Une dizaine de professeurs du collège César-Franck de Palaiseau a fait grêve ce jeudi matin devant les portes de leur établissement.
« Nous avons vraiment l’impression d’être les dindons de la farce. Aucune personne en France et dans le monde n’accepterait qu’après avoir signé un contrat, il soit abaissé de 20% au bout de quelques temps. Entre un système de retraite pris sur les six derniers mois et l’ensemble de sa carrière, la différence est énorme. On change les règles du jeu en pleine partie » Pour les professeurs, partout en France, la lutte contre la réforme des retraites du gouvernement continue.
Ils étaient une dizaine ce jeudi matin à s’être réunis pour une nouvelle journée de mobilisation devant les portes du collège César-Franck de Palaiseau. A quelques heures d’une réunion importante concernant les dotations horaires pour la rentrée prochaine et malgré une situation financière parfois compliquée, certains d’entre eux avaient tout de même prévu de rejoindre Paris dans l’après-midi, pour la sixième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites. « On se rend compte que tous les corps de métiers sont représentés dans cette contestation, note Lester Tisserant, professeur d’Histoire-Géographie. Il va falloir que le gouvernement comprenne que personne n’est satisfait de cette réforme. Mais pour l’instant, aucune modification n’est à l’ordre du jour, c’est la sourde oreille… »
Une dégradation globale de la profession
Outre la réforme des retraites qui représente « le coeur de la contestation », ces professeurs déplorent plus généralement une dégradation notable de leur profession, qui s’accentue au fil des années. « Nous ne sommes pas contre le fait que notre métier évolue, insiste Ivan Dury, professeur d’Education physique et sportive. Mais il faut nous donner les moyens de travailler dans de bonnes conditions. Tous les ans, on nous ajoute des mesures qui augmentent la charge de travail avec des moyens et des effectifs réduits. Aujourd’hui il n’y a plus du tout de candidats et l’on nomme à leur place des vacataires qui sont volontaires mais pas assez formés. La situation ne peut pas continuer comme ça.»
Au sein d’un cortège formé par de nombreux corps de métier, la manifestation de Paris de ce jeudi après-midi a réuni 250 000 personnes selon la CGT, soit 120 000 manifestants de moins que la semaine dernière. Ce qui n’empêche pas les professeurs de rester mobilisés. « Les professeurs se font voir et expriment fortement leur ressenti et c’est une bonne chose, conclut l’un des professeurs. Ce qui importe c’est que l’on sème des graines qui porteront leurs fruits. Tôt ou tard »