Après deux mois de quarantaine, les entrepreneurs soucieux du maintien de leur activité au vert se réconfortent auprès des clients. Coeur d’Essonne renforce ses effectifs pour répondre au mieux aux besoins des TPE, PME, petits commerces et restaurateurs.
Le 14 mars à 19 heures, Mimo Sushi a ouvert pour la première fois ses portes. Ce même soir, le gérant Charles Morin apprend que son restaurant sera fermé le lendemain : « on s’est vite renseigné et nous avons mis en place les commandes en livraison et à emporter ». Malgré le confinement, les clients sont présents : « nous avons dépassé les objectifs prévus et nous avons recruté des cuisiniers ». Mais, l’appréhension pour la suite fait surface : « nous redoutons un effet négatif avec le déconfinement. Je préfère courir pour chercher du poisson plutôt que pour chercher des clients. »
Dans la communauté d’agglomérations, des très petites entreprises se sont lancées il y a une dizaine d’années, d’autres, comme Mimo Sushi, ont démarré il y a seulement deux mois. Pour tous, des inquiétudes se font ressentir en cette période de déconfinement et chacun a ses raisons : perte de chiffre d’affaires, trésorerie à sec, augmentation des dettes, aucun salaire, isolement… Et si l’après était plus douloureux ?
Compréhensifs mais le sentiment d’être seuls
Dans le salon de toilettage d’Egly, Laura Chappaz souhaite être raisonnable. « On ne peut pas annuler toutes les charges et l’Etat ne peut pas les payer à tout le monde, c’est compréhensible », souligne la fondatrice de Canicat’s. Son commerce étant fermé, elle devrait obtenir l’aide de 1500 euros, « une aide insuffisante pour payer des charges trois fois plus élevées ».
Après avoir contacté la préfecture de l’Essonne et de la Dirrecte Ile-de-France (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), Laura Chappaz a pu mettre en place des livraisons pour la partie vente alimentation animale. « C’était un moyen aussi de garder contact avec mes clients », explique-t-elle. Pour la période de déconfinement, la gérante se dit sereine d’un point de vue financier : « il y a une demande extrêmement forte et je prends en priorité tous les rendez-vous de mars et avril qui ont été annulés. »
83€, 272€, 1500€… des aides insuffisantes
Les élèves de yoga du Studio 59 ont hâte de reprendre aussi. Pour le mois de mars,l’établissement a reçu une aide de 272 euros. « Mon chiffre d’affaires en mars était meilleur en 2020 qu’en 2019, constate Christine, la créatrice de l’espace à Arpajon. C’est une crise inédite. Je me sens abandonnée, mais je n’en veux à personne. Les pouvoirs publics ne peuvent pas penser à tout. » Pour assurer les mesures de sécurité sanitaire à la réouverture le 25 mai, une terrasse est en construction. Un espace plus grand et aéré.
A la communauté d’agglomérations Cœur d’Essonne, on se veut rassurant. Frédéric Petitta, vice-président chargé du Développement économique et de l’Artisanat soutient : « Nous mettons en œuvre tout ce que nous pouvons avec les moyens et les compétences dont nous disposons pour agir en priorité vers ceux qui en ont le plus besoin à court et à plus long terme car cette crise sanitaire, économique et sociale n’est pas finie. Notre objectif est d’agir le plus concrètement possible pour accélérer la reprise économique. »
Besoin d’un soutien psychologique et de reconnaissance
Une demande vitale de la part des entreprises comme le pressing La Lavandière à Arpajon. « Avec cette situation, même si mon propriétaire me fait cadeau de mon loyer et je le remercie, je me rajoute de la dette et je peux faire une croix sur (…)
Renseignements :
Numéro vert national d’écoute et de soutien psychologique : 0.805.655.050 / gratuit / tous les jours de 8 h à 20 h
CCI Urgence Entreprise Ile-de-France : 01.55.65.44.44 ou urgence.entreprise@cci-paris-
Retrouvez l’intégralité de cet article dans nos éditions papier et numérique du jeudi 21 mai.