Essonne : quand la cité s’affiche à Paris

Jusqu’au 10 juin, les œuvres murales des cités de Grigny font l’objet d’une exposition au ministère de la Culture.

«Quand on parle des cités dans les médias, c’est toujours pour en dire du mal», se plaignait un habitant de la Grande Borne vendredi 20 avril. Et bien pas cette fois. Les œuvres murales des cités de la Grande Borne et Grigny II s’affichent au ministère de la Culture à Paris jusqu’au 10 juin, dans le cadre de l’évènement A l’échelle de la ville ! où plusieurs communes et départements sont mis en lumière.

«Placer la création artistique dans cette ville tant stigmatisée, c’est le pouvoir de donner des ailes aux désirs», résume le directeur de La constellation, la structure de diffusion spécialisée dans les arts de la rue, porteuse du projet. Un projet é

galement soutenu par la DRAC Ile-de-France, la ville de Grigny, le département de l’Essonne et la Région.

Édicules électriques et aires de jeux

Édicules électriques, maisons de quartier, aires de jeux… Depuis un an et demi, sept artistes ont fait de ces environnements urbains leurs sources d’inspiration et de création. Le tout parfois accompagnés d’enfants du coin. Les artistes Aleteia, Benjamin Laading, et Shaka Sifat ont posé leurs pinceaux et bombes de graff à la Grande Borne, tandis que Myriam Maxo, et Vince ont choisi Grigny II. Le quartier des Tuileries a également été investi par l’artiste RedOne. En juin, une fresque d’Hervé Di Rosa sera inaugurée sur les murs du centre « Cuisine mode d’emploi(s) ».

L’émancipation par la culture, comme le veut Borloo

Des initiatives globalement appréciées par les riverains, même si certains déplorent le manque d’investissement des politiques dans leurs cités. «Ça change rien à nos vies. Depuis 25 ans c’est la même galère, mais rien n’est fait pour que ça ch

ange, les petits n’ont aucune aide…», raconte un jeune de 25 ans né à la Grande Borne. Pour Philippe Rio, maire de Grigny, «la finalité n’est pas l’oeuvre d’art» mais plutôt «la médiation culturelle». «Ce n’est pas parce que vous habitez à Grigny que vous n’avez pas le droit d’accéder à la culture». Certes, ce dernier admet que «la culture ne va pas amener du boulot, ni réduire la misère ou faire revenir l’égalité. Mais elle va au moins amener une certaine égalité culturelle», insiste le maire. Prenant en exemple le récent rapport de Jean-Louis Borloo sur les banlieues et son émancipation par la culture, Philippe Rio terminera par cette phrase «il faut grandir par la culture».

• Les œuvres sont visibles jusqu’au 10 juin sur les vitrines du ministè

re de la Culture et du Palais Royal.

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Borloo veut réconcilier la République et ses banlieues

Le 26 avril dernier, Jean-Louis Borloo, ex-ministre de la ville (sous Jacques Chirac), a rendu au gouvernement son rapport sur les banlieues. Demandé par Emmanuel Macron en novembre, le rapport de 164 pages a été remis à Edouard Philippe. Après un travail de réflexion et d’enquêtes sur le terrain avec élus et associations concernées, le rapport se prononce sur dix-neuf thématiques dont l’éducation, l’emploi, la mobilité, la mixité, les discriminations… Parmi ses propositons phares, on retrouve notamment la création d’une « académie des leaders », qui, un peu comme l’ENA, permettrait aux jeunes des quartiers d’accéder aux hauts postes de la fonction publique.

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