Il y a quelques semaines, Bernard Sprotti, maire de 2008 à 2020, a fêté le 25e anniversaire de son entrée au Conseil municipal de la commune.
Pour beaucoup, la date du 4 février 1999 est passée inaperçue, mais elle marque un tournant dans l’histoire de Breuillet et de la vie politique locale. Bernard Sprotti faisait son entrée au sein du conseil municipal de la ville.
A l’époque, Bernard Sprotti était déjà un Breuilletois de longue date. « Nous nous sommes installés à Breuillet en 1980 », se souvient-il. Il mène alors une carrière professionnelle au sein de l’armée de l’Air. Il la terminera avec des responsabilités à la direction des affaires financières en 1991 avant de poursuivre sa carrière en tant que directeur d’Assedic.
C’est à ce moment là de sa carrière que Max Marest, alors maire de Breuillet, lui demande d’être présent sur sa liste en 1995. Bernard Sprotti, qui a toujours eu « un intérêt pour la chose publique », accepte. En 23e position, et alors que le sortant perd l’élection, Bernard Sprotti n’est pas élu. Mais, quatre ans plus tard, il fait son entrée au Conseil municipal après une série de démissions.
Devenu leader de l’opposition, cet homme déjà bien intégré dans la vie locale, renforce alors son investissement sur le terrain. « Deux ans après, j’étais candidat et tête de liste pour les élections municipales. Si j’avais alors en 1999 déjà la perception de ce qui n’allait pas dans la commune, j’ai eu alors de près la vision du quotidien et la perspective de ce qui fait l’intérêt de la fonction », rappelle-t-il. Après l’élection de 2001, il est muté directeur d’Assedic en Martinique. Il poursuit son engagement à distance avant de revenir en 2004 à Breuillet. « Jusqu’en 2008, cela a été un temps de terrain », résume-t-il. En réalité, il a labouré le terrain sans relâche, multipliant les échanges auprès des Breuilletois, apprenant à connaître leurs attentes et la ville sur le bout des doigts. A n’en pas douter, un élément déterminant dans sa victoire de 2008. « Cette partie-là est perçue par peur de monde, mais de 2004 à 2008, j’ai sans doute tapé à plus de 1 000 portes et j’ai écouté les gens », se souvient-il. Et finalement, c’est, de manière inattendue, au bureau de vote le plus populaire de la Badaudière qu’il gagne l’élection de 200 voix.
« En politique, les amis ne sont pas là où on les attend »
Bernard Sprotti restera maire durant 12 ans, jusqu’en 2020. Durant ces douze années, il continue à arpenter le terrain sans relâche, à écouter les habitants, tout en guidant désormais les destinées de la commune et en travaillant sur des projets de fond. «Lorsque nous avons été élus en 2008, je pense que beaucoup de gens ont été surpris de voir qu’on était prêt tout de suite », sourit-il. Passionné et travailleur, il avait réuni autour de lui une équipe à son image, dont nul ne pouvait nier la compétence. Beaucoup a été fait, mais, pour Bernard Sprotti ce n’est pas la somme des réalisations qui compte. « Dans mon bureau, je garde deux photos, celle de l’inauguration de la mairie en 2012, et celle où nous sommes allés avec le CME pour raviver la flamme du Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe », avoue Bernard Sprotti. La première rappelle un projet qui avait permis de garantir à l’accès à un service public de qualité aux Breuilletois dans une mairie adaptée aux besoins d’aujourd’hui, et la seconde celle tant importante de la transmission des valeurs aux générations futures.
Après sa large réélection avec 72 % des suffrages exprimés en 2014, Bernard Sprotti devient également président de la Communauté de communes de l’Arpajonnais. A la tête de celle-ci, et après les lois Notre et MAPTAM, il œuvre pendant près de deux ans avec Olivier Léonhardt au Val d’Orge, pour fonder Cœur d’Essonne agglomération en 2016. « ll avait fallu batailler alors contre le Grand Evry, et, avec Olivier Léonhardt nous nous étions très bien entendus. Nous avons su dépasser les clivages politiques pour l’intérêt commun », insiste-t-il. Cela pourrait sembler surprenant pour des hommes aux convictions différentes, mais « en politique, les amis ne sont pas là où on les attend », avoue Bernard Sprotti avec le recul.
Et alors que souvent, les intercommunalités servent de bouc émissaire aux communes, à l’instar de l’Union Européenne en France, il s’en fait un ardent défenseur. «L’intercommunalité a amené des choses aux communes et à Breuillet que nous n’aurions pas pu faire sans elles», insiste-t-il, prenant pour exemple les travaux pour la modernisation de la piscine, le réaménagement du pôle gare de Breuillet-Bruyères, ou aujourd’hui à la Maison des Larris dont la réhabilitation va permettre de faire passer la capacité du Multi-Accueil de 12 à 27 places.
En 2020, alors que son équipe est reconduite à Breuillet, il laisse sa place à Véronique Mayeur, il est élu président du Conseil d’administration de Semardel où il poursuit son engagement au sein de l’intérêt commun. Aujourd’hui, après 25 ans, Bernard Sprotti tire un bilan positif de son action. « J’ai été très heureux de me mettre au service des gens, au service des autres. C’est un projet quasiment familial lorsqu’on s’engage comme ça, il faut savoir se tourner vers les autres, il faut aimer les gens », conclut-il. Et à Breuillet, les habitants continuent de lui rendre, connaissant la sincérité de son engagement.