Tout juste installée sur la zone du Chênet, la caméra a photographié un Gironvillois en train d’effectuer un dépôt sauvage samedi matin. Le fautif a été convoqué en mairie ce mercredi 23 octobre, en présence de la gendarmerie et du syndicat de gestion des ordures ménagères.
Pris la main dans le sac. Samedi 19 octobre, à 9 heures du matin, le piège photographique à détection de mouvements, fraîchement installé à côté de la borne d’apport volontaire de la zone du Chênet, a capturé son premier dépôt sauvage. Le retraité, habitant de Gironville-sur-Essonne, y a laissé trois sacs de linge, appartenant à sa femme récemment décédée. « Je suis en tort, j’ai fait une bêtise, mais c’est la première fois, assume Daniel Martinez. Avant, il y avait une machine pour récupérer le linge à Maisse, mais elle n’y est plus. Alors je les ai déposés là-bas car si je les avais mis à la décharge, les vêtements auraient été brûlés. Je préfère que quelqu’un les récupère. »
Le fautif règle le coût de l’enlèvement
Convoqué mercredi 23 octobre en mairie par la gendarmerie et le Sirtom Sud-Francilien, le syndicat de gestion des ordures ménagères, il assure même avoir récupéré au même endroit il y a quelques temps « un short tout propre » . Alain Joyez, maire, lui a répondu « qu’une armoire à textile a été installée derrière la salle des fêtes » . Ce que ne savait pas Daniel Martinez.
Le retraité a réglé sur le champ les 750€ de frais d’enlèvement suite à son geste. Ce qui pourrait lui permettre d’échapper à une amende de la part de la Justice. Il sera toutefois auditionné vendredi en gendarmerie. Le major Ladoucette, commandant de la brigade de Milly-la-Forêt, lui a rappelé qu’il risquait « une contravention de cinquième classe, pouvant aller jusqu’à 1500€. Auxquels s’ajoutent les frais de dédommagement. » Sur le secteur de la brigade milliacoise, « une quinzaine de plaintes ont été déposées en 2018 pour des dépôts sauvages, reprend-il. Mais nous ne sommes qu’à 10% de la réalité, car il y a rarement identification. Avec les pièges photos, nous pourrons atteindre les trois quarts. »
4 heures pour traiter 9 000 photos
Moins de deux semaines après les premières distributions des appareils, c’est une première étape pour Pascal Simonnot, président du Sirtom Sud-Francilien et de la CC2V. « Nous voulions marquer le coup, assure-t-il. Sur cette même borne sur la zone du Chênet, deux nettoyages en mars puis en septembre nous ont coûté 2500€ et 2600€ Les dépôts sauvages, ça coûte aux collectivités ! Nous avons un problème d’insalubrité sur les abords des routes en Essonne, mais c’est le cas sur l’ensemble du territoire français. Nous avons mis en place des actions, les pièges photos peuvent être une de ces solutions. Il faut éradiquer le fléau des dépôts sauvages. »
Cette solution a un coût : 54300€, assumé par la Région (32580€), le Parc naturel régional du Gâtinais français (12720€) et le Sirtom Sud-Francilien (9000€). Mais ces pièges photographiques prennent également du temps aux agents. « Nous avons mis quatre heures pour regarder les 9000 photos prises, se souvient Daniel Dubuit, responsable technique à la CC2V. Les agents tournent assez souvent sur le secteur. Ensuite, s’il y a eu un dépôt, nous recherchons en fonction des plages horaires. »
Pascal Simonnot précise que « pendant que Daniel fait ça, il ne peut pas faire autre chose, c’est du temps. Nous travaillons avec l’ONF (ndlr : l’office national des forêts) pour mettre en place une convention pour qu’il gère l’ensemble » des cent caméras prochainement installées.