Chilly-Mazarin : Les agents de la Ville mobilisés contre la suppression d’une ATSEM par école

A l’appel du syndicat UNSA, professeurs et ATSEM se sont réunis vendredi 15 mars sur la place de la Libération pour s’élever contre la suppression d’un poste d’ATSEM par école à la rentrée prochaine.

Ils étaient une petite quarantaine au plus fort de la mobilisation, à se réunir sur la place de la Libération le vendredi 15 mars. Agents de la commune, agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) et même professeurs entendaient en effet montrer leur désaccord face à une décision municipale – pas encore officielle à ce moment-là – : la suppression à venir d’un poste d’ATSEM par école à compter de la rentrée prochaine.

« Il en va de la sécurité et du bien-être des enfants et il est important qu’il y ait deux adultes dans les classes, souligne Stéphane Lerat, secrétaire de l’UNSA de la ville de Chilly-Mazarin, déplorant au passage l’absence de négociation et de dialogue social avec la municipalité. A l’heure où les besoins d’accueil de l’enfance en difficulté et handicapée ne cessent d’augmenter, une ATSEM par classe n’est pas un luxe mais une nécessité absolue. » Une nécessité liée, outre l’accueil des enfants, à la variétés des missions effectuées par les ATSEM au quotidien (« Nous sommes ATSEM le matin, puis animatrices le midi, de nouveau ATSEM l’après-midi avant de terminer nos journées comme agents d’entretien », indique l’une d’entre elles) et qui amène les grévistes à réclamer le maintien d’une ATSEM par classe et le recrutement d’une nouvelle agente « volante » titulaire.

Un arbitrage budgétaire

Du côté de la mairie, on défend cette décision, rendue nécessaire par une situation budgétaire tendue pour les collectivités territoriales. « Nous sommes jusqu’à présent l’une des rares villes à avoir maintenu le principe d’une ATSEM par classe. La plupart des communes alentours ont déjà un poste d’ATSEM en moins par école et c’est ce que nous envisageons de mettre en place dès la rentrée prochaine, indique Rafika Rezgui, maire de Chilly-Mazarin. Depuis 2020, il se trouve par ailleurs que la démographie scolaire en maternelle décroît à Chilly : nous sommes passés de 885 élèves à la rentrée 2020 à 825 cette année. Cela nous a conduit à ce scénario nécessaire pour ajuster le nombre d’ATSEM dans nos établissements. »

En plus de cet « ajustement », la municipalité évoque donc la situation financière, rendue compliquée par de nombreux facteurs comme la crise énergétique. « J’ai reçu les parents d’élèves [ndlr : qui se sont également inquiétés de la suppression de postes d’ATSEM, notamment à travers une lettre envoyée par les représentants de parents d’élèves à la municipalité] pour leur parler avec honnêteté de la situation actuelle des collectivités territoriales, poursuit Rafika Rezgui. Nous voulons rester fidèles à une bonne gestion de l’argent public, tout en maintenant notre ambition de ne pas augmenter la fiscalité locale et le taux d’imposition. Mais avec les évolutions des coûts de l’énergie et de l’inflation, que chacun connaît et qui prend une incidence immense à l’échelle d’une ville, cela suppose à un moment donné de faire des arbitrages budgétaires. Certaines communes ont fait le choix de fermer des services publics, ce que nous nous refusons de faire. »

Un point de vue qui ne semble pas satisfaire les syndicats : une nouvelle mobilisation est prévue mardi 2 avril, à l’occasion du conseil municipal.

Robin LANGE
Robin LANGE
Journaliste dans le nord de l'Essonne. Il traite notamment les sujets de Paris-Saclay.