Du 14 au 17 juillet, des étudiants en architecture ont habité un village éphémère qu’ils ont construit à partir de matériaux de récupération. C’est l’esprit du festival Bellastock, qui s’inscrit dans une démarche de préfiguration du futur Centre d’art, architecture, paysage et patrimoine.
A l’origine, le Bellastock est une fête organisée par les étudiants des écoles nationales supérieures d’architecture, à qui l’expérimentation à taille réelle et la manipulation de la matière manquaient. Depuis 2006, le festival du même nom propose « à plus de 400 participants de concevoir, construire et habiter une ville éphémère en s’appuyant sur des pratiques et matériaux écologiques« , indique son site Internet.
Installé ponctuellement depuis 2018 à Evry-Courcouronnes au 2, avenue de Ratisbonne, le festival s’inscrit dans une démarche de préfiguration du futur Centre d’art, architecture, paysage et patrimoine (CAAPP). Centre qui devrait à terme proposer des ateliers pédagogiques grandeur nature à destination des écoles d’architecture, d’urbanisme ou encore d’aménagement de la région, du pays et même du monde. « Ce point a son importance pour la dynamique du territoire« , souligne l’équipe du festival.
La création du CAAPP à Evry-Courcouronnes s’inspire de « la dynamique pédagogique initiée en 1973 aux Grands Ateliers, implantés en région Auvergne-Rhône-Alpes« . Ateliers dont les enseignements « contribuent non seulement à améliorer l’enseignement de la construction et des cultures constructives mais aussi à impulser et faire émerger des réponses pertinentes aux nouveaux enjeux liés à la conception écoresponsable et adaptables aux changements en cours, aussi bien sociaux, environnementaux qu’économiques« . Une kyrielle d’acteurs est ainsi investie sur le projet : les ministères de la Culture et de la Transition écologique, la Région, l’agglomération Grand Paris sud ou encore la Ville d’Evry-Courcouronnes.
Des aménagements à voir et une programmation à vivre
Cette année, la « Cité Conviviale », thème choisi pour cette édition, était installée du 14 au 17 juillet. Les étudiants, en augmentation constante pour le plus grand bonheur de l’équipe du festival Bellastock, ont construit sur un terrain des bords de Seine où la nature a repris ses droits. Pour aménager les lieux, ils ont bâti à partir de matériaux de récupération (la paille vient du festival We love Green, les tasseaux de la SNCF et les sangles de l’édition organisée en 2018 dans le parc des Tourelles). « L’intérêt de participer est de prototyper son projet, de l’expérimenter et d’avoir des retours« , explique les organisateurs. Chaque année, un appel à projets est lancé. Pour cette édition, il fallait imaginer un salon de chantier, afin d’apporter de la convivialité aux participants. L’année dernière, il fallait monter une cabane en deux heures. Les gagnants ont ainsi vu leur projet être repris pour cette nouvelle édition du festival. En effet, les « logements » montés avaient tous cette base commune.
Pour subvenir aux besoins des festivaliers, l’association Disco Soup s’occupait de l’alimentation en proposant des repas réalisés à partir des invendus de Rungis. Côté hygiène, des douches ainsi que des toilettes sèches étaient à disposition. « Notre équipe vide les cuves de leurs excréments. Ensuite, on stocke les selles dans des tranchées pour en faire du compost. » La récupération à son summum.
La cité éphémère conviviale ouvrait ses portes au public le 16 juillet. Au moins 1 000 personnes étaient attendues. Les curieux ont pu profiter d’une ribambelle d’activités en lien ave la construction alternative. A l’instar de cours de yoga, d’une guinguette, de documentaires, d’un ciné-concert, d’une soirée dansante, de conférences, d’atelier, de lectures-performances, de brunchs littéraires ou encore de résidences d’artistes.
La démarche de préfiguration du CAAPP étant établie sur trois ans (de 2021 à 2023), les personnes qui ont manqué cette édition pourront suivre la prochaine, qui devrait se dérouler au même endroit l’année suivante.