Grigny, ville pionnière dans l’éducation prioritaire

Initié depuis un an par « la commune la plus jeune de l’Essonne », l’idée de la « cité éducative » a depuis été repris par le gouvernement qui va déployer ce programme sur une soixantaine de villes. Retour sur ce dispositif inédit qui place Grigny comme territoire pilote.

A Grigny, où près de 50 % des habitants ont moins de 25 ans, les chiffres sont alarmants. Seulement un quart des élèves Grignois accèdent au bac (contre 79 % dans le reste du pays) et la moitié sortent du système scolaire sans diplôme. Face au fossé qui existe dans cette ville de 30 000 âmes, de nombreux dispositifs ont été mis en place, au fil des rentrées scolaires.

Des solutions de 0 à 25 ans

« La priorité, c’est l’éducation », assure le maire Philippe Rio. Pour cela, des programmes d’accompagnement à l’école, d’accès à la culture et au sport ont été initiés, pour les Grignois  « de 0 à 25 ans ».

Ainsi, pour les plus petits, davantage de places dans les structures de la petite enfance ont été créées, avec 210 places de très petites sections (dès l’âge de deux ans) entre 2013 et 2017. Pour lutter contre le décrochage scolaire, du primaire au secondaire, plusieurs moyens permettent une aide aux devoirs deux fois par semaine et l’accompagnement des élèves par des professionnels. Notamment le programme contrat local d’accompagnement qui accueille 1 000 enfants et adolescents. Les élèves peuvent aussi apprendre la musique à travers l’orchestre symphonique des enfants, qui permet gratuitement à 600 jeunes de suivre, pendant au moins trois ans, un parcours musical. Enfin, une fois l’âge adulte arrivé, la mission locale et l’établissement Mipop apporte un soutien dans la recherche de stages, de formations et la rédaction de CV.

Les proches ne sont pas en reste, avec le dispositif « Croisons nos savoirs » où parents et enseignants se rencontrent et discutent autour des questions du fonctionnement de l’école. Un accès gratuit à des activités sportives et culturels est aussi proposé aux familles les plus fragiles.

«  Grigny, appartement témoin de la cité éducative »

Cette multitude de solutions a placé Grigny comme ville pionnière pour l’accès à la formation dans les zones d’éducation prioritaire renforcée (REP+). Séduisant ainsi le gouvernement, qui à travers le programme de « cité éducative », veut prolonger l’expérience de Grigny aux autres REP+.

«  Grigny est la cellule souche. C’est de là que vient le concept de cité éducative, explique, le jeudi 24 janvier lors d’une réunion d’acteurs de l’éducation dans la commune essonnienne, Vincent Léna, coordinateur national du programme interministériel. L’idée est de rassembler tous les acteurs (scolaire, extrascolaire, institutions, parents, travailleurs sociaux, associations) autour de l’éducation. Et en terminer avec le cloisonnement de chacun ». A la rentrée 2019, une soixantaine de villes françaises verront s’appliquer ce dispositif, imaginé et expérimenté par Grigny.

Sylvain Riollet