Essonne : Chauffour-lès-Etréchy autonome en électricité

Le nouveau hangar agricole construit sur l’exploitation de Fabien Pigeon produit également de l’énergie.

Depuis le 9  mars dernier, et le début de l’injection dans le réseau de l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques installés sur le toit du hangar agricole, le village de Chauffour-lès-Etréchy est indépendant en ce qui concerne l’électricité.

« La production estimée par l’installation est de 300000  kw/h par an. Sachant qu’en France, la consommation moyenne d’un foyer est de 390 kw/h par mois, cela correspond à la consommation d’une soixantaine de foyers par an», indique Fabien Pigeon, l’agriculteur qui a porté le projet, et également le maire du village. Cela correspond, peu ou prou, au nombre de foyers dans la village.

Un projet exemplaire

Alors qu’il élaborait ce projet de construction afin de moderniser son outil de travail, l’agriculteur s’est posé la question de l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit du bâtiment. « Faire du photovoltaïque, c’est dans l’air du temps», admet-il. Mais cet argument à lui seul n’était pas suffisant. Le rapport entre le montant de l’investissement et le retour financier n’est pas suffisant pour être considéré comme une “diversification” agricole.

«Mais nous avons tous un rôle à jouer pour réduire notre empreinte carbone, et je pense que demain, la décarbonation de nos exploitations sera également un critère pris en compte dans la politique agricole commune (PAC) de l’Europe », estime Fabien Pigeon.

Mais avec sa casquette de maire, d’autres sujets étaient à prendre en compte. La population allait-elle accepter la construction d’un si grand édifice aux abords du village. «L’aspect production d’énergie a été un argument fort pour les habitants lors de la réunion d’information que nous avons organsée», souligne-t-il.

En tant que maire, et par respect pour les riverains, il a aussi eu la volonté d’assurer la plus grande intégration paysagère possible. «Je voulais faire quelque-chose qui soit le plus propre possible et pas trop haut», souligne-t-il. Résultat, un bâtiment très ramassé avec une double pente.

D’ailleurs, si 70% des panneaux photovoltaïques sont installés vers le Sud, les 30% restant sont eux tournés vers le Nord. Un pari qu’il a fait en lien avec RL Energies, le prestataire qui l’a accompagné sur le projet.

Enfin, cette construction devait également prendre en compte un autre sujet important, celui des eaux pluviales. Une construction de cette taille, à laquelle il faut ajouter l’artificialisation des sols périphériques, a forcément une incidence.

«J’ai fait installer une énorme cuve d’une capacité de 70 000 litres d’eau, capable d’absorber les précipitations équivalentes à une décennale », ajoute-t-il. Des eaux pluviales qu’il pourra pomper afin de l’utiliser dans ses champs.

Pour mener ce projet à bien, Fabien Pigeon a fait les choix les plus qualitatifs possible, « avec des panneaux solaires haut de gamme, 15 % plus cher». L’agriculteur, désormais producteur d’énergie renouvelable, est fier de son projet et rappelle « que ce sont les investisseurs privés», comme lui, qui permettent à la France d’avancer vers son objectif de 40% d’énergie renouvelable dans son mix énergétique d’ici à 2030.

La quasi intégralité de la toiture du hangar est recouverte par des panneaux photovoltaïques (Photo © Le Républicain de l’Essonne).
Teddy Vaury
Teddy Vaury
Teddy Vaury est rédacteur en chef du Républicain de l'Essonne. Il travaille au sein de l'hebdomadaire départemental depuis 2006.