Essonne : la ministre découvre l’agriculture de conservation des sols à Auvernaux

Le 10 février, la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne a découvert l’exploitation de Nicolas Galpin à Auvernaux. Le céréalier, adepte de l’agriculture de conservation des sols, a défendu cette technique dépendante du glyphosate.

« En tant qu’agriculteur responsable, j’utilise des produits phytosanitaires et je n’ai pas d’impact sur mes abeilles. » Ces paroles ont été prononcées par Nicolas Galpin lors de la visite d’Elisabeth Borne à Auvernaux lundi 10 février. L’agriculteur lui a présenté deux bassines de terre. « J’ai pris une motte sur l’une de mes parcelles, la seconde a été prélevée 5 mètres plus loin. On voit la différence. »

La présence de vie est plus développée en terre

L’une est bien brune, couverte de plantes et riche en racines alors que la deuxième est argileuse et peu fournie. Selon l’agriculteur autodidacte, « le travail du sol est plus néfaste que les produits phytosanitaires, témoigne Nicolas Galpin. On compte 500 kilos par hectare de vers de terre en agriculture biologique. Avec les techniques de la conservation des sols, on est autour des 3 à 4 tonnes par hectare. »

Depuis 2018, le cultivateur de pois chiches et quinoa pour la marque Emile et une graine utilise les techniques agricoles de conservation des sols. Trois règles sont à appliquer comme la rotation des cultures. « Aucun travail du sol ou du moins très peu, il reste présent pour la culture de colza et de betterave », indique Nicolas Galpin. Avec moins de machines, le bilan carbone se révèle plus bas qu’en agriculture conventionnelle ou biologique.

Entre chaque récolte, les champs sont végétalisés. Trèfle, tournesol, phacélie… Les objectifs sont d’augmenter les matières organiques dans le sol et favoriser la production d’azote. « Chaque mélange de plantes a un attrait pour un territoire précis », soutient Christophe Hillairet, président de la Chambre d’agriculture de la région Ile-de-France. Selon l’organisme, une centaine d’exploitations pratiquent l’agriculture de conservation dans la région dont une quinzaine en Essonne.

Le glyphosate indispensable pour préserver le sol

« Ces techniques ne fonctionnent qu’avec du glyphosate, souligne l’exploitant auvernois. Le produit est employé avant les semis et les produits finis n’ont révélé aucun résidu. » En 5 ans, le montant de ses achats en produits phytosanitaires est passé de 50 000 euros à 15 000 euros. Une action mise en place pour réduire sa consommation sur l’exploitation de 218 hectares. Pour Frédéric Arnoult, président des Jeunes agriculteurs d’Ile-de-France, « le glyphosate est un herbicide efficace et rentable. Il ne faut pas complètement le supprimer. »

Elisabeth Borne assure qu’« il sera possible de faire des exceptions le temps de s’adapter et de faire des recherches pour sortir au plus vite. Il est important d’accompagner les agriculteurs.» Selon Nicolas Galpin, « il faudrait 8 à 10 ans pour trouver le moyen d’étouffer les mauvaises herbes sans chimie. Il n’existe aucune alternative et le faire de manière mécanique ne correspond pas à l’agriculture de conservation. »

Aurélie Corvisy
Aurélie Corvisy
Journaliste dans le Sud de l'Essonne. Elle travaille au sein de la rédaction depuis 2019.