La compagnie Arcal dirigée par Catherine Kollen a répété trois jours au Théâtre intercommunal d’Etampes. Son spectacle Narcisse prévu le 19 décembre a été annulé pour la seconde fois. La date de réouverture des théâtres est pour le moment incertaine.
Le samedi 19 décembre, l’opéra pop « Narcisse » devait annoncer la réouverture du Théâtre intercommunal d’Etampes. Il n’y aura pas de date de report, il est annulé. Le 10 décembre, le Premier ministre Jean Castex a déclaré le maintien de la fermeture des lieux de spectacle jusqu’au 7 janvier a minima. « Nous devions jouer en avril, puis les 18 et 19 décembre et maintenant plus du tout… », regrette Apolline Raï-Westphal, chanteuse soprano.
[Info annulation] Chers spectateurs, nous sommes au regret (encore une fois) de vous annoncer que l’opéra pop NARCISSE…
Publiée par Théâtre intercommunal d’Étampes sur Mercredi 16 décembre 2020
Les projets en suspens
Malgré tout, du 10 au 12 décembre et le 17 décembre, la compagnie de théâtre lyrique et musical Arcal s’est rassemblée pour travailler « Narcisse ». « On ne sait pas quand nous pourrons rejouer devant un public, c’est le filage pour se rassurer », explique Marion Pellissier, autrice des textes et de la mise en scène. Comédiens, musiciens, techniciens, organisateurs… Les répétitions ont mobilisé une douzaine de personnes. Pour certaines, elles n’ont pas côtoyé de public depuis octobre, d’autres depuis janvier dernier.
« L’année 2020 nous aura appris à ne plus se projeter, souligne la metteuse en scène. Pour nous, des projets repoussés signifient des embouteillages sur les plannings de l’année suivante. » Les prochaines saisons théâtrales sont floues également pour les comédiens. « Les auditions pour la saison 2021-2022 devaient avoir lieu en octobre-novembre, indique Benoît Rameau, chanteur ténor dans le rôle de Narcisse. Nous pouvons imaginer une reprise en avril et encore… »
Un spectacle futuriste qui interpelle
La pièce tout public est née sous la direction de Marion Pellissier et la compositrice Joséphine Stephenson en novembre 2019. C’est le seul mois où l’opéra a pu se jouer face à un public. « Si on avait su que les bonbons allaient périmer, on les aurait donnés avant », confie l’une d’elles. Fraises, guimauves, sucres d’orge… Sur le devant de scène, des dizaines de bocaux sont parsemés sur le sol.
Cet opéra pop est une réécriture moderne du mythe de Narcisse, l’homme tombé amoureux de son propre reflet. Un cube en verre à taille humaine occupe le centre du plateau. L’une de ces surfaces sert d’écran pour Direct : « ce réseau social diffuse en live des vidéos des utilisateurs une fois par jour, à n’importe quelle heure de la journée ».
Côté jardin, Emmanuel Olivier au clavier. Côté cour, Juliette Herbet au saxophone et à la contrebasse. Ils sont quatre sur scène avec les deux chanteurs. Tous espèrent retrouver un public. Neuf recours ont été déposés auprès du Conseil d’Etat par des professionnels de la culture pour demander la réouverture des salles de spectacle au plus vite. La réponse devrait être donnée cette semaine.
