Dans le cadre de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école, une classe de CAP horticole du Campus Saint-Antoine de Marcoussis assistait, jeudi 7 novembre, à une session dédiée.
« J’avais une camarade en 3e qui a commencé à développer une phobie scolaire, on ne la voyait plus beaucoup au collège. Des rumeurs étaient apparues sur elle et elle a fini par s’isoler ». Pour Victor, Sofia et la dizaine d’élèves de la classe de première année de production horticole du Campus Saint-Antoine de Marcoussis, le harcèlement scolaire est une réalité qui a du être affrontée pendant la scolarité, directement ou indirectement. Aussi c’est avec grande attention que ces jeunes garçons et filles d’une quinzaine d’années ont suivi, jeudi 7 novembre, une action spécifique en interdisciplinarité menée par leur professeur de français et référente anti-harcèlement dans l’établissement de la fondation Apprentis d’Auteuil.
De l’échange et du numérique
Au menu de la séance du jour – le programme complet se déroulant sur plusieurs sessions -, un peu plus d’une heure d’échanges sur le sujet du harcèlement. Après le visionnage d’une vidéo de sensibilisation et d’un reportage télévisé sur l’histoire de Jonathan Destin [ndlr : jeune homme harcelé de la primaire au collège et qui a tenté de s’immoler en 2011, il est par la suite devenu une figure de la lutte contre le harcèlement scolaire via un livre-témoignage], les élèves, aidés par des auxilliaires de vie scolaire, ont suivi les étapes prévues par leur référente, à leur rythme.
L’occasion pour eux de faire connaissance avec le dispositif de « mur collaboratif ». Aidés par l’outil numérique – en l’occurrence une tablette tactile fournie par l’établissement – les jeunes avaient en effet pour mission de chercher des mots correspondant à une situation de harcèlement. « Cocon », « Peur », « souffrance », « isolement » ou autres « acharnement » : autant de termes employés par les élèves au cours de l’exercice qui ont amené, après la version numérique, à de nombreux échanges et débats entre eux et même entre adultes (les plus jeunes devant par exemple expliquer la notion de « clash » et ses subtilités).
Permettre aux jeunes de trouver des solutions
« Il est primordial de sensibiliser les jeunes à cette cause, soulignait Jenny Bourgeois, référente harcèlement scolaire au sein de l’établissement, à l’issue de la session. Le milieu scolaire est sensé être un espace « protégé » et pourtant, il est triste de voir que des jeunes peuvent y subir autant de violences » Un constat qui a poussé la professeure à créer, il y a trois ans, une cellule composée de professeurs, d’éducateurs et de professionnels de santé afin de sensibiliser les jeunes de toutes les classes. Un dispositif qui grandit d’année en année et permet de « prévenir les phénomènes de harcèlement ou d’intervenir sur des situations déjà installées », comme le souligne la fondation des Apprentis d’Auteuil.
A en croire les retours de fin d’exercice, il semble en tout cas que l’initiative soit extrêmement profitable aux élèves, qui ont ainsi pu mettre des mots sur le fléau, mais aussi apprendre les méthodes pour s’en sortir, à l’image des référents au sein de l’établissement, des appels au 3018 [ndlr : numéro national pour les jeunes victimes de harcèlement] mais aussi de la nécessité d’en parler à des adultes dans les écoles et aux parents. Pour rappel, la dernière enquête nationale consacrée au harcèlement scolaire soulignait qu’en moyenne, plus d’un élève par classe en France est concerné par le sujet.