Une station agrivoltaïque expérimentale a été inaugurée le mercredi 29 juin dans le village.
Il y a les fermes agricoles, il y a les fermes photovoltaïques, mais la station agrivoltaïque expérimentale inaugurée il y a un peu plus d’une semaine à Valpuiseaux démontre que produire de quoi nourrir la vie, et produire de l’énergie, ne sont pas antinomiques, bien au contraire.
Thierry Muller, Chief executive officer (CEO) de Total Energies, l’a rappelé. « Ce démonstrateur résume la philosophie que nous avons pour développer les projets photovoltaïques : la recherche du meilleur compromis ». Ainsi, les panneaux photovoltaïques ne se substituent pas aux cultures, mais sont disposés verticalement et permettent grâce à leur espacement de continuer à cultiver. En l’espèce, chaque rangée de panneaux est alignée en parallèle à dix mètres d’écart.
Le site de Valpuiseaux est le deuxième de ce type en France, l’autre se trouvant en Côte d’Or (21). Il doit permettre à Total Energies de développer cette solution. « La recherche et le développement, cela se fait sur le terrain et pas en laboratoire », a ainsi souligné Thierry Muller. Et ainsi, proposer des solutions adaptées au tissu local. Le photovoltaïque, quand il est installé à plat et prend la place des cultures, est un sujet de t e n s i o n avec le monde agricole. Cette solution pourrait bien être un compromis intéressant entre les agriculteurs et la nécessité d’opérer la transition énergétique. Une convention a d’ailleurs été signée avec la FNSEA « pour aborder le monde agricole dans sa complexité », a rappelé Thierry Muller.
Mesurer les impacts sur les cultures
Mais sur le site, l’expérimentation est double. Outre Total Energies, InVivo est également présent sur site afin de mesurer les conséquences de l’infrastructure agrivoltaïque sur les cultures. « Nous devons prendre en compte les enjeux environnementaux et sociétaux. Aujourd’hui, il nous faut produire plus, produire mieux et produire durable », a ainsi affirmé Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo.
InVivo travaille donc pour la transition agricole. Les équipes sur place mesurent donc comment les cultures sont affectées. Si un tel dispositif agrivoltaïque est voué à être installé sur des terres plus pauvres et à rendement inférieur, la hauteur des cultures qui peuvent être semées doit être limitée, ce qui peut affecter le type de rotation. La luzerne, le blé, l’orge de printemps, le lin, le lavandin ou le bouquet aromatique peuvent s’y prêter. Le colza ou le tournesol beaucoup moins.
Les techniciens InVivo s’attachent également à mesurer les impacts sur la température, l’ombrage, ou encore le réfléchissement de la lumière, qui peuvent eux aussi impacter les cultures. Jean Perthuis, maire du village, et propriétaire de la parcelle où l’expérimentation a lieu, n’a pas caché sa fierté d’inaugurer « cette station expérimentale agrivoltaïque bifaciale et verticale, la première en région Ile-de-France ». Il a également rappelé que la fierté était le seul bénéfice que cette station apportait tant au propriétaire de la parcelle qu’à son agriculteur exploitant.