Essonne : à Etampes, la halte-répit Alzheimer soulage les aidants

La halte-répit 4A l’Escale lancée par le Rotary Club d’Etampes en 2010 continue d’œuvrer pour soulager les aidants.

Chaque semaine, les mardi et jeudi après-midi de 14h à 17h, l’espace Suzanne-Vayne qui accueille la halte-répit depuis son ouverture en 2010 s’anime. Plusieurs aidants viennent déposer leur proche, touché par la maladie neuro-dégénérative pour s’accorder le temps de faire ce qu’ils n’auraient pas le temps de faire sinon, prendre soin d’eux même et se reposer.

Malgré ses 14 ans d’existence et une belle notoriété, inciter des aidants à franchir le pas reste difficile. « Les aidants n’osent pas toujours franchir le pas. Souvent, entre le moment où ils nous contactent et celui où ils franchissent le pas pour nous confier leur proche, il s’écoule des mois, parfois plus d’une année », témoigne Michel Batard, président de la halte-répit.

Pourtant, cette structure a fait ses preuves. Et qui de mieux que les aidants pour le dire. C’est le cas de Michel Lestang qui en a bénéficié pour sa femme Rolande. « C’est un soutien important. Pendant ces trois heures à la halte-répit, on peut faire les choses qu’on ne peut pas faire autrement, car ce n’est pas toujours facile de surveiller son épouse lorsqu’on doit faire des choses par ailleurs », confie-t-il. Bref, il y a trouvé un point d’appui bien utile dans son quotidien et rapidement, aller à la halte-répit est devenu un moment attendu pour tous les deux. « Elle était très contente d’aller là-bas, et elle était heureuse comme tout quand j’allai la chercher. Cela lui faisait du bien, ça change de la maison, elle voit d’autres têtes, ça casse, la routine. Il n’y a jamais eu aucun problème, ça soulage les aidants, et le personnel est composé de gens compétents et sérieux », insiste Michel.

Jean-Pierre Nicolas abonde. « Le rôle d’aidant n’est vraiment pas facile. Dans la semaine j’ai besoin de repos, d’avoir un moment tranquille. La Halte-Répit m’offre cela et c’est vraiment bienvenue. Quand en fin d’après-midi, je vais chercher mon épouse, je me sens reposé et elle aussi est plus détendue », avoue-t-il. Lourdes enfin qui accompagne son mari souligne tout le bien que la halte-répit lui a donné à elle et à son mari. Grâce au soutien de la Halte-Répit ensemble, ils ont pu profiter d’un séjour entièrement pris en charge dans un Centre de répit près de Tours avec le soutien de la Fondation Lions Alzheimer. Tout était organisé autour d’eux. Lourdes a pu se reposer et passer des bons moments avec son époux. Et cela lui a fait « un bien fou » résume-t-elle.

Pendant un an, deux ans, trois ans ou parfois plus, les aidants peuvent, avec la halte-répit, profiter d’un temps de repos plus que bienvenu. Une aide qui leur permet de souffler dans la semaine, de ne pas s’épuiser et de réduire le risque de partir avant leur proche, comme c’est hélas le cas de 30 % des aidants.

Chaque semaine, l’équipe de la halte-répit propose des activités, des jeux, et surtout de l’humanité pour les malades. Des moments qui leur font du bien, en plus de donner un temps pour souffler à leurs aidants. « Il y a trop de personnes qui s’occupent de leurs proches qui restent isolées alors qu’elles pourraient trouver chez nous un peu d’aide. Il ne faut pas qu’elles hésitent à nous contacter », conclut Michel Batard.

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Teddy Vaury
Teddy Vaury
Teddy Vaury est rédacteur en chef du Républicain de l'Essonne. Il travaille au sein de l'hebdomadaire départemental depuis 2006.