François Durovray, président du Département de l’Essonne, révèle que 657 kilomètres de voiries vont de nouveau être limités à 90 kilomètres par heure. 243 resteront à 80 km/h. Une décision annoncée quelques heures après l’inflexion du Premier ministre, Edouard Philippe, sur ce choix décrié.
Sur Franceinfo ce jeudi 16 mai, le Premier ministre, Edouard Philippe, s’est dit prêt à laisser les Départements revenir sur la baisse à 80 km/h de la limitation de vitesse sur les routes départementales. Une réforme du gouvernement appliquée depuis le 1er juillet 2018, tant décriée et au cœur de la crise des Gilets jaunes. « Si les présidents des conseils départementaux souhaitent prendre leurs responsabilités, je n’y vois aucun inconvénient », a-t-il assuré, tout en souhaitant « des mesures qui permettent de garantir le plus haut niveau de sécurité routière possible ».
Le retour aux 90 km/h sera effectif en Essonne, sans calendrier établi à ce jour, comme le confirme François Durovray, président du Département. « Sur les 1400 kilomètres de routes départementales, 900 sont passés à 80 km/h, commence-t-il. Nous allons proposer de laisser 243 kilomètres à cette vitesse, qui sont des voies les plus étroites ou sans signalisation. 657 km vont donc repasser à 90 km/h. »
« On l’a senti venir lors du Grand Débat »
Il revient sur ce choix gouvernemental. « Je n’étais pas contre la diminution de la vitesse, mais j’étais opposé à la méthode absurde utilisée par le gouvernement, reprend François Durovray. Avec le Préfet, nous sommes acteurs de la sécurité routière sur notre territoire. Nous savons mieux que le Premier ministre ce qu’il faut faire en terme de sécurité sur nos routes. La sécurité routière, c’est aussi la lutte contre l’alcool et les stupéfiants, et la question des infrastructures que nous devons rénover. Je ne suis pas étonné de la décision du gouvernement (ndlr : de revenir sur ce choix), on l’a senti venir lors du Grand Débat. A ce moment-là, nos services ont déjà commencé à étudier la question. »
Il associera Jean-Benoît Albertini, préfet de l’Essonne, à ces décisions. « Le Premier ministre a dit que ce serait la seule responsabilité des présidents de conseils départementaux, c’est absurde, pointe le président du Département. Si le Préfet juge, par exemple, que 50 kilomètres de voies doivent rester à 80 km/h, je dis ok. »