Suite à l’annonce par la direction de la suppression de postes dans les services de maternité, néonatologie et urgences pédiatriques, le personnel soignant du pôle Mère-Enfant de l’hôpital de Longjumeau a débuté une grève illimitée.
« La direction ne parle qu’en terme de chiffres, alors qu’on parle de vies humaines. La santé n’est pas un commerce. » Réunis devant l’entrée de l’hôpital de Longjumeau, où ils distribuaient thé, cafés et crêpes, les membres du personnel soignant du pôle Mère-Enfant ne décolèrent pas. En grève illimitée depuis mercredi 17 octobre, ils protestent ainsi contre la décision de la direction de l’hôpital de supprimer trois postes : un auxiliaire de puériculture aux urgences pédiatriques, un auxiliaire ou aide-soignant en maternité et un poste d’infirmière en néonatologie.
Une situation inacceptable pour le personnel, qui pointe les répercussions sur le public, avec en première ligne le temps d’attente pour les urgences pédiatriques, fatalement plus élevé. « Nous sommes aujourd’hui déjà au minimum du minimum en terme d’effectif, explique l’une des grévistes. C’est une catastrophe car on peut imaginer que les urgences vont êtres pleines, et cela va poser des problèmes pour juger de la gravité de l’état d’un enfant. D’autant plus en plein pic épidémique ! Un hôpital ne peut fonctionner qu’avec son personnel soignant. »
« Nous avons la conviction de faire beaucoup d’efforts »
De son côté, la direction justifie la décision par le déficit important de l’établissement (près d’une dizaine de millions d’euros, ndlr), qui met la structure dans une situation inconfortable, devant rendre des comptes à L’Agence régionale de santé. Mais également par des arguments moins financiers. « Un expert reconnu a été désigné pour aider à comparer notre établissement avec d’autres structures, développe Anne Carli, directrice du pôle Mère-Enfant. Il en est ressorti, notamment en maternité, qu’il était possible de réduire le personnel. A l’heure actuelle, nous disposons d’une auxiliaire pour 7 bébés, alors que la moyenne que nous avons constaté est d’une auxiliaire pour 15. » Après suppression de poste, le chiffre passerait ainsi à une soignante pour 9 bébés. En ce qui concerne les Urgences, la direction indique que le centre de consultation et soins urgents placé à l’entrée de l’hôpital permet déjà de délester une partie de l’encombrement. « J’entends la fatigue du personnel bien sûr, mais il ne faut pas prendre de position dogmatique, note Anne Carli. Nous sommes de manière générale plutôt dans une démarche de création de poste, et compte tenu de la situation financière, nous avons vraiment la conviction de faire beaucoup d’efforts. » A noter que la mesure ne devrait prendre effet qu’aux alentours d’avril prochain, afin de pouvoir faire face au pic épidémique hivernal.