Dans le cadre du Débat sur la santé mentale, grande cause du gouvernement pour l’année 2025, qui a eu lieu le 9 avril dernier, la sénatrice Jocelyne Guidez est intervenue, rappelant les défaillances du système actuel.
Lors de son intervention, Jocelyne Guidez a rappelé qu’en 2011, « un rapport de l’IGAS pointait déjà de graves défaillances en matière de sécurité dans les établissements psychiatriques. Ce rapport évoquait 10 000 fugues par an chez les patients hospitalisés sans consentement, ainsi qu’une vingtaine d’homicides sur cinq ans ». La sous-estimation des agressions, particulièrement sexuelles, et une organisation peu adaptée aux diverses pathologies soulevaient de nombreuses questions dans ce rapport.
Le fait divers intervenu le lundi 24 mars dernier en Essonne, à la gare de Massy, a rappelé que le problème demeure. « Il y a quinze jours, dans mon département de l’Essonne, à Massy, une femme a perdu la vie, poussée sur les rails du RER B par un homme souffrant de troubles psychiatriques, en fugue d’un établissement spécialisé. Il ne s’agit ni de stigmatiser les personnes malades, elles-mêmes victimes de leur propres troubles, ni de mettre en cause les soignants, qui ne sont ni gardiens de prison ni agents de sécurité. Mais il nous revient de tenir ensemble deux exigences fondamentales : garantir les droits et la dignité des personnes hospitalisées sans leur consentement, sans renoncer pour autant à la sécurité de tous », a-t-elle rappelé.
Jocelyne Guidez a donc profité de ce débat afin d’interroger le gouvernement quant aux résultats du plan pour la sécurité des professionnels de santé, publié en septembre 2023, et qui ambitionnait à la fois d’améliorer la formation, de financer des dispositifs d’alerte ou encore d’inciter les collectivités à déployer des caméras de vidéosurveillance à proximité des structures psychiatriques.
« Ce plan pour la sécurité des professionnels de santé a-t-il donné lieu à un premier bilan en matière de psychiatrie ? Le Gouvernement entend-il mener de nouvelles actions pour mieux sécuriser nos établissements psychiatriques ? », a interrogé la sénatrice, insistant sur le fait que le drame récent survenu à Massy, comme d’autres, oblige à l’action « pour sécuriser les établissements, prévenir les fugues et protéger patients, personnels, familles et citoyens ».
Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins, s’est cantonné dans sa réponse à la sécurité des soignants. Il a précisé qu’il y avait environ 24 000 agressions de soignants par an, un nombre « probablement sous-estimé », a-t-il admis, et qu’une proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale ambitionnait de renforcer leur protection en durcissant les peines pénales en cas d’agression, en rendant obligatoire la déclaration des agressions, et en favorisant le dépôt de plainte des victimes en leur conférant l’anonymat.
