Alors que la Cour des comptes vient de publier un premier bilan du Pass Culture, le sénateur Jean-Raymond Hugonet rappelle que le Sénat avait alerté sur les faiblesses du dispositif.
Pour le sénateur, qui avait piloté le groupe de travail transpartisan créé au sein de la commission culture du Sénat, la lecture du rapport de la Cour des comptes sur le Pass Culture n’a pas été une surprise. Le premier constat de la Cour, c’est que le Pass Culture n’atteint pas vraiment son objectif.
« Le Pass Culture n’a que partiellement réussi à toucher les jeunes les moins familiers des pratiques culturelles. Parmi les jeunes issus des classes populaires, c’est-à-dire dont les parents sont peu ou pas diplômés et exercent une profession d’ouvrier ou d’employé, seuls 68 % ont activé leur Pass », indique la Cour.
« La cible est manquée, et c’est révélateur d’une façon de gérer l’argent public absolument insupportable », commente Jean-Raymond Hugonet. Avec ses collègues de la commission, il avait dénoncé la logique « consumériste » du Pass Culture.
La totale liberté laissée aux jeunes, l’absence de contrôle effectif du caractère réel de l’offre culturelle a ainsi conduit à une dépense de 16 millions d’euros sur les escape games. Les crédits budgétaires ont augmenté de 92 millions d’euros en trois ans, sans respecter la promesse de voir le secteur privé financer à 80 % le dispositif. Dans la réalité, seulement 6 % du dispositif est financé par les offreurs.
Le grand bénéficiaire est le livre, qui représente 42 à 55 % des dépenses. « Heureusement qu’il y a des impacts positifs, mais on aurait certainement atteint beaucoup plus de cibles en rationnalisant ce qui existe déjà. C’est le parfait révélateur de la méthode Macron », déplore Jean-Raymond Hugonet.