Essonne : Yannick Barro, un créateur parti de rien

Le créateur originaire du Burkina Faso a exposé successivement ses tenues à Yerres puis à Brunoy. Maintenant que ses passages en boutiques éphémères sont terminés, il revient sur son incroyable parcours, qui pourrait en inspirer plus d’un.

La modestie. Après avoir échangé avec Yannick Barro, c’est une des qualités qu’on peut retenir de lui. A la tête de Coba Barro, une marque de prêt-à-porter, le Spinolien d’adoption ne sait ni lire ni écrire. Malgré les difficultés qu’il a pu rencontré pendant son parcours, il a réussi à s’affirmer dans la mode. Ces dernières semaines, on pouvait retrouver ses créations aux boutiques éphémères de Yerres et Brunoy. Après avoir défilé sur les podiums du Burkina Faso pendant près de dix ans, le voilà aujourd’hui créateur.

Une formation de deux ans à Juvisy

« Coba signifie l’évènement. Et chaque évènement donne lieu à une fête », explique Yannick. L’homme de 33 ans a choisi d’associer ses créations à cette notion en raison de son parcours. « Je reviens de loin », confie le créateur. Sa vie actuelle, il la célèbre. « Je suis arrivé en France en 2014, après avoir quitté mon pays d’origine. Je suis passé par la Turquie, puis j’ai pris le bateau pour rejoindre la Grèce. Je suis incapable de décrire ce périple tellement c’était dur. » Après ce « pèlerinage » vers l’Europe, comme il aime l’appeler, Yannick va suivre une formation de deux ans en couture à Juvisy. Avec le soutien de ses proches, le Burkinabé se lance corps et âmes dans cette activité. « Je cousais de 6h du matin à minuit, avec juste quelques pauses pour mes besoins. »

Le créateur a récemment sorti une collection de maroquinerie.
« Je cherche vraiment la qualité »

Chacune de ses créations est unique. « Le but premier n’est pas de faire de l’argent mais plutôt de rendre accessible la mode aux personnes qui voient ça de loin », estime l’épicurien. Vestes, robes, jupes, chemises, pantalons… « Je conçois chacune des tenues comme si elles étaient pour moi, je cherche vraiment la qualité », explique le créateur qui utilise des matériaux biologiques et naturels comme le Faso Dan Fani, ou encore le Koko Dunda, des tissus traditionnels burkinabés. Sans passer par la conventionnelle étape du dessin, Yannick réalise ses croquis dans sa tête. « J’applique ensuite le modèle sur un tissus, que je dispose sur le mannequin. Ensuite, je dépose tout ça sur un papier pour le calquer. » Alors qu’il vient de sortir une collection de maroquinerie, Yanick travaille désormais sur des créations à partir de soie, afin de conquérir la clientèle européenne.