[Essonne] Matthieu Villatelle, un mentaliste à Boussy-Saint-Antoine

Rencontre avec Matthieu Villatelle, magicien et mentaliste qui présente son spectacle, « Cerebro », à la salle Gérard-Philipe le samedi 27 janvier.

Le Républicain : On vous décrit comme un « magicien mentaliste ». Quelle notion apparaît le plus dans votre spectacle ?
Matthieu Villatelle : Le mentalisme, clairement. Pour moi, il s’agit de toute façon d’une branche de la magie. Avec ce spectacle, je m’intéresse surtout aux capacités du cerveau et du corps. Ce sont les spectateurs eux-même qui vont l’expérimenter de manière directe. Il n’y a qu’un seul « tour » de magie au sens propre d’ailleurs.

L.R  : Le public devient donc un véritable acteur. Cela complique t’il la tâche ? Vous est-il arrivé de faire face à une audience peu réceptive ?
M.V. : La magie est un art théâtral délicat, puisqu’il abolit totalement la notion de 4e mur. Certains interprètes ont des difficultés à s’y faire, moi j’adore ça. C’est cette interactivité qui permet d’avoir une énergie très forte pendant une représentation. Pour le manque de réceptivité du public, je n’en ai honnêtement pas le souvenir. Cela doit arriver dans les bars ou les scènes ouvertes, mais j’ai la chance de pratiquer dans des salles de spectacle où les gens viennent avec le bon état d’esprit.

L.R : Comment êtes-vous devenu magicien ?
M.V : J’ai commencé vraiment très jeune à pratiquer. Ensuite est venu le temps d’en faire mon métier, par nécessité, car c’est une activité très chronophage. Une passion dévorante.

L.R : Cela demande des talents d’acteur ?
M.V : Bien sûr. Je me considère évidemment davantage comme un magicien, mais j’ai pour ma part suivi une formation de comédien. D’ailleurs, je suis plus interessé aujourd’hui par le message à transmettre que par la technicité pure de magicien.

L.R : Combien de temps a t’il fallu pour la création de ce spectacle ?
M.V : Pour celui-ci, deux ans. Le temps de préparer les décors, la lumière, les sons, les accessoires, trouver des partenaires et des salles de résidence. C’est un très gros boulot.

L.R : N’est-ce pas compliqué de se réinventer pour un magicien ? Trouver des choses que l’on a pas vues ailleurs.
M.V : C’est vrai que c’est un peu dur. Mais honnêtement, j’ai essayé de créer un spectacle qui ne comporte rien de ce que j’ai pu voir auparavant. Par exemple, je propose toute une partie de body-magic, qui est moins classique pour le public. Cela consiste en des expériences liées au corps. Après, c’est surtout le message, ce que l’on veut dire, qui change beaucoup d’un spectacle à l’autre.

L.R : Dans votre précédente performance, vous étiez deux sur scène (avec son confrère Rémy Berthier, ndlr). Cela vous a demandé une adaptation pour revenir en solo ?
M.V : (rires) A vrai dire, c’est plutôt le fait de travailler en duo qui demande un changement d’approche. Magicien est une activité très solitaire ! C’est beaucoup plus compliqué de travailler à deux. Pour le coup c’est plutôt dans l’autre sens que l’on doit s’adapter.

L.R  : La représentation est déconseillée aux moins de 14 ans. Une raison ?
M.V : Tout à fait, il s’agit plutôt d’un spectacle pour adultes. Sans tout dévoiler, les sujets que j’aborde parleront probablement moins aux enfant. Pour eux d’ailleurs, le mentalisme c’est presque normal !

L.R : Pour parler un peu de vos goûts, avez-vous une idole dans votre domaine ?
M.V : Oui, je dirais que c’est Derren Brown. Un anglais qui utilise beaucoup l’hypnose et la psychologie sociale. Un thème qui me passionne.

L.R : Et si vous deviez citer un film sur la magie ?
M.V : C’est vrai qu’il y en a eu beaucoup… Celui qui me vient à l’esprit spontanément n’est pas tout récent, il s’agit du film « Le Prestige », avec Christian Bale.

L.R : Pour conclure, qu’est ce qui fait un bon mentaliste ?
M.V : C’est une bonne question (il réfléchit longuement). Le travail. Ça me paraît une bonne réponse.

Robin LANGE
Robin LANGE
Journaliste dans le nord de l'Essonne. Il traite notamment les sujets de Paris-Saclay.