Saint-Vrain : l’art de vivre (et d’être coiffé) au naturel

Le salon de coiffure « L’Hair’o’naturel » labellisé pour ses pratiques éco-responsables.

Sur la table basse, un magazine sur les jardins écologiques remplace la presse people. L’étagère adjacente propose des shampooings secs, des brosses à dents en bambou, des cotons démaquillants lavables. Ici, chez L’Hair’o’naturel, ce n’est pas qu’un salon de coiffure, c’est un art de vivre. « Depuis trois ans, nous avons arrêté tout ce qui est chimique, commence Valérie Ussel, responsable du salon. Les maladies chez les coiffeurs, c’est fréquent, avec notamment des cancers de l’œsophage, cela fait réfléchir. Il y a des produits cancérigènes dans les colorations « classiques ». Nous expliquons à nos clientes notre démarche. Elles sont réceptives, toutes sont converties. »

Elle pointe du doigt les produits dits naturels d’une grande marque de cosmétique, qui sont « coupés avec des cochonneries. Ici on ne cache rien, on prépare tout devant les clients. » Mais Valérie Ussel, installée depuis treize ans à Saint-Vrain, et sa fille Inès vont plus loin.

Les cheveux coupés recyclés

« Notre but est de limiter le plastique et les déchets, reprend la responsable. Nous voulons qu’il n’y ait plus de déchets dans les salles de bains. » D’où les shampooings secs à l’entrée. Aussi, les cheveux coupés sont collectés et envoyés au recyclage, via l’association des « Coiffeurs justes ». Une manière de diminuer le poids de la poubelle et de surtout agir pour « dépolluer les océans ou faire des travaux publics », assure-t-elle. Autant d’actions qui permettent au salon saint-vrainois d’avoir le label « Mon coiffeur s’engage » et ses deux étoiles sur trois, pour la période 2018-2020. « Nous sommes les seuls en Essonne, et une dizaine en Ile-de-France, se félicite Valérie Ussel. J’ai mis une année à me former, notamment pour faire des couleurs végétales, et je continue. »

Elle s’en cache pas : les tarifs sont supérieurs dans son salon, une centaine d’euros pour une coupe et un brushing, et environ « 10 € de plus que pour une coupe « chimique ». Les produits coûtent plus chers, les plantes sont récoltées en Inde, et beaucoup plus contrôlées. Les clientes restent aussi plus longtemps. Pour une coloration de cheveux blancs, c’est trois heures, au lieu d’une heure ailleurs. Mais avec le henné, on revient au naturel. C’est un salon familial, on ne vient pas juste se faire couper les cheveux. Parfois, on mange avec les clientes ! » Une manière de partager leur art de vivre pour un avenir éco-resposable. « J’aime le discours de Pierre Rabhi et l’image du colibri, si tout le monde s’y met, on peut y arriver. Quand on veut, on peut limiter ses déchets », conclut-elle.

Retrouvez cet article dans nos éditions papier et numérique du jeudi 15 août.