Ex-conseillère municipale de la majorité, Pascale Touly-Michon lance un groupe d’opposition à Wissous

L’élue a annoncé sa décision au mois de novembre et assistait à son premier Conseil municipal au sein de l’opposition, jeudi 7 décembre.

« Ce n’est pas dans mon éducation d’être dans la rébellion. Mais après avoir tenté tous les moyens en ma possession, j’ai constaté qu’il était impossible de collaborer. »
Depuis le Conseil municipal du jeudi 7 décembre, un nouveau groupe d’opposition s’est invité autour de la table, à la salle des fêtes de la mairie de Wissous. Nouveau groupe certes, mais visage bien connu des habitants, puisque c’est Pascale Touly-Michon qui siège désormais à la tête du groupe « A chacun sa vérité ». Une décision  qui ne fut pas prise « de gaîté de cœur », mais que l’ex-adjointe à la culture, plus tard aux affaires scolaires et désormais ex-conseillère municipale de la majorité, estime bénéfique.

 

Pour expliquer ce retrait de la majorité, Pascale Touly-Michon évoque une succession de « fêlures » avec la municipalité. « Les raisons principales qui m’ont poussé à démissionner, d’abord de ma fonction d’adjointe, ce sont d’une part le manque d’informations au sein même de la mairie, mais également l’absence totale de débats qui y règne », souligne ainsi Pascale Touly-Michon.

 

Plusieurs « fêlures » invoquées

 

Symptôme du manque de concertation évoqué, les réunions entre élus. « Sous la mandature précédente [ndlr : de Richard Trinquier, qui a démissionné et laissé sa place à Florian Gallant depuis 2021], nous faisions une réunion toutes les trois semaines, qui réunissait une petite quinzaine d’élus. C’était l’occasion de discuter de la vie communale et d’échanger entre nous. Depuis l’arrivée du nouveau maire, ces réunions se sont peu à peu raréfiées pour terminer, cette année, à quelques réunions paritaires qui ne ramenaient que quatre personnes. Pour moi, c’est la suite logique du manque d’informations : les élus se sont forcément désintéressés puisqu’ils ne sont au courant de rien. »

 

Un fait qui s’ajouterait à d’autres événements, tels qu’une photographie de Florian Gallant publiée sur les réseaux sociaux en compagnie d’Amélie de Montchalin en pleine campagne des législatives (« Nous avions tous pour consigne de ne pas donner d’avis personnel sur la question et avons découvert cette photo avec surprise ») ou encore le refus de la mairie de dévoiler les éléments présents dans l’enquête concernant la Police municipale de la commune (« un exemple flagrant de manque de confiance en l’équipe municipale, qui a fait basculer ma décision »)

 

A l’occasion du Conseil municipal du 4 juillet de cette année, Pascale Touly-Michon annonce donc sa démission d’adjointe à la vie scolaire et à la politique culturelle. Pour autant, l’élue conserve alors un siège dans la majorité. « Je ne voulais pas passer directement dans l’opposition car, selon moi, ma démission de ma fonction d’adjointe me paraissait déjà suffisamment symbolique. » Mais dès le Conseil municipal suivant, la situation devient difficilement tenable

 

« Je me sentirai plus à l’aise pour poser ce genre de question »

 

« Le maire a d’abord pris une personne de l’opposition pour me remplacer dans mes fonctions, au détriment de l’équipe déjà en place qui avait pourtant toute les qualités pour prendre ma suite, souligne Pascale Touly-Michon. Ajoutée aux divers questions « délicates », concernant notamment le projet de Data Center, qui n’ont pas obtenu de réponses, ou encore les réflexions étranges à mon encontre, j’ai finalement décidé de quitter la majorité et de créer un groupe d’opposition. Je me sentirai plus à l’aise pour poser ce genre de question ».

Pour le moment, Pascale Touly-Michon est l’unique membre du groupe A chacun sa vérité. Avec un objectif affiché : la non-réélection du maire actuel. « Je trouve la situation vraiment dommageable pour notre ville, conclut l’élue. Nous avions l’opportunité de recréer quelque chose après des mandatures pas très reluisantes et nous prenons le même chemin. Pourtant, notre ville a bien des atouts. »

 

Contactée, la municipalité de Wissous n’a pas répondu à nos sollicitations.
Robin LANGE
Robin LANGE
Journaliste dans le nord de l'Essonne. Il traite notamment les sujets de Paris-Saclay.