A Méréville, le week-end de Pâques est synonyme depuis plus de 30 ans de Foire au cresson. Mais cette année, l’événement emblématique de la commune et le porte-drapeau d’une des cultures phares du Sud-Essonne n’aura pas lieu.
La Foire au cresson est évidemment chaque année un événement qui se veut la vitrine d’une culture et de traditions implantées à Méréville bien sûr, mais aussi plus largement dans le Sud de l’Essonne, de Cerny à Vayres-sur-Essonne en passant par D’Huison-Longueville ou Châlo-Saint-Mars.
« C’est vrai qu’on a du mal à réaliser que c’est déjà Pâques et que ce week-end nous aurions dû participer à la Foire au cresson. Mais nous sommes toujours dans les cressonnières et nous continuons à travailler », indique Ghislaine Barberon, dont le mari Serge est passé il y a encore quelques jours dans l’émission 4 saisons sur France 5.
Pour les cressiculteurs, c’est la fin de la saison. Aussi, s’ils sont impactés par la crise sanitaire, ils s’estiment plutôt chanceux par rapport à d’autres producteurs. « Nous avons une baisse de nos ventes, mais l’essentiel de la saison est derrière nous », reconnaît Ghislaine Barberon.
La situation peut cependant grandement différer d’un producteur à l’autre. « Ceux dont la clientèle est constituée principalement par la vente dans les marchés ou les restaurant sont fortement impactés. Pour ceux qui dépendent de la grande distribution, celle-ci joue bien le jeu aujourd’hui », souligne Olivier Barberot, des cressonnières de la Villa Paul.
Celui-ci qui vend sa production à Rungis voit cependant une baisse significative de ses ventes, « de 20 à 45% selon les jours », précise-t-il. Mais là encore, le fait que la crise arrive au printemps est un soulagement. « Cela serait arrivé au mois d’octobre, cela aurait été catastrophique », admet Olivier Barberot.
Néanmoins, plus que jamais la profession doit se montrer solidaire et jouer collectif pour que toute la filière puisse passer ce cap sans encombre et se donner rendez-vous en 2021 pour une nouvelle édition de la Foire au cresson.