pour faire barrage au candidat du Rassemblement national.

Ces hypothèses se sont vérifiées. Stefan Milosevic, le candidat du Rassemblement national, est arrivé en tête du scrutin avec 22 290 voix, soit 33,01 % des suffrages exprimés. Son avance sur ses deux adversaires est cependant restée modeste. Derrière lui, on retrouve en effet Steevy Gustave, le candidat du Nouveau Front Populaire issu d’Europe Écologie-Les-Verts, avec 30,91 % et 20 874 voix, et le député sortant Alexis Izard, qui a obtenu 29,90 % et 20 189 voix. Ce sont ces 685 voix d’écart qui font toute la différence.

Pour le candidat du Rassemblement national, rien n’est gagné évidemment. « Merci à tous les habitants de la 3ᵉ circonscription de l’Essonne pour m’avoir placé en 1ʳᵉ position pour ce 1er tour. Maintenant, il faut gagner contre l’extrême-gauche et définitivement éliminer le candidat macroniste », écrivait-il sur les réseaux sociaux dans la nuit de dimanche à lundi. L’un de ses deux objectifs a été rempli dès ce lundi 1er juillet. Alexis Izard a confirmé qu’il se désistait au profit de Steevy Gustave, afin d’éviter que le RN n’ait la majorité absolue à l’Assemblée nationale. « Ces beaux résultats n’ont pas suffi », regrette Alexis Izard, dont le score est de 10 points supérieur au score de la majorité présidentielle au niveau national. « En responsabilité, je fais donc le choix de retirer ma candidature. J’appelle toutes celles et ceux qui m’ont fait confiance à voter pour Steevy Gustave au second tour de l’élection », affirme-t-il, rappelant partager le même combat pour la République.

Steevy Gustave

Malgré ce désistement, Steevy Gustave ne prend pas ce second tour à la légère. « C’est une bonne nouvelle évidemment, et cela démontre que les républicains et démocrates de tous bords se retrouvent sur un socle commun pour la démocratie et se battent contre les vrais extrêmes. Alexis Izard est un mec bien avec des vraies valeurs », salue-t-il. Et alors que son score à Brétigny a fait toute la différence au 1er tour, il salue la mobilisation de tous les électeurs de la circonscription de ce 30 juin. « Je vais me battre pour la France que j’aime, pour l’urgence démocratique et l’urgence climatique », conclut-il.

Quant aux autres candidats, leur score est anecdotique. C’est Catherine Bompard, la défenseure des animaux, qui a fait le plus gros score avec 2 453 voix et 3,63 % des suffrages exprimés. Suivent ensuite le candidat de Reconquête avec 925 voix, Joëlle Lopès-Venot pour Lutte Ouvrière avec 713 voix et enfin Salvador Ribeiro avec 82 voix. Avec une participation qui s’est établie à 69,88 % des électeurs inscrits, les réserves de voix sont faibles. Pour Stefan Milosevic, capter l’électorat de Reconquête semble possible, mais c’est trop faible pour espérer gagner. Il lui faut compter sur un report des voix des électeurs du député sortant vers sa candidature. Avec pour adversaire Steevy Gustave, un écologiste, les chances semblent bien plus minces que s’il affrontait un candidat issu de La France Insoumise.

La députée sortante Marie-Pierre Rixain en ballotage favorable sur la 4e circonscription (Limours-Longjumeau)

Marie-Pierre Rixain.

Après le 1ᵉʳ tour de scrutin, la députée de la majorité présidentielle Marie-Pierre Rixain est en position de conserver son siège.

Deux ans après avoir été réélue finalement assez facilement, Marie-Pierre Rixain se retrouve, cette année encore, dans une position qu’un grand nombre de ses collègues de la majorité présidentielle pourrait lui envier. Elle s’est hissée en tête ce dimanche avec 23 108 voix et 33,91 % des suffrages exprimés. Quasiment autant de voix qu’elle en avait obtenues au second tour de scrutin il y a 2 ans. Il fallait une mobilisation forte pour la candidate, et celle-ci a eu lieu dimanche. Elle avait cette année face à elle deux adversaires, Amadou Dème, pour le Nouveau Front Populaire, qu’elle avait battu au second tour il y a 2 ans, et de l’autre côté du spectre politique Jérôme Carbriand, représentant de l’union du Rassemblement national avec Les Républicains.

Comme sur la 3ᵉ circonscription, la clé de l’issue de cette élection se trouvait dans le classement au soir du 1ᵉʳ tour. Pour 134 voix d’avance, Jérôme Carbriand sort en deuxième position.

Jérôme Carbriand.

Dans ces conditions, Amadou Dème et sa suppléante Marie Colson ont décidé de retirer leur candidature pour le second tour et de faire barrage au candidat représentant l’union de LR et du RN. « Nous ne baisserons jamais les bras devant l’extrême droite. C’est pourquoi alors que le résultat nous permettrait de nous maintenir au second tour, nous prenons en responsabilité la décision de retirer notre candidature et appelons clairement à battre le RN en votant pour Marie-Pierre Rixain. Le combat continue », ont-ils indiqué ce lundi 1ᵉʳ juillet.

Dans ce contexte, Marie-Pierre Rixain semble donc être en mesure de conserver son siège. Un paradoxe alors qu’elle était très critiquée depuis 2022 pour « son absence », de la circonscription, et même chez certains de ses collègues de la majorité présidentielle. Elle pourrait même être la seule députée de la majorité présidentielle en Essonne après le 7 juillet.

Le Nouveau Front Populaire devant sur la 5e circonscription

Le député sortant Paul Midy.

Pierre Larrouturou (Nouveau Front populaire) est arrivé en tête du premier tour devant Paul Midy (Ensemble). Une situation similaire à 2022. On prend (presque) les mêmes et on recommence ? Après Cédric Villani en 2022 pour la NUPES, c’est cette fois-ci Pierre Larrouturou, sous la bannière du Nouveau Front populaire, qui a obtenu le meilleur score au premier tour des élections législatives pour la 5ᵉ circonscription de l’Essonne avec 37,93 % des voix.

L’ex-candidat à la primaire de la Gauche pour l’élection présidentielle devance ainsi le représentant du parti présidentiel, Paul Midy, qui a de son côté récolté 32,48 % des suffrages. Les deux hommes terminent devant Laetitia Horvelin (Rassemblement national, 15,27 %) et François Guy Trébulle (Droite républicaine, 9,92 %), qui avaient également fini aux troisième et quatrième places en 2022, mais dans l’ordre inverse.

Pierre Larrouturou.

Comme il y a deux ans, la lutte promet donc d’être serrée entre la gauche et le parti présidentiel. Pour rappel, avec des résultats relativement similaires – bien qu’un peu plus distants, Cédric Villani avait alors obtenu 38,20 % des suffrages et Paul Midy 30,53 % – le deuxième tour des législatives avait été remporté par le parti Ensemble, avec seulement 19 voix d’écart.

« Est-ce qu’on peut accepter que le pays soit bloqué ? », a souligné Pierre Larrouturou dans une vidéo de campagne. « On sait tous aujourd’hui que la Macronie est morte […] Aujourd’hui, voter pour les députés macronistes, c’est un vote perdu, un vote inutile. Parce qu’on sait très bien qu’Emmanuel Macron ne peut plus gouverner ».

Son de cloche évidemment différent du côté de Paul Midy, qui a appelé « tous les républicains » à le soutenir au deuxième tour « pour battre le Front populaire, cette alliance indigne dans laquelle LFI est majoritaire ». Un appel par ailleurs entendu par François Guy Trébulle, qui a appelé « sans réserve » ses électeurs à voter en faveur du député sortant, pour les mêmes raisons.

Jérôme Guedj favori sur la 6e circonscription

Le député sortant Jérôme Guedj.

Le candidat du parti socialiste a terminé en tête des suffrages après le premier tour, devant son ex-suppléante représentant le Nouveau Front Populaire. Celle-ci s’étant désistée, Jérôme Guedj fera face à Natacha Goupy (RN) au second tour.

La situation avait fait grincer des dents avant le premier tour des élections législatives, l’entre-deux-tours aura apporté des clarifications. Comme en 2022, Jérôme Guedj, député sortant, a donc obtenu une majorité des voix à l’occasion du premier tour de scrutin (34,44 %). Challengé par la représentante de la majorité présidentielle Amélie de Montchalin lors des dernières élections, c’est cette fois-ci l’ex-suppléante du socialiste, Hella Kribi-Romdhane, qui termine à la seconde place (25,23 %). Une candidature sous la bannière du Nouveau Front Populaire, que Jérôme Guedj avait refusé de rejoindre en raison de ses réserves concernant la présence de La France Insoumise dans la coalition de gauche.

Natacha Goupy.

Ces deux candidats de gauche sont suivis dans les suffrages par Natacha Goupy du Rassemblement National (20,81 %). Mais de triangulaire il n’y aura pas, puisque Hella Kribi-Romdhane a annoncé son désistement du second tour « pour faire barrage à l’extrême-droite sans la moindre ambiguïté ». Une décision saluée par le député sortant qui appelle à « la mobilisation de tous et sans faille pour défendre la République et nos valeurs ».

Jérôme Guedj fera donc face à Natacha Goupy, représentante du Rassemblement national, qui enregistre une forte hausse dans la circonscription. En effet, alors que le parti avait obtenu un score de 10,62 % en 2022 (à l’époque avec comme candidate Lisa Haddad), le Rassemblement national a cette fois doublé ce total pour atteindre le second tour.

Par ailleurs, Chantal Lacarrière Farges, candidate des Républicains et 4e du scrutin, a également augmenté son score, passant de 5,96 % à 14,5 %.

Une triangulaire fatale pour le député sortant de la 7e Robin Reda ?

Le député sortant Robin Reda.

Robin Reda, député sortant, est arrivé en deuxième place du premier tour, derrière le NFP et devant le RN. Une impression de déjà vu dans la septième circonscription de l’Essonne. Comme au premier tour des élections législatives de 2022, c’est Claire Lejeune, pour le « Nouveau front populaire », qui est arrivée en tête du scrutin (40,83 %) de dimanche dernier, suivie de Robin Reda (30,07 %), membre de la coalition présidentielle « Ensemble », qui avait néanmoins réussi à l’emporter au second tour en 2022. Si l’écart s’est creusé (en 2022, Lejeune obtenait 35,03 % des voix au premier tour, Reda 31,96 %), la situation semble ne pas avoir radicalement évolué dans la circonscription.

La candidate du Nouveau Front Populaire Claire Lejeune.

Mais pourtant, le second tour 2024 n’aura pas tout d’un remake de celui de 2022 : il faudra compter avec une troisième candidate, Audrey Guibert, représentante du RN, qui, avec ses 25,07 % de suffrages exprimés, impose cette fois une triangulaire à ses adversaires politiques. Elle aussi, déjà candidate en 2022, avait été éliminée au premier tour avec 14,07 % des voix.

Alors que, quelques minutes après l’annonce des premiers résultats nationaux, l’heure était aux questions de désistements éventuels et de constitution d’un front républicain en vue d’empêcher l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, le député sortant de la septième circonscription ne s’est pas engagé sur cette voie.

La candidate du RN Audrey Guibert.

Au contraire, dans un message publié sur ses réseaux sociaux dans la nuit de dimanche à lundi et qui annonçait le maintien de sa candidature, Robin Reda s’en prenait directement à la candidature du « Nouveau front populaire », estimant qu’avec 25 % des voix, le RN « n’est donc plus en mesure de l’emporter dans [la] circonscription ». « Le scrutin du dimanche 7 juillet est vital pour notre pays et pour nos villes : nous incarnons le seul vote utile contre la France insoumise qui menace ce que nous sommes comme nation et porte un projet de division et de désordre. »

Mais c’est à lui que cette triangulaire pourrait bien être fatale ce dimanche 7 juillet.

Le candidat du Nouveau Front Populaire devant sur la 8e circonscription

Le député sortant Nicolas Dupont-Aignan.

Bérenger Cernon s’est placé en première position de l’élection face à deux adversaires de taille. C’est sans doute l’une des plus grandes surprises de ce scrutin en Essonne.

La huitième circonscription voyait en effet s’affronter deux poids lourds de la politique locale : Nicolas Dupont-Aignan (32,96 %) d’une part, député sortant en place depuis 1997, et François Durovray (27,38 %) d’autre part, président du Département. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’a remporté la première place de ce premier tour : c’est Bérenger Cernon (34,37 %), représentant du « Nouveau front populaire », syndicaliste cheminot jusqu’alors largement inconnu, qui les a coiffés tous les deux au poteau.

Tous trois seront ainsi présents au second tour. Cas de figure assez rare, ce sont donc ici deux représentants de la droite (« Droite républicaine et indépendante » pour François Durovray, droite souverainiste pour Nicolas Dupont-Aignan) qui se disputeront les reports de voix.

Alors que François Durovray se présente comme l’alternance « aux dérives des extrêmes » et dénonce autant « le chaos économique et sécuritaire de M. Mélenchon » que « l’alliance honteuse de M. Dupont-Aignan et Mme Le Pen et leurs thèses complotistes et pro-russes », le député sortant reproche quant à lui au président du Département de maintenir sa candidature, un « choix irresponsable [qui] fait courir le risque d’élire chez nous, dans nos villes, un député de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon ».

La ministre Marie Guévenoux hors course sur la 9e circonscription

La candidate du Nouveau Front Populaire Julie Ozenne.

Arrivée en troisième posi­tion, Marie Guévenoux n’a pas maintenu sa candidature. «Le risque que représente une victoire du Rassemblement national, a fortiori avec une majorité absolue, est grand. Il faut tout faire pour faire gagner les candidats issus de l’arc Républicain […] Ce soir, sans perspective de victoire, j’ai donc décidé de ne pas maintenir ma candidature. »

Le candidat du Rassemblement national Paul-Henri Merrien.

C’est avec ces mots que Marie Guévenoux, élue députée de la majorité présidentielle sur la circonscription en 2017 et 2022, remplacée par Eric Husson sur les bancs de l’Assemblée nationale après avoir été nommée au gouvernement en février dernier, a annoncé renoncer au second tour de ces législatives, pour lesquelles elle était pourtant qualifiée avec 27,11 % des suffrages exprimés.

Restent donc en course Julie Ozenne, candidate du « Nouveau front populaire », arrivée en première place avec 37,60 % des voix, et Paul-Henri Merrien, candidat du RN, qui a réuni 30,12 % des votes.

Avec le désistement de Marie Guévenoux, « nous sommes dorénavant les seuls à pouvoir sauver notre démocratie et la République », affirmait Julie Ozenne, qui appellait à ce que le RN n’obtienne « pas une voix de plus ». Paul-Henri Merrien, qui avait atteint le score de 4,97 % avec le parti « Reconquête ! » en 2022, n’a pas fait de déclaration.

Ensemble reste à quai, le Nouveau Front Populaire en bonne posture

Le député sortant Antoine Léaument.

Antoine Léaument (NFP) termine en tête du premier tour avec 43,01 %.

Antoine Léaument semble bien parti pour conserver son siège à l’Assemblée nationale. Comme en 2022, le candidat du Nouveau Front Populaire termine en effet en tête du premier tour des élections législatives, accroissant même son score pour l’occasion (43,01 % cette année contre 37,27 % en 2022).

Si la majorité présidentielle avait réussi à placer un candidat au second tour lors des élections précédentes (en l’occurrence Nadia Carcasset), ce ne sera pas le cas en 2024 puisque Alexandra Monet ne termine qu’au pied du podium avec 18,9 %.

Le candidat du Rassemblement national Michael Amand.

La place de dauphin est cette fois-ci occupée par le représentant du Rassemblement national en la personne de Michael Amand, dont le parti enregistre une forte hausse dans la circonscription, passant de 15,44 % lors des dernières élections législatives à 25,91 % cette année.

Il est par ailleurs à noter que Antoine Léaument a obtenu une majorité des suffrages dans l’intégralité des cinq communes qui composent la circonscription, passée de 57,23 % d’abstention en 2022 à 38,39 % pour ces dernières élections législatives.