A 98 ans, la Palaisienne Denise Emond endosse le costume de relayeuse de la Flamme Olympique

A bientôt 99 ans, la Palaisienne Denise Emond sera l’une des relayeuses de la flamme olympique qui passe par Palaiseau le lundi 22 juillet.

« C’est ici que sont stockés tous les costumes et les accessoires de scène. Je les ai moi-même classés par époque. » Au milieu des belles robes, des uniformes et autres tenues flamboyantes, Denise Emond rayonne. Il faut dire que la fringante nonagénaire connaît l’endroit par cœur. Depuis 1987, Denise arpente en effet chaque matin ou presque les couloirs du théâtre de la Mare au Diable. Une passion pour le petit établissement théâtral palaisien qui a débuté par un simple hasard.

« L’une de mes filles avait une sortie à faire et je suis passé au théâtre pour demander s’ils louaient des costumes, car je savais qu’il y en avait là de superbes, venus d’Amérique, se rappelle Denise Emond. Je suis tombée sur Henri Lazarini [ndlr : metteur en scène et fondateur du théâtre] qui m’a indiqué, au cours de la discussion, avoir besoin d’aide, ne serait-ce qu’une heure ou deux par jour. Comme j’avais un peu de temps libre, j’y suis retournée. Et comme il le disait lui-même, une fois qu’on a mis une main dans la Mare au Diable, c’est compliqué de ne pas y plonger complètement ! »

Ce premier pas effectué, la bénévole s’impliquera de plus en plus dans le théâtre. Tout en conservant son rôle de responsable de la gestion des costumes, Denise ne tardera pas à être « embarquée » sur les planches, participant bientôt à chaque nouvelle représentation, parfois en compagnie de sa fille et de l’ensemble de la troupe de la Mare au Diable. Autant d’années passées sur scène et dans les coulisses qui ont fait d’elle une véritable figure de la commune – dont elle fait partie des doyennes à 98 ans- et qui font de Denise une personnalité tout indiquée pour participer à la grande fête des Jeux olympiques, dont la flamme passera par Palaiseau le lundi 22 juillet.

Arrivée à Palaiseau en 1958

« J’étais avec mes enfants à la campagne pour la Pentecôte et à la fin du repas, une de mes filles m’a demandé ce que je faisais le 22 juillet. Elles m’avaient inscrite sans me le dire ! », plaisante la nonagénaire.
« Un peu émue », c’est avec une grande humilité que Denise a appris la nouvelle. « Sur le moment, j’étais un peu réservée, à mon âge, je ne me sentais pas trop capable de le faire », se rappelle t-elle. Mais le statut d’accompagnatrice de sa fille et l’approche de l’événement ont terminé de convaincre Denise Emond de bien participer au prestigieux relais.

Une bonne nouvelle donc, d’autant qu’au-delà de son activité de bénévole à la Mare au Diable, la nonagénaire a bien des atouts à faire valoir pour démontrer sa légitimité sur la route qui reliera Palaiseau à Massy lundi prochain. A commencer par son histoire commune avec la ville de Palaiseau, qu’elle a rejoint en 1958. « A l’époque, nous vivions à Paris avec mon mari, dans un petit logement sous les toits. Lorsque nous avons eu un enfant, nous avons décidé d’aller à Palaiseau. C’était un bourg très charmant, qui faisait un peu penser à la campagne avec une vraie ambiance de village, tout en devenant peu à peu une petite ville. »

Du vélo, du basket et de la natation

Des rues pavées de la rue de Paris (« et des poules qui traversaient parfois, venues d’une ferme à proximité») à la laitière qui attendait patiemment le retour de Denise depuis Paris – où elle travaillait à la Caisse d’allocations familiales -, Denis Emond a donc suivi de très près toute l’évolution de la ville qu’elle arpentera, flamme olympique en main, le 22 juillet.
L’aspect sportif n’est pas en reste. Grande pratiquante de vélo pendant sa jeunesse passée dans la région de Fontainebleau, Denise se sera également essayée à la natation, qu’elle a pratiqué dans la Seine grâce à son père, qui a d’ailleurs appris à nager à beaucoup d’autres enfants et, plus étonnant, au basket (« Et pourtant avec ma taille ce n’était pas gagné ! », plaisante la relayeuse).

« J’ai conservé une bonne santé à mon âge en partie parce que j’ai su garder une vie très saine : je n’ai jamais bu, jamais fumé et fait beaucoup de sport ! », conclut Denise, fidèle aux valeurs olympiques. Reste à lui souhaiter un beau relais – malheureusement situé assez loin du centre-ville de Palaiseau, hasard de l’organisation olympique oblige – et de nombreux autres matins à arpenter les couloirs de la Mare au Diable.

Robin LANGE
Robin LANGE
Journaliste dans le nord de l'Essonne. Il traite notamment les sujets de Paris-Saclay.